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L’Exposition Surréalisme au Centre Pompidou (hiver 2024-25)

Par Etcetera

La grande exposition « Surréalisme », célébrant le centenaire de la création de ce mouvement tellement important pour le 20e siècle, s’était tenue au Centre Pompidou entre le 4 septembre 2024 et le 13 janvier 2025.

Voici le texte de présentation de cette expo par le musée

Associant peintures, dessins, films, photographies et documents littéraires, l’exposition présente les œuvres des artistes emblématiques du mouvement (Salvador Dalí, René Magritte, Giorgio de Chirico, Max Ernst, Joan Miró) mais aussi celles des surréalistes femmes (parmi lesquelles Leonora Carrington, Ithell Colquhoun, Dora Maar).
À la fois chronologique et thématique, le parcours est rythmé par 14 chapitres évoquant les figures littéraires ayant inspiré le mouvement (Lautréamont, Lewis Carroll, Sade …) et les principes poétiques qui structurent son imaginaire (l’artiste-médium, le rêve, la pierre philosophale, la forêt… ).
(Source : Site web du Centre Pompidou)

Mes Impressions sur cette visite

Le Surréalisme a toujours su créer des images fascinantes, par l’intervention de l’inconscient dans la création artistique et par la juxtaposition d’objets ordinairement dissociés. La fameuse citation d’Isidore Ducasse (Lautréamont) : « Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie » plaisait infiniment à André Breton et à ses amis, cela se voit. Ainsi, les tableaux de Chirico, de Dali et, peut-être encore davantage, de Magritte, semblent illustrer cette citation de Lautréamont de façon exemplaire. Le Chant d’amour de Chirico nous propose une architecture improbable, un mur aveugle sur lequel est cloué un gant, à côté d’un bas-relief antique d’une taille disproportionnée, le regard tourné vers ailleurs ou nulle part. L’Armoire surréaliste (cf ci-dessous) de Marcel Jean, associant l’intérieur d’une armoire avec un paysage, sème la confusion entre le dedans et le dehors, ou peut-être même, entre notre intimité secrète et la nature, ouverte à tout vent.
A côté de cette inspiration, il y a aussi des peintres, comme Max Ernst ou Yves Tanguy, qui imaginent des mondes oniriques, des paysages inconnus, fantastiques, des êtres chimériques et des créatures sorties tout droit de leurs rêves ou de leurs cauchemars.
Souvent, je ne suis pas très sensible à la photographie mais ici, au contraire, j’ai énormément apprécié les photos présentées, que ce soit celles de Dora Maar (1907-1997), de Brassai (1899-1984), de Grete Stern (1904-1999), etc.

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Texte mural sur le thème « Forêts »

« Temple où de vivants piliers laissent parfois sortir des paroles confuses. » La forêt était pour Charles Baudelaire le cadre où se tissaient les fils de ses « correspondances », où se nouaient les relations voilées entre les êtres et les choses. Après la psychanalyse jungienne, qui associe la crainte de la forêt aux révélations de l’inconscient, la forêt devient pour les surréalistes le théâtre du merveilleux, une forme possible du labyrinthe, le lieu d’un parcours initiatique. Héritier du romantisme allemand, qui choisit la nuit contre « les lumières » et du philosophe et poète Novalis qui réaffirme la dimension sacrée de la nature, Max Ernst fait de la forêt l’un de ses sujets de prédilection. Lorsqu’en 1941, le peintre cubain Wifredo Lam retrouve son pays natal, ses peintures de jungles célèbrent cette nature primitive, vierge du saccage colonial.
(Source : musée)

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Choix de Tableaux

L’Exposition Surréalisme Centre Pompidou (hiver 2024-25)
Giorgio DE CHIRICO – Chant d’amour, 1914
L’Exposition Surréalisme Centre Pompidou (hiver 2024-25)
André MASSON – Sous-bois, vers 1923
L’Exposition Surréalisme Centre Pompidou (hiver 2024-25)
Yves TANGUY – Vent, 1928
Max ERNST – L’Ange du foyer, 1937

Cartel sur « L’Ange du foyer (Le Triomphe du Surréalisme) » de 1937 :
Max Ernst peint L’Ange du foyer en 1937, dans une Europe en proie aux soulèvements fasciste, franquiste et nazi. Cette montée de la terreur, inarrêtable, sourde aux appels à la raison, s’incarne dans cette créature aussi monstrueuse que grotesque. Le titre et le sous-titre disent ironiquement le désarroi de l’artiste face à cette menace inéluctable : « C’était l’impression que j’avais à l’époque, de ce qui allait bien pouvoir arriver dans le monde. » Funeste prémonition : en septembre 1939, arrêté comme « étranger ennemi », auteur d’une peinture qualifiée de « dégénérée », Ernst est interné au Camp des Milles, près d’Aix-en-Provence. Evadé, il parvient à rejoindre New-York en 1941.

René MAGRITTE – Les Valeurs personnelles, 1938 Marcel JEAN – Armoire surréaliste, 1941 Grete Stern – Sueno n°17 – 1949

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