Abildgaard
Une figure essentielle de l'art nordique du XVIIIe siècle.
Musée du Louvre du 13 novembre au 9 février
Citoyen de la monarchie absolue dano-norvégienne, formé sous les cieux italiens, inspiré par les Lumières, la pensée née de la Révolution française et la Grèce des épopées homériques, Nicolai Abildgaard est l'archétype de l'artiste européen. Pas de frontière pour cette figure méconnue mais essentielle à l'art nordique de la fin du XVIIIe siècle. Se confrontant incessamment à la tradition, se livrant à la critique sociale et religieuse, s'ouvrant des thématiques nouvelles, son oeuvre est emblématique de ces temps de transition. Elancements néoclassiques, tourbillons romantiques...
Ses toiles frappent par leurs paradoxes stylistiques. Images d'un continent en plein trouble qui se débarrasse de ses vieux démons, elles évoquent, en plus sage, les fureurs surréalistes d'un William Blake ou d'un Johann Heinrich Füssli - qui fut son ami. Abildgaard a d'ailleurs proposé une variation du Cauchemar de ce dernier : une femme alanguie dans une chambre obscure, que vient hanter une créature des ténèbres. Mais son oeuvre n'a pas connu le destin de ces deux acolytes. Peut-être parce qu'une grande partie est détruite : les scènes réalisées pour la salle d'honneur du château royal danois ont brûlé en 1794. Mais le grand érudit ne s'abandonne pas dans ce drame. En témoignent les nombreuses toiles présentées au Louvre. Abildgaard y illustre les tragédies de Shakespeare, la poésie héroïque d'Ossian. Il dessine aussi costumes de théâtre, motifs d'architecture, intérieurs et meubles. Préfiguration des artistes nomades touche-à-tout d'aujourd'hui.
La rentrée artistique va être prolifique.
Prochaine étape très fruitée, Picasso.
Jeu de briques
Snake
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