Fil narratif à partir de : Lucas Arruda, deserto-mundo, Carré d’Art Nîmes – les Cévennes – Pierre Dardot et Christian Laval, Instituer les mondes. Pour une cosmopolitique des communs, La Découverte 2025 – Claude Simon, La corde raide, Éditions de Minuit 2025 – Jim O’Rourke, Mere – (…)
Petit braquet vers le large
Mètre après mètre, en prenant le temps du petit plateau, fluide et contemplatif, il se hisse, depuis les garrigues en pleine fournaise et la remontée du Vidourle, dans les lacets en forêt, au détour desquels, quelques fois, il aperçoit au loin, la silhouette fortifiée du village guetteur, entre deux vallées. Là où il va. Après la montée, il rejoint le ruban d’une route à flancs de montagne, pentes et montées douces, sinueuses, ce qu’il considère comme les contreforts des Cévennes avec quelques rares hameaux, étroits, de part et d’autre du macadam, tournés vers la plaine et, tout au bout, la mer. Il aspire à atteindre le point de bascule d’où embrasser l’intérieur des Cévennes, à Saint-Roman, où il s’est souvent extasié, appuyé au muret de pierres dans le virage, juste avant l’église, le cimetière minuscule, la tour, promontoire rassurant, lieu-refuge en équilibre de vigie. Comme d’aller au bout d’une jetée pour contempler l’immensité depuis le parapet bordant le vide, les flots infinis.
Les premières fortes chaleurs distillent une fine brume violette qui rend indistincte la séparation entre terre, forêt, ciel. Le paysage s’estompe, sa profondeur escamotée, un jeu d’ombres brouillées, à deviner sous la gaze, que son cerveau tente de reconstituer en invoquant des souvenirs ankylosés. Car, là-dedans, dans cette vastitude, il a sillonné de multiples routes, monté, descendu, sué, déliré. Plus jeune, il ne ménageait pas sa peine ! face au prolifique moutonnement de sommets arrondis et de pics émoussés – en gestation sempiternelle -, il se connecte aux chemins parcourus autrefois, comme à des membres fantômes. Il n’embrasse plus du regard cette vastitude comme jadis, promesses d’un devenir, de découvertes d’inconnu. Selon une vision rétrospective, il mesure ce qu’il y a laissé, ce qu’il reste de lui, là-dedans, se décompose peu à peu , un reste dont il ne souhaite pas se séparer définitivement et à partir de quoi ne cesse de se renforcer son attachement viscéral aux lieux dont il se dit qu’ils lui deviendront de plus en plus inatteignables physiquement, s’éloignant, se séparant de son enveloppe, de plus en plus abstraits, lointains déserts inaccessibles et d’autant désirables, en vain. Sans doute distingue-t-il – sans pouvoir les identifier à coup sûr dans leur singularité, comme le ferait un local – là où passe le col de la Tribale, peut-être les flancs de l’Asclier, la zone approximative si singulière du col du Pas, il imagine où se creuse la vallée de l’Hérault et où se perche Saint-Martial, il hésite quant à la silhouette de l’Aigoual lui-même, l’ensemble relevant plus de la figuration intuitive, d’une cartographie imaginaire que de la topographie objective. Il se fabrique une constellation, ses Cévennes subjectives. La brumisation écumeuse, bleutée, parfois nacrée, s’élève de cet enchevêtrement de vagues couvertes de forêts, où flotte parfois une magnanerie, un mas, la mature d’un village étiré sur une crête, immobile.
L’âme explore le lointain étranger
Téléportée là-bas, avide d’y rester, de n’en plus revenir, son âme y vit une expérience qui lui échappe. C’est cela même qui le réconforte non sans le faire vaciller, douter, chanceler, au préalable. Non pas une part de son identité fusionnant au loin avec un grand tout, faisant allégeance à une souveraineté métaphysique supérieure, une transcendance unificatrice – qui conforterait l’étoffe d’une identité individuelle, en une sorte d’assomption impersonnelle -, mais radicalement l’expérience d’une altération, d’une interdépendance inconditionnelle, au sein d’un environnement matriciel qui transforme, bouscule avec de l’inconnu, de l’étrange, du différent. Son âme, là-bas, ne peut débarquer, s’épanouir, coloniser, assoir sa souveraineté sur ces lieux vierges (fussent-ils inventés en partie par elle) et revenir nimbée d’absolutisme égotiste. C’est un modèle révolu, à se sortir de la tête, d’emblée l’expérience est écosystémique. Impossible d’anticiper de quels matériaux composites elle en reviendra lestée, qu’il faudra trier, explorer, passer au tamis indéfiniment, métaboliser. L’équivalent d’une micro-retraite au désert (comme on parle de micro-sieste), fulgurante, qui bouleverse de façon imprévisible, à long terme. Besoin de perdre le contact avec son âme, quand elle vagabonde au loin, où le corps n’ira jamais, et revient en partie méconnaissable.
Rectangles d’infini dans un musée, paysages premiers et deserto-modelo
Le spectacle grandiose qu’il a sous les yeux, qui fluctue au gré des courants qui déplace l’humidité, cultivant les mirages, il en a vu des échantillons, prélevés à même la masse vivante, comme mis sous verre, petits aquariums atmosphériques, dans l’exposition de Lucas Arruda, à Nîmes. De loin, presque des monochromes, presque rien, du vide, bleu ou gris, déjà vu, cela vaut-il la peine de s’engager dans la tâche fastidieuse de visiteur de musée ? Puis, il s’était retrouvé bouche bée, se déplaçant d’image en image, petites, espacées sur les vastes murs blancs, à la manière dont il défilait, enfant, agglutiné dans la prière itinérante d’un groupe fervent, visitant les tableaux du chemin de croix, dans l’église du village. Sidéré, exultant. Chaque œuvre le téléporte précisément en de lointains désertiques, familiers et improbables en tant que tels. Il pensa aux trophées que les télescopes de plus en plus visionnaires nous ramènent des débuts de l’univers, des confins inimaginables. Les paysages premiers, arrière-fond de tous les autres. Auxquels l’humain reste fasciné comme si l’habitait la mémoire des particules dont son organisme est composé, certaines en filiation avec les premières cellules vivantes. Chaque peinture, « sans-titre », illustre religieusement le thème sériel « Deserto-Modelo ». Le désert, « territoire aride et inhabité, devient pour l’artiste son modèle de référence, un prototype, en quelque sorte, une matrice primordiale dont découle tout le reste. Il a évoqué cette notion d’une base expérimentale, un espace conceptuel infini, sans commencement ni fin, dénué de toute vie biologique, vierge de traces humaines et libre de l’emprise de la culture. Un lieu qui n’existant que dans les limbes d’un phénomène visuel, ne peut être défini par un quelconque dispositif de langage. » (Germano Dusha, catalogue d’exposition) Oui, ça donne une idée, sauf que les déserts ne sont nullement dénués de vie biologique et que l’exposition, en elle-même, démontre qu’ils sont précisément dépendants des dispositifs de langage (visuels ou autres) ! Les confins peints de Lucas Arruda lui semblent bien plutôt révéler le fourmillement de cette biologie de désert, insoupçonnée, originelle, si ténue et étrange, survivante, ce qu’éclaire et décante le pinceau du peintre, dépliant les entrailles des mouvements de lumières, de couleurs, de fumée, d’eau et poussières, toutes choses ayant de grandes chances de charrier leur lot de bactéries. « Les plus anciennes cellules, les procaryotes (dépourvues d’organites), apparaissent il y a 3 ;5 milliards d’années. Pendant près de la moitié de l’histoire de la vie (2 milliards d’années en fait), seuls les procaryotes ont occupé la scène. Quand on sait que les bactéries sont des procaryotes, on mesure mieux la contingence de l’apparition de l’intelligence humaine. Rien ne permet donc d’affirmer que toute l’histoire de la vie devait conduire à cette apparition. Au lieu d’une évolution guidée par une fin, on a une contingence radicale de l’histoire de la vie. » (p.473) Paysages peints
Marines, couchers de soleil en d’autres mondes
L’émotion esthétique particulière, telle que déclenchée par « desert-mondo » au contact de sa propre histoire (et de sa part de désert intérieur), le plonge dans les multiples milieux de vie de la contingence du vivant. Des paysages connus en jeu de miroir de paysages similaires, mais différents, en abîme, et où l’humain aurait pu ne pas apparaître. Selon la manière dont le regard est façonné par les conventions picturales, il distingue d’abord des marines, des couchers de soleil, des rivages d’îles inhabitées. Sans doute est-ce le cas, même si cela semble aussi autre chose, images connues mais diffractées, se référant aux multiples astres connus ou cachés, à d’autres systèmes solaires, aux inexplorés rivages d’autres planètes perdues dans l’univers et leurs océans hypothétiques, leurs fleuves et îles qui y dérivent (probablement). Comme si partout se rejouait toujours la ligne de démarcation entre mondes différents, dynamique constitutive de l’espace, de la matière, du vivant. Le côté répétitif des peintures, obsessionnel, ne décline pas une variété de représentations de la séparation entre monde d’en bas et monde d’en haut, matériel et immatériel, depuis le seul point de vue terrestre, humain. Chaque fois, c’est une ligne de frottement différente qui rapproche d’autres mondes et font se toucher des mondes autres, depuis d’autres déserts. Autant de fenêtres vers une pluralité d’horizons qui donne le tournis. Les horizons visibles une fois dépassé celui, ultime, de notre planète rendue de moins en moins habitable, posant la question d’un impossible exil spatial.
Milieux de vie où fermente l’inversion
Plus il scrute, incrédule, ces paysages, plus il est fasciné par l’activité microbiologique, à mille lieux de l’inerte « sans biologie ». La quantité de traits, de touches et retouches, presque convulsives, dénote une grande effervescence à même l’eau, l’air, les vapeurs, la terre, le sable, la lumière, le végétal. De même, les rivages arborés, les lisières forestières, n’ont rien d’immuable et impénétrable, rien de pétrifié, de dévitalisé. Au contraire, ils ont un air de trompe-l’œil ou de rideaux qui attendent de se lever. L’arrière-plan forestier des arbres alignés, vaporeux, poudreux, a quelque chose d’aérien, il y distingue, avec émotion, des silhouettes d’arbres qui flottent, comme des spores en début de migration. A tel point que les troncs, les ramures, les branches semblent couver un mouvement ascensionnel, préparer leur envol, lentement, pour rejoindre des configurations célestes. Ainsi, cet îlot ceinturé de troncs serrés, n’est pas un clos patibulaire, plutôt une pépinière, une maternité d’où les arbres s’envolent pour s’enraciner dans tous les ailleurs imaginables. Tout est traversé d’un bouillonnement, serré, mutique, fiévreux – une fermentation ivre – qui augure d’une évaporation du visible, du consistant. Ce qui renvoie au poète Joao Cabral de Melo Neto, présenté dans le catalogue comme ayant inspiré le peintre, qui « assimile le désert à un verger cultivé à l’envers, un espace dans lequel les choses ne s’épanouissent pas, mais au contraire, s’évaporent. Dans une telle inversion, l’absence devient norme, la faim remplace le fruit et la forme même du vide prend la place des mots. » Curieusement, ces peintures, qui s’inscrivent dans une tradition, qui systématisent et poussent à l’extrême un genre spécifique – la marine, le partage eau et ciel, le coucher de soleil -, au centre de la culture occidentale, suscitent chez lui des méditations où les valeurs distillées par les pouvoirs dominants filent vers leur inversion, la tangente, la dispersion, la recherche d’autres mondes… (Cela ne l’empêche pas de grommeler contre cette prétention de plasticien à représenter-saisir ce qui échapperait aux mots, quelque chose qui serait irréductiblement de l’image, sans partage. Comme de revendiquer une propriété sur le visuel originel ! D’avant le langage ! C’est quand même puéril. Comment séparer image et langage dans le cerveau, comment ne pas caractériser aussitôt avec des mots, même balbutiant, ce que l’œil voit, manière automatique de graver le visible, de mieux le conserver, comment nier que les mots engendrent des images, dès leurs premières sonorités articulées, ne visent qu’à interpréter et rendre saisissable le monde visuel quand il impressionne en premier les sens ? L’intensité de l’émotion face aux peintures n’était pas sans rapport avec le discours parlant d’un peintre peu connu, peu montré, comme « secret », « rare ». Ce que contredit les informations collectées après coup sur l’artiste, où l’on croise curateur star international, grande fondation, grands musées… Ce qui corrode chez lui, sans doute à tort, la perception d’une sincérité de l’œuvre et de ce qu’elle fait vivre, comme d’être finalement un placement, un filon, un concept faisant l’objet de multiples spéculations, autant intéressées que désintéressées, une recette qui rapporte.)
Vacarme matriciel et forêt qui bouge
Les atomes crochus quasi mystiques qui s’établissent entre ces peintures et sa sensibilité, le transpercent d’une nostalgie phénoménale, écrasante, comme de contempler un stade irrémédiablement perdu du milieu vivant, – perte en train de se produire -, ce qui en faisait une atmosphère invitant à y habiter. Ces fragments désertiques rappellent ce dont la planète avait besoin, échappant aux humains, pour rester une planète habitable pour eux. Ils soulignent l’effacement de quelque chose et l’accélération de l’inhabitabilité des lieux de vie. Des vestiges du temps à soi dont avait besoin l’humain pour croître en bonne intelligence avec l’ensemble des autres qu’humain. Ca lui fout le bourdon. Littéralement. Un étrange drone musical, venu de loin, lui envahit l’oreille. Depuis la discothèque mentale, pléthorique, foutraque, en ruines, vestige de ses années intenses d’écoute de musiques. Cela lui rappelle une compositions de Jim O’Rourke, planante et corrosive, « Mere » (en anglais : seul, simple). Enfin, sur le moment, il est bien incapable d’identifier la musique qui revient, cela ressemble presque à une manifestation naturelle, en l’occurrence presque un flux d’acouphènes, il lui faudra des jours et des jours avant que sa mémoire parvienne à la nommer, lui assigner une référence discographique, tout en sachant que, lorsqu’elle revient ainsi de l’oubli où elle gisait, une musique ne ressemble plus à son enregistrement, elle devient une musique imaginaire, recréée par l’oreille intérieure. C’est une matière sonore continue, s’amplifiant peu à peu, agrégeant sans cesse de nouvelles incidences bruitistes, recueillant tous les frottements infimes qui relient entre eux les fibres du vivant, proches et lointains, boucan merveilleux, anarchiste, jusqu’à former une matrice d’harmoniques qui berce et créé l’illusion d’un écoulement à rebours, élan vital qui rebrousse chemin, renie toute linéarité, retourne vers ce qu’on était avant la naissance, s’enfouit dans tous les sons infimes, buissonnant, d’un passé immanent, abyssal. Matrice sonore où régresser voluptueusement, se dissoudre à la lisière entre bruit et silence, se dégager du réel. Un magma progressif, processionnel, où s’allument des boucles magnétiques, nostalgiques. Un autre souvenir, déjà, se substitue à celui-là, le continue en quelque sorte, sur un mode visuel, plus puissant. Une scène de Shakespeare où les guetteurs, sur les remparts d’une forteresse, tranquilles, ne constatant nulle altération perturbant l’environnement, nulle approche ennemie, ne se rendent tout simplement pas compte que la forêt avance, se rapproche, portée par l’assaillant.
Torrent de cloches, appel vers d’autres mondes
Jusqu’à ce qu’il sursaute et se rende compte qu’une monumentale et réelle rumeur tapie dans les moindres vallées, enfle, remonte, donne effectivement l’impression que la forêt, bien qu’impassible, bouge, se métamorphose en quelque chose d’inouï, l’entoure de toutes parts, l’inonde, se propose de l’emporter aussi. Nuée de sons carillonnant.
Un air de fête, d’événement collectif, traverse soudain le hameau. Des femmes, des hommes, des enfants sortent de leurs maison, se parlent, font signe vers la vallée. Des jeeps arrivent, débarquent des « gens » qui, avec sacs à dos, bâtons, se dépêchent vers les chemins qui montent au col. Ils ont rendez-vous, sont appelés. Une femme sort de sa tente et marche vers la montagne, brandissant à bout de bras, un ZOOM (enregistreur numérique). Poussant son vélo, clopinant sur ses souliers à fixation, il avance hypnotisé vers le torrent musical, cristallin et rocailleux. Il questionne. Ce sont les transhumances. Là, plusieurs centaines de brebis qui trottent vers l’Aigoual, qui vont rejoindre d’autres troupeaux, former des colonnes de milliers de bêtes. Il attend, il attend, le volume sonore enfle, coulée de cloches que rien n’arrête, emporte tout silence sur son passage (transportant en fait un autre silence, précieux, caché au cœur du vacarme, fait de fracas lumineux, éclats condensés, collés les uns aux autres, scintillant comme une châsse). Torrent à l’envers, qui monte au lieu de dévaler. Tout ce qu’il y a de désir en lui, mort ou vif, se galvanise, pulvérise le temps vécu, démesure le temps à venir, un formidable appel, de ce genre d’appel qui, plus d’une fois, a bouleversé le cours normal de son existence. L’appel que d’autres mondes sont possibles. Ce que font résonner ces bergers et bergères, jeunes, répétant les transhumances à l’ancienne, sans camion, mais à pied, à travers vallées, chemins, routes, cols. Quelque chose qui touche un rêve qu’il avait, très jeune, il y a longtemps. Alors, ça le titille, abandonner le vélo sur place, changer de chaussures, rejoindre brebis, chiens, bergers, bergères. On lui explique que le troupeau ne passera pas dans le village. Le serpent de sonnailles restera invisible. Il écoute et chaque note, son écho dans les bois, sa réverbération dans son âme, toute cette procession cachée le trame un peu plus avec cet endroit qu’il aime tant. Il y prend racine, dans l’écoute, dans l’attente. Son émotion, si intense, si proche d’épouser une multitude palpitante, s’inscrit dans la catégorie de ces instants à part, où, seul dans la nuit, proche de son désert intime, on regarde et écoute les bruits environnants, spécifiques du milieu de vie où l’on vit : » … écoutant l’arbre palpiter et s’ouvrir, pousser ses ramures à travers moi, m’emplissant les mains de ses feuilles, m’emplissant de sa voix chuchoteuse, les voix de ceux qui n’ont pas encore vécu, celles de ceux qui ont fini de vivre, les mêmes voix, les mêmes présences, toutes celles qui l’ont tellement donné, celle qui m’a donné une vie, celles qui m’ont donné la bouleversante tendresse de leurs chairs, celles qui m’ont aimé, celle qui m’a trop aimé. Les branches passent à travers moi, sortent par les oreilles, par ma bouche, par mes yeux, les dispensant de regarder et la sève coule en moi et se répand, m’emplit de mémoire, du souvenir des jours qui viennent, me submergeant de la paisible gratitude du sommeil. » (p.431) En l’occurrence, le concernant, un sommeil éveillé, debout, transi, émerveillé, juste avant de réenfourcher, à contrecœur, la bécane, de partir à regret dans la descente, même si c’est si tellement grisant d’épouser la pente, se laisse filer, se dire qu’il reviendra, un jour.
Pierre Hemptinne













