Je rêve juste d’un peu de calme

Dans deux jours, j’ai rendez-vous avec une psychologue pour un éventuel bilan TSA. J’ai bien sûr listé tout ce qui dans mon vécu et ma personnalité pouvait évoquer l’autisme. J’ai aussi pas mal relu ce blog, ces derniers temps, et j’ai fait une sélection de quelques textes, au cas où ça l’intéresserait de les lire, parce que j’exprime beaucoup mieux mon ressenti par écrit. Je les ai classés en trois catégories : les traumatismes, la surcharge sensorielle et le sentiment de décalage.

Et c’est impressionnant de voir que depuis plus de 15 ans, je ne cesse de répéter la même chose : tout va trop vite, je ressens tout trop fort, il y a trop de bruit, j’ai besoin de solitude pour supporter tout ça, je joue un rôle toute la journée, je me force à parler de choses qui ne m’intéressent pas, je dois réfléchir sans cesse à ce que je dis, ce que je fais, à regarder dans les yeux et ça ne convient jamais aux gens qui me reprochent toujours mon attitude.

Quand je lis tout ça, je me dis que rien n’a changé. Que ma vie, c’est le même combat depuis toujours. Que rien ne s’arrange jamais.

Quand mon amie Cécile s’est suicidée, j’ai dit que je continuerais le combat pour elle. Mais il y a des jours où je me demande à quoi bon. Je sais que beaucoup de gens m’aiment, je sais que j’apporte ma pierre à l’édifice. Ce n’est pas une question d’isolement ou de manque de confiance en moi, pas ce soir en tout cas. C’est juste que j’aimerais vraiment, pour une fois, vivre dans un monde reposant, pouvoir déposer les armes sans me faire piétiner, sans souffrir encore plus.

Je voudrais juste cela : un cerveau calme dans un monde reposant. Pour une fois.