Comme vous le savez, mon fils fait des études de graphisme. Si vous avez envie de voir ce qu’il fait, j’avais composé un petit panel de ses activités dans un billet ici lorsqu’il cherchait un stage. Bref, lorsqu’une opération « Masse critique » s’est présentée et que j’ai vu ce titre, j’ai eu du mal à l’ignorer. Et je suis très contente de l’avoir reçu. Cependant, il ne se lit pas comme un roman, il est très dense, très très complet, hyper intéressant, mais je dois avouer que j’aurais aimer avoir plus de temps pour mieux l’apprécier, Babélio demandant que l’on rédige un billet au maximum un mois après réception, et mon départ en vacances approchant. Ce que je peux vous dire par contre d’emblée est que ce livre est une bible de savoirs en ce qui concerne le design en France, évoquant chronologiquement à la fois le contexte socio économique et historique et ses conséquences sur l’évolution du design. Il a tout à fait sa place dans la bibliothèque d’un graphiste en herbe… Le design français a ses icônes mais ce sont les héritiers d’une histoire. Stéphane Laurent évoque cette ‘ » école » française, née avec l’industrialisation. Il aborde ainsi les débuts du design entre 1750 et 1900, puis l’entre-deux-guerres, les années 40 et 50, les années pop, les conséquences de la crise entre 1975 et 1995, pour finir par notre époque, très marquée par l’utilisation du numérique. Son propos est à la fois très factuel, chaque phrase contient une information pertinente et essentielle, et nuancé sur les problématiques de chaque époque et la manière dont les décideurs ont réagi, avec succès ou non. Le tout est très documenté. On passe des objets du quotidien à la mode, aux affiches et à l’illustration, car le design est partout… J’ai beaucoup aimé toute la première partie de ce livre, qui traite des débuts de l’industrialisation, avec l’évocation de l’évolution du mobilier, l’art de l’affiche, les créations de typographies. Tout était à inventer et était très lié aux « arts décoratifs ». Le design s’est ensuite intéressé aux véhicules et aux « arts ménagers ». Il s’est peut-être alors enlisé dans l’utile ? Heureusement, en parallèle, il est question aussi de la publicité et de l’illustration, où la créativité est différente. Difficile de résumer en quelques phrases les propos passionnants de Stéphane Laurent. Si le sujet vous intéresse, vous apprendrez énormément avec cet ouvrage dont j’ai peut-être seulement regretté la mise en page qui donne plus de place au texte qu’aux exemples visuels et fait un peu mal aux yeux, à la longue.

CNRS éditions – 19 juin 2025 – 480 pages
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

Lu dans le cadre d’une opération « Masse critique » de chez Babélio
[La fiche du livre]
