Dans Back In Brazil, extrait de Egypt Station (2018), Paul McCartney nous transporte dans une romance teintée de rêves et de désillusions. Inspiré par un séjour au Brésil, il compose une mélodie aux sonorités envoûtantes mêlant rythmes syncopés, flûtes de bambou et chœurs brésiliens. Malgré une réception mitigée, ce morceau témoigne de l’éclectisme de McCartney et de son amour pour l’exploration musicale hors des sentiers battus.
Sommaire
- Une escale exotique dansEgypt Station
- Une histoire d’amour et de déceptions
- Une orchestration foisonnante
- Une construction musicale inventive
- Une réception mitigée mais un attachement personnel
- Un témoignage de l’éclectisme de McCartney
Une escale exotique dansEgypt Station
Parmi les nombreux joyaux cachés deEgypt Station, le dix-septième album studio de Paul McCartney,Back In Braziloccupe une place particulière. Sortie le 7 septembre 2018, cette chanson raconte une histoire romanesque et s’inscrit dans une tradition musicale où l’ex-Beatle explore des sonorités et des influences nouvelles. Si l’album regorge de morceaux aux atmosphères variées, celui-ci détonne par son ancrage brésilien et son rythme envoûtant.
La genèse deBack In Brazilremonte à un jour de repos que McCartney a passé au Brésil, alors qu’il était en tournée. Profitant du calme d’une journée sans concert, il s’installe au piano de sa chambre d’hôtel et esquisse une mélodie entêtante. C’est ainsi qu’est né ce morceau, d’abord sous forme de ritournelle au Wurlitzer, avant de devenir une composition riche et texturée en studio.
Une histoire d’amour et de déceptions
Le texte deBack In Brazildépeint un récit simple mais touchant : une jeune femme brésilienne rêve d’un avenir meilleur et rencontre un homme qui semble correspondre à ses attentes. Cependant, leurs projets sont contrariés lorsqu’il ne peut se libérer pour leur rendez-vous, retenu par son travail. Cette intrigue modeste et quotidienne traduit une réalité universelle : les aspirations, les désillusions, les contraintes de la vie moderne qui viennent perturber les idylles naissantes.
Cette narration linéaire et accessible se marie avec une musicalité dansante, empreinte des rythmes et des sonorités typiques du Brésil. McCartney, en fin connaisseur, ne tombe jamais dans la caricature. Il ne s’agit pas d’une bossa nova clichée, mais bien d’un hommage nuancé à la richesse musicale du pays.
Une orchestration foisonnante
L’instrumentation deBack In Brazilillustre parfaitement la volonté de McCartney d’insuffler une authenticité brésilienne à son morceau. Outre sa voix et son jeu habituel de guitare et de basse, il s’entoure d’un ensemble varié de musiciens et d’instruments atypiques.
On retrouve la flûte de bambou de Pedro Eustache, qui confère au morceau une touche organique et aérienne, tandis que la section de cordes, dirigée par John Metcalfe, apporte une profondeur harmonique. Les arrangements de percussions, incluant des congas et des triangles, ancrent la chanson dans une atmosphère tropicale.
Par ailleurs, un chœur composé de chanteurs brésiliens ajoute une authenticité locale à l’ensemble. Cette addition confère au morceau un caractère festif et chaleureux, rendant hommage à la culture du pays qui l’a inspiré.
Une construction musicale inventive
Derrière sa mélodie accrocheuse,Back In Brazilrévèle une structure musicale peu conventionnelle. La chanson repose sur un rythme syncopé, typique des musiques latino-américaines, tout en intégrant des éléments plus contemporains. Greg Kurstin, coproducteur de l’album, y apporte une touche électronique discrète mais essentielle, notamment avec des effets de basse et des sons synthétique subtils.
Cette juxtaposition entre le traditionnel et le moderne est caractéristique du style McCartney, qui aime fusionner les genres pour créer des morceaux uniques.Back In Brazilen est un parfait exemple, offrant une ambiance exotique et nostalgique, tout en conservant une production moderne et soignée.
Une réception mitigée mais un attachement personnel
Malgré sa richesse musicale,Back In Braziln’a pas joui d’une réception unanime. Certains critiques l’ont jugée anecdotique ou trop légère au sein d’un album marqué par des titres plus introspectifs et profonds commeI Don’t KnowouDominoes. D’autres, au contraire, y voient une parenthèse rafraîchissante et un hommage sincère à la culture brésilienne.
McCartney, lui, semble particulièrement attaché à cette chanson. Lors d’une interview pour le podcastSodajerker, il explique avec enthousiasme la manière dont le morceau a été composé et peaufiné en studio. La difficulté résidait notamment dans le choix du bon rythme, une étape qui a demandé plusieurs essais avant d’arriver à la version finale. Une fois le bon équilibre trouvé, la magie a opéré, transformant une idée griffonnée sur un piano en une chanson vibrante.
Un témoignage de l’éclectisme de McCartney
Back In Brazils’inscrit dans la longue liste des morceaux où Paul McCartney s’aventure en dehors des sentiers battus du rock et de la pop occidentale. Cette quête d’expérimentation n’est pas nouvelle : dès les années Beatles, il s’intéressait à la musique classique (Eleanor Rigby), aux sonorités indiennes (Within You Without You) et aux musiques de films (The Family Way).
Avec ce titre, McCartney démontre une fois de plus sa capacité à explorer de nouveaux horizons sans perdre son essence.Back In Brazilest une lettre d’amour musicale à un pays qui l’a toujours accueilli avec ferveur, un instant de légèreté et de rêve, à l’image de sa carrière sans cesse renouvelée.
