
« Cet album est dédié à Steve Mackey. C’est le meilleur que nous puissions faire. »
De leur succès commercial en 1994 avec His’n’Hers à leur explosion l’année suivante avec Different Class, Pulp aura donné l’impression de débouler tel un raz de marée. Pourtant, il s’agissait déjà de leurs quatrième et cinquième albums studio depuis leur formation en 1978 et leur tout premier album de 1983.
Pour ma part, trop jeune pour écouter ce groupe dont j’entendis parlé et vis les clips sur MTV (essentiellement « Disco 2000 » et « This is hardcore »), je ne découvrais leur univers que bien après leur dernier album d’alors, We Love Life. Sorti en 2001, mes oreilles se posèrent dessus, ainsi que sur les trois précédents plus de cinq ans après. Jarvis Cocker, pendant le hiatus qui prend officiellement fin en cette année 2025, avait déjà notamment enregistré son premier album solo, Jarvis.
24 années entre deux albums, c’est beaucoup. Everything But The Girl aussi, avec Fuse en 2023, revenait après quasiment un quart de siècle de projets solos et pas seulement musicaux. Et à ma toute première écoute de More – que j’appréhendais réellement tant j’avais peur de ne pas être touché par ce qui reste l’un de mes plus grands groupes –, les émotions reviennent comme si seules quatre saisons séparaient ces nouvelles chansons de celles de We Love Life.
Je ne pensais évidemment plus que Pulp puisse refaire un album. Même l’éphémère chanson « After you » de 2012 sonnait finalement non comme un dernier au revoir mais un adieu. Et, cerise sur le gâteau, More a été produit par l’incontournable James Ford !
On retrouve tout ce que Pulp et Jarvis Cocker aiment et savent faire : ça bouge, ça se languit, tel un film de la vie. Rien n’est exagérément candide, rien n’est inversement profondément triste, et tout est si réaliste. En prime, le génie du piano Chilly Gonzales est présent sur « The hymn of the North ».
C’est effectivement le plus bel hommage qu’ils auraient pu rendre à leur bassiste Steve Mackey qui les a quittés en 2023, avant la reprise d’une tournée et la création de la toute première chanson de ce qui allait être More. Il est même crédité sur « Grown ups » et « Got to have love »…
(in Heepro Music, le 16/08/2025)
_
Voir aussi :



