Sleeping on the paper ship est un manga en deux tomes de Teki Yatsuda prépublié dans le magazine Canna (Boys’ love). Je lui ai consacré un article entier en mai dernier. Cette fois, c’est un diptyque remplis de désespoir et de noirceur qui débute chez Taifu comics.
De quoi ça parle ?
Kei Kitahara est un scénariste de génie dont la réputation n’est plus à faire. Cependant, toutes les personnes dont il s’inspire pour ses œuvres meurent d’une façon ou d’une autre… Dévasté par cette étrange malédiction, Kei se promet de ne plus jamais prendre la plume. Mais en prenant cette décision, il choisit aussi de renoncer à ce qui donne un sens à sa vie.
Un soir qu’il gisait ivre mort dans la rue, un jeune photographe du nom de Yôichi a la gentillesse de le recueillir. À son contact, une envie irrépressible d’écrire envahit Kei. Quel que soit son choix, sa décision aura des conséquences sur leur relation…
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
C’est l’année Teki Yatsuda en France. Après la sortie de K-Pop x Yakuza chez Mangetsu en mai 2025, la voici de retour avec un boys’ love : Sleeping on the paper ship. Elle y raconte l’histoire torturée d’un écrivain maudit : Kei Kitahara. Enfant, il est l’un des deux survivants d’un accident de tramway. Quand il se réveil de son coma il avait l’envie irrépressible de coucher sur le papier tous les mots qui sortaient de son esprit.
A 19 ans son premier script est un succès. S’inspirant de personnages réels ces derniers meurs après qu’il les ait utilisés dans ses histoires. Le temps passe et il n’ose plus toucher à un stylo…
Par hasard, il retrouve le seul enfant qui a survécu au même accident que lui. Une force ambiguë les attire l’un l’autre. Petit à petit, le jeune homme devient sa muse. Ange ou démon ? Vous le découvrirez dans Sleeping on the paper ship.
Conflit intérieur
L’amour, la mort et les malédictions tissent un récit d’un noir profond magnifié par ses dessins qui touchent au sublime. C’est noir, suffoquant comme une plongée aux troubles. Dans son précédent titre Home Far Away, elle explorait la tragédie de deux jeunes homosexuelles dans l’Amérique des années 90. Cette fois, elle nous livre un univers fleurant bon le spleen baudelairien, et une lente descente aux enfers. Sleeping on the paper ship vous prend indubitablement aux tripes.
Kei Kitahara est à la fois amoureux fou de sa muse, mais aussi prisonnier de ce démon intérieur qui tue littéralement les personnes dont il s’inspire. Ecrivain maudit, mais qui fait vendre, il semble condamné à subir cette horrible malédiction.
Ce premier tome se lit avec l’angoisse au ventre, adouci par les moments de bonheur que le héros partage avec l’amour de sa vie. Teki Yatsuda surprend une nouvelle avec ce récit atypique et noir. Une belle découverte !
Service presse
L’article Sleeping on the paper ship : L’écrivain maudit est apparu en premier sur LAST EVE - Le blog de Tanja.
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