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John Lennon : Le génie tourmenté qui a brisé l’utopie des Beatles

Publié le 18 août 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Hanté par ses démons intérieurs et ses excès psychotropes, John Lennon révèle une facette sombre et inédite, marquée par des crises hallucinatoires et une douleur profonde. Marianne Faithfull se souvient de ses voyages en LSD et du génie torturé qu’il était, annonçant la naissance de Plastic Ono Band, un album cathartique et déchirant. Entre souffrances personnelles et quête d’un amour salvateur, Lennon incarne l’artiste à vif, en lutte contre ses ombres pour offrir une introspection bouleversante. Ce récit dévoile la dualite du genie et la douleur brute de Lennon!! Vraiment intense!


Hanté par ses blessures et ses tourments intérieurs,John Lennonn’était pas seulement un génie musical, il était aussi un homme en proie à des démons que peu de ses contemporains pouvaient ignorer. Parmi ceux qui ont été témoins de cette part obscure de l’icône des Beatles,Marianne Faithfullen garde un souvenir mémorable. La chanteuse britannique, figure emblématique de la British Invasion, a dévoilé lors d’une interview son expérience troublante au contact d’un Lennon en pleine descente aux enfers psychotropiques.

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Une relation marquée par l’acide et l’angoisse

Marianne Faithfull, immortalisée par des titres commeAs Tears Go ByouSister Morphine, a côtoyé certains des plus grands noms de la musique des années 1960, desRolling StonesàThe Beatles. Mais parmi ces rencontres, celle avec John Lennon s’est avérée particulièrement intense. Lors d’une interview en 2011, elle s’est souvenue de la manière dont Lennon et l’artiste John Dunbar partageaient d’innombrables voyages sous LSD :

« Lennon et John ont pris des milliers de trips ensemble. Je le croisais souvent et il était toujours dans un état sauvage sous acide, ce qui me terrifiait. Il m’a vraiment fait peur. »

Selon elle, ces crises hallucinatoires révélaient des émotions refoulées, une douleur enfouie que Lennon allait dévoiler au grand jour dans son travail solo, notamment avec l’albumJohn Lennon/Plastic Ono Band.

Un disque cathartique et déchirant

Lorsqu’elle évoque l’albumJohn Lennon/Plastic Ono Band, Faithfull met en lumière la dimension quasi-thérapeutique de cet opus. Sorti en 1970, ce disque constitue une rupture radicale avec le passé beatlesien du musicien. Oubliées les harmonies ensoleillées deHere Comes the Sunou la poésie psychédélique deLucy in the Sky with Diamonds: ce premier effort solo est une introspection brute, une confession déchirante.

Dès l’ouverture, avecMother, Lennon laisse exploser un cri primal bouleversant. Il y règle ses comptes avec son passé familial, exprimant sa colère envers un père absent et une mère tragiquement disparue. La chanson se termine par des hurlements quasi inhumains, qui résonnent comme un écho à ses souffrances d’enfant abandonné.

L’album poursuit sur cette ligne douloureuse avecWorking Class Hero, l’un des pamphlets sociaux les plus acerbes jamais écrits par un artiste issu de la contre-culture. Lennon y dénonce l’illusion du rêve de l’ascension sociale, dans une épure musicale glaçante, sa voix accompagnée d’un simple arpège de guitare.

Et puis il y aGod, sans doute l’un des morceaux les plus radicaux de l’album. Dans un crescendo bouleversant, Lennon liste tout ce en quoi il refuse de croire : Dieu, Jésus, Elvis, Bob Dylan… jusqu’à ce dernier coup de poignard adressé aux nostalgiques des Beatles : «I don’t believe in Beatles». Un adieu définitif à l’utopie collective des années 1960.

Lennon, un artiste consumé par ses doutes

Ce qui semble avoir marqué Marianne Faithfull n’est pas seulement la noirceur de cet album, mais l’évidence que ces ténèbres étaient présentes bien avant, tapies dans l’ombre de la vie de Lennon. Elle se souvient de cet homme en perpétuelle tourmente, cherchant tantôt dans les paradis artificiels, tantôt dans la musique, un exutoire à sa douleur existentielle.

« Il avait un nombre incalculable de démons. Peut-être que nous en avons tous, mais lui en avait plus que la plupart des gens. »

Les témoignages de ses proches abondent dans ce sens : des confessions de son premier filsJulian Lennon, aux récits deCynthia, son ex-épouse, tous dressent le portrait d’un homme en lutte permanente contre lui-même.Paul McCartneylui-même, pourtant très différent dans son approche de la vie, a souvent évoqué le côté torturé de son ami et rival de toujours.

De l’obscurité à la lumière ?

Si Faithfull a surtout retenu la douleur de Lennon, certains ont perçu dansPlastic Ono Bandune lueur d’espoir. Après avoir renoncé à tant d’illusions, le chanteur conclut le disque par une véritable profession de foi :« I just believe in me. Yoko and me. And that’s reality. »

Pour Lennon, l’amour apparaît comme la seule certitude au milieu du chaos. Ce fut le cas tout au long de sa carrière solo, de l’hymne utopiqueImagineà l’intimité désarmante deLove. Yoko Ono, omniprésente dans cette période charnière, lui aura apporté un ancrage face à ses démons, même si leur relation a toujours divisé.

Faithfull, quant à elle, a poursuivi son propre chemin, oscillant entre addiction et renaissance artistique, consciente que son destin était de ne jamais appartenir à aucune cour. Lors de cette même interview, elle a conclu avec ironie : «Ma destinée a toujours été de me tenir seule, et pourtant, regardez avec qui j’ai partagé mon histoire…»

Lennon, lui, a laissé un héritage immense, oscillant entre douleur et lumière, et cePlastic Ono Bandrestera à jamais le cri primal d’un artiste à vif.


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