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Bunker

Publié le 19 août 2025 par Adtraviata
Bunker

Quatrième de couverture :

A Volaville, plage du débarquement, le Dog Red accueille les touristes désireux de se plonger dans le passé de la Seconde Guerre mondiale. L’un d’eux, un Allemand nommé Jürgen Schneider passe ses journées à consulter des cartes et à parcourir la campagne. Qu’est-il venu faire à Volaville ? C’est ce que se demande Alfred Grangier, un fondu du débarquement qui vit en ermite dans un blockhaus. Et soudain la mort frappe. Une balle tirée par un Garrant, l’arme des GI pendant la guerre…

Direction la Normandie en 1994, quelques semaines après les festivités du cinquantième anniversaire du Débarquement allié. Au Dog Red, les vieux habitués ont repris leur routine, avec Alfred Fournier, le propriétaire, et ses enfants, très entreprenants pour attirer les touristes, et sa petite-fille Gilda, dix-sept ans et un tempérament de feu. Un Allemand mystérieux est resté à l’hôtel et sa présence commence à inquiéter vraiment Alfred Fournier et Alfred Grangier, qui vit seul dans un bunker et a rassemblé de nombreux documents sur les jours autour du 6 juin 1944. Dans le coin, il y a aussi Anthony, qui surveille un chantier et dont Gilda est tombée amoureuse, et n’oublions pas le facteur Bruno, la pipelette du village. Peu à peu on va comprendre qui est Jürgen Schneider, en réalité Jürgen Schlossgrün, le petit-fils d’un SS en poste à Volaville en 44. Je n’ai pas trop envie de révéler la véritable quête de l’Allemand mais elle risque de faire remonter des secrets peu glorieux et cela va entraîner plusieurs meurtres qui rendront bien perplexes le gendarme surnommé Goliath et sa brigade.

Si le roman est édité dans la collection Rivages/Noir, l’enquête n’est pas vraiment au premier plan. On suit tour à tour tous les personnages mais on s’attache surtout à la quête de Gilda et Anthony, qui vont mettre la main sur des documents qui leur permettront de déterrer au sens propre les secrets du passé et de révéler des attitudes et sentiments pas très nobles.

Le roman se lit avec plaisir, il est bien documenté, les pages se tournent facilement, le ton est parfois ironique, le langage parfois un peu fleuri et il ne faut pas être passionné du Débarquement pour l’apprécier. Je me suis demandé pourquoi l’auteur a inventé le nom du village de Volaville ou de la pointe du Roof, tout en gardant les repères géographiques connus. On comprend très vite qu’on n’est pas loin de Colleville et de son immense cimetière américain qui donne sur Omaha Beach, de la Pointe du Hoc. Certes Philippe Huet a pris des libertés avec l’histoire tout en se basant sur des faits réels de la Seconde Guerre mondiale mais j’ai l’impression qu’il pouvait garder les vrais noms topographiques. (Mais c’est un léger bémol par rapport au plaisir de lecture.)

Philippe HUET, Bunker, Editions Rivages-Noir, 2024


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