Voici encore un des titres, lus en mai et juin, pour le prix des adhérents Fnac 2025. Il faut saluer ici la beauté du bandeau qui fait référence à un élément essentiel du roman, un « ao dai », une sorte de kimono bleu, très travaillé, qui déclenche le récit. Je n’avais encore jamais lu cet auteur. Lire pour cette sélection permet véritablement des découvertes. C’est un roman de rentrée qui ne laisse pas indifférent.
Résumé
Edithe assiste, au cours de l’année 2020, à l’extraction du cadavre de sa mère. Il faut faire de la place dans le caveau familial pour d’autres membres de la famille, nous sommes en pleine période covid. Ce qui reste de Simone sera donc incinéré. Les agents funéraires restent bouche bée quand ils découvrent le magnifique habit, intact, dans lequel elle a été enterrée. On ne sait qu’une chose de cet habit, le premier mari de Simone, Paul, le lui avait envoyé d’Indochine. Edithe envoi ce vêtement, que personne n’a eu le coeur de brûler, nettoyé, à un des narrateurs du récit, avec un carton rempli de lettres, sur lequel est noté « Nancy-Saïgon ». La correspondance entre Simone et Paul va occuper ce narrateur, reclus chez lui, tandis que se déploie en parallèle l’envers du décor, la réalité de la vie en Indochine et la lente descente aux enfers de ce groupe d’hommes partis de Marseille.
Mon avis
J’ai eu peur de m’ennuyer dans ce livre car le point de départ, commencer un roman sur la base d’un vêtement et d’une correspondance entre des personnes décédées depuis longtemps, et pour lesquelles leur propre fille ne semble éprouver que de l’indifférence n’augurait rien de bon. Pour autant, ce que vit Paul, loin de chez lui, dans la moiteur d’un pays inconnu, dont il ne voit presque rien, et surtout pas la beauté, avec pour seul ordre de tenir une position, est édifiant. Et il y a aussi la solitude de Simone, restée au pays, d’abord enceinte, puis jeune maman, inconsciente de ce que vit réellement Paul. Il est question ici finalement de l’absurdité de la guerre, de comment elle modifie pour toujours et en profondeur les êtres qui y participent, salissant leur âme. Et j’ai finalement beaucoup aimé l’originalité du récit, que l’auteur ne s’enlise pas dans la facilité, proposant un scénario qui surprend réellement, tout en laissant intentionnellement un goût désagréable dans la bouche du lecteur.
Editions du Seuil – 22 août 2025
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…




Sélection Prix Fnac 2025

