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Paul McCartney applaudit Metallica : quand un Beatle croise le thrash

Publié le 31 août 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Paul McCartney a été vu lors d’un concert intimiste de Metallica aux Hamptons, incarnant une curiosité intacte pour le rock contemporain. Une image forte d’un Beatle au cœur du thrash, à la croisée des générations.


À 83 ans, Paul McCartney continue de surprendre par sa curiosité intacte et son appétit très contemporain pour la scène. Jeudi 28 août, le musicien a été aperçu avec son épouse Nancy Shevell (65 ans) lors d’un concert intimiste de Metallica organisé aux Hamptons, dans la petite salle mythique du Stephen Talkhouse, à Amagansett. L’événement, produit par SiriusXM, marquait le lancement d’une nouvelle station dédiée au groupe, Maximum Metallica. Dans la salle, une poignée d’invités triés sur le volet, des fans chanceux et un parterre de personnalités ont assisté à un set compact, nerveux, pensé comme un retour aux « club days » du quatuor californien. Au milieu des applaudissements, une silhouette familière : McCartney, décontracté dans un ensemble bleu marine, et Nancy, élégante en double denim.

Au-delà de l’anecdote, cette sortie dit quelque chose du présent de McCartney : une curiosité qui ne s’émousse pas, un goût des salles à taille humaine, et une manière d’habiter la culture rock en témoin autant qu’en acteur. L’image du Beatle saluant des vétérans du thrash dans un club de la côte Est résume, à sa façon, un demi-siècle d’allers-retours entre pop, hard rock et métal.

Sommaire

  • Le décor : le Stephen Talkhouse, laboratoire à taille club
  • Une soirée SiriusXM : Maximum Metallica, vitrine et manifeste
  • People aux premières loges : Stallone et compagnie, chronique d’un microcosme
  • Une tenue casual, une présence qui raconte
  • Ce que Metallica joue « en club » : tension, sueur et mémoire courte
  • Pourquoi la présence de McCartney n’est pas anecdotique
  • Un été sans relâche : de la pop culture au grand écran
  • Cap sur l’automne : Got Back 2025 traverse l’Amérique
  • Album en approche : état des lieux et prudence
  • Ce que raconte une nuit Metallica sur la trajectoire de McCartney
  • Des Beatles au thrash : une conversation discrète mais réelle
  • Hamptons, fin d’été : un cliché qui devient symbole
  • Ce que cela dit aux fans des Beatles
  • Épilogue provisoire : une nuit, un signe

Le décor : le Stephen Talkhouse, laboratoire à taille club

Le Stephen Talkhouse n’est pas une salle de Manhattan, mais un club niché au cœur des Hamptons, réputé pour accueillir, depuis des décennies, des concerts à faible jauge où les stars aiment se produire « au contact » du public. Sa capacité limitée participe à la légende : on y joue collé-serré, sans filets, avec un son volontairement proche et une proximité scénique qui transforme le récital en conversation. Les grandes maisons de radio et de streaming s’y invitent régulièrement pour des sessions exclusives : l’occasion d’enregistrer un show live qui n’a rien d’un gala et tout d’une répétition publique galvanisée par l’instant.

Dans cette configuration, Metallica a conçu une soirée qui croise mémoire et actualité. La bande de James Hetfield, Lars Ulrich, Kirk Hammett et Robert Trujillo y a rejoué l’ADN qui l’a propulsée de la Bay Area aux stades du monde entier : riffs tranchants, structures resserrées, et cette science du break qui met la salle en suspension. Pour les fans, le frisson tient autant au répertoire qu’au contexte : voir un groupe devenu institution revenir au format club, c’est retrouver la sudation des origines.

Une soirée SiriusXM : Maximum Metallica, vitrine et manifeste

Le concert d’Amagansett n’était pas qu’un clin d’œil aux racines du métal : il lançait Maximum Metallica, la chaîne SiriusXM ouverte toute l’année et entièrement dédiée au quatuor. Ce type d’initiative n’est pas anecdotique : il consacre Metallica comme un univers éditorial autonome, capable d’agréger archives, concerts, programmes thématiques, extraits de tournée et contenus exclusifs. L’intimité du Stephen Talkhouse offrait ici le contrechamp parfait à la démesure des tournées M72 : moins d’effets, plus de grain.

Dans l’assemblée, la présence de Paul McCartney a agi comme un pont entre générations. Non pas simple politesse de voisinage, mais rappel discret qu’une part du vocabulaire heavy s’est aussi inventée dans le rock britannique des années 1960 et 1970. Qu’on pense au cri primal de « Helter Skelter », souvent cité comme l’un des antécédents du heavy metal, ou à cette manière qu’avaient les Beatles de pousser le volume et la distorsion bien au-delà des standards de leur époque.

People aux premières loges : Stallone et compagnie, chronique d’un microcosme

La soirée d’Amagansett a réuni une galerie de visages connus. Sylvester Stallone, 79 ans, était là avec son épouse Jennifer Flavin (57 ans) et leurs filles Sophia Rose (29 ans) et Scarlet (23 ans). On a également aperçu la présentatrice Maria Menounos, le catcheur et chanteur Chris Jericho, l’animateur Andy Cohen, ainsi que d’autres habitués des cercles rock et cinéma. Loin de dévoyer l’événement en tapis rouge, cette sociologie particulière lui donnait un parfum de soirée privée où la curiosité musicale l’emporte sur l’étiquette.

Le contraste amusant — voir McCartney saluer les Four Horsemen — résumait l’esprit des lieux : un club où l’on dépose les statuts à l’entrée. Dans ce genre d’endroit, on ne vient pas pour se montrer, mais pour écouter. Et ceux qui ont déjà vécu un set au Talkhouse savent combien la proximité change tout : un riff qui vous traverse, une voix qui fend la salle sans filtre, une batterie qui cogne au torse.

Une tenue casual, une présence qui raconte

Sur les clichés saisis au détour de la soirée, Paul McCartney apparaît en tenue décontractée — veste bleu marine, silhouette sobre — quand Nancy Shevell choisit un double denim élégant, parfait pour un concert où l’on passe de la salutation à la fosse en deux mètres. Rien d’ostentatoire. Et pourtant, la présence du couple a fait le tour des réseaux en quelques heures : l’icône pop venue applaudir les géants du thrash, c’est une histoire en soi, un petit narratif prêt-à-partager qui dit plus que toutes les déclarations.

Ce regard posé sur un autre pan du rock est cohérent avec ce que McCartney a montré ces dernières années : une curiosité qui l’emmène des salles d’art à la photographie, des podcasts aux conversations improvisées avec des publics de tous âges. Sa capacité à circuler — sans snobisme — entre les genres tient sans doute à cette conviction qu’une bonne chanson ou un bon riff peuvent surgir de partout.

Ce que Metallica joue « en club » : tension, sueur et mémoire courte

La setlist d’une soirée comme celle-ci obéit à une règle tacite : resserrer, surprendre, et chercher l’équilibre entre hymnes et coups de semonce. Comprendre : donner à la salle la colonne vertébrale que tout le monde peut scander, tout en glissant des morceaux qui mordent un peu plus. En format club, Metallica sait écrémer et charger : moins de machines, plus d’adrenaline. Le résultat tient en une quarantaine de minutes à une heure d’électricité contrôlée, un temps qui file d’un trait tant l’attention ne décroche pas.

Cette tension ramène le groupe au cœur de son langage : un chant accroché, des guitares croisées, un low end qui martèle, et la pulsation d’Ulrich au centre, toujours prête à bousculer les attentes. Dans ces conditions, même les grands classiques retrouvent un parfum de première fois.

Pourquoi la présence de McCartney n’est pas anecdotique

On pourrait voir dans cette apparition une simple escapade d’un couple new-yorkais en fin d’été. Ce serait oublier que McCartney a toujours entretenu, à sa manière, une conversation avec les scènes plus lourdes du rock. Dans le répertoire Wings, des titres comme « Beware My Love » ou « Soily » témoignent d’une énergie et d’un grain qui n’ont jamais craint le volume. Et si l’on remonte plus loin, la face abrasive de « Helter Skelter » reste une référence fondatrice souvent citée par des musiciens hard et metal.

Il y a aussi, plus largement, le principe d’aller voir et d’écouter. La longévité d’un artiste comme McCartney ne tient pas seulement à une discipline de fer ; elle s’enracine dans une attention au présent, dans ce réflexe d’aller se mettre face au son des autres. Entendre Metallica au format club, c’est une expérience : le meilleur réfrigérant contre les idées reçues.

Un été sans relâche : de la pop culture au grand écran

La présence de McCartney aux Hamptons intervient à l’issue d’un été prolifique en actualités. Au cinéma, l’icône apparaît en caméo dans Spinal Tap II: The End Continues, suite du mockumentary culte de Rob Reiner dont la sortie est annoncée pour septembre. Dans le teaser, la légèreté et l’auto-dérision règnent, avec des clins d’œil à peine voilés à la mythologie rock. Reiner a d’ailleurs confié, non sans malice, une réplique prêtée à McCartney qui condense bien l’esprit du projet : l’amour de la scène, et l’humour comme carburant.

Ce jeu avec les codes n’est pas neuf : McCartney sait manier la référence et la parodie, des clips aux participations ponctuelles qui jalonnent sa trajectoire. Voir son nom associé à un film aussi aimé des musiciens et des fans achève de rappeler combien sa présence dépasse le seul cadre de la discographie.

Cap sur l’automne : Got Back 2025 traverse l’Amérique

Au-delà des apparitions, une réalité très concrète attend Paul McCartney : la branche nord-américaine de Got Back 2025. L’itinéraire s’ouvrira le 29 septembre à l’Acrisure Arena de Palm Desert (première dans la région du Grand Palm Springs) et se refermera par un final en deux soirées les 24 et 25 novembre à l’United Center de Chicago. Entre ces jalons, la tournée réactive des villes pharesLas Vegas, Denver, Minneapolis, Nashville, La Nouvelle-Orléans, Atlanta, Pittsburgh, Buffalo, Montréal — et glisse quelques premières, à l’image d’Albuquerque.

Sur scène, l’équipe demeure celle, rodée, qui accompagne McCartney depuis des années : Paul “Wix” Wickens aux claviers, Brian Ray à la basse et à la guitare, Rusty Anderson aux guitares, Abe Laboriel Jr. à la batterie, épaulés par les Hot City Horns. Un setup modernisé, des visuels multi-écrans, et cette façon d’assembler, pendant près de trois heures, des pans de The Beatles, de Wings et du repertoire solo.

Album en approche : état des lieux et prudence

Les rumeurs d’un nouvel album avancé à 90 % bruissent depuis le début de l’été. Ce serait, s’il arrive à l’horizon 2026, le premier disque solo du musicien depuis McCartney III (2020). Les indiscrétions évoquent une sortie début 2026, calée après la séquence Got Back 2025, et la possibilité d’une tournée britannique associée. À ce stade, il s’agit toutefois de pistes non confirmées par les canaux officiels : McCartney a déjà reconnu avoir mis en pause un chantier studio à cause du rythme de la tournée, avec l’envie de le terminer ensuite. Dans l’attente d’une annonce, il est raisonnable de retenir l’intention sans s’avancer sur un calendrier.

Si l’on se fie aux cycles récents, un lancement post-tournée offrirait une fenêtre idéale : l’énergie accumulée sur scène peut nourrir l’ultime polish en studio, tandis qu’une sortie en tout début d’année bénéficie d’une attention médiatique moins saturée. Mais ce scénario, plausible, devra être validé par l’artiste et son équipe.

Ce que raconte une nuit Metallica sur la trajectoire de McCartney

Le regard posé sur cet épisode pourrait s’arrêter à la photographie : un Beatle chez Metallica, joli croisement d’icônes. Mais la signification dépasse l’instant. Depuis des années, Paul McCartney entretient une relation singulière avec la culture live au sens large : il s’y nourrit autant qu’il s’y expose. Aller applaudir un groupe cultissime dans un club exigu, c’est faire acte d’écoute ; c’est aussi se rappeler la vérité d’un morceau qui claque à cinq mètres de vous.

Cette disponibilité au présent explique pour partie l’élan que l’on voit à l’œuvre sur Got Back : la setlist change par touches, des titres reviennent, d’autres disparaissent, certains ressurgissent en rappel. Les concerts récents ont confirmé combien McCartney aime jouer avec sa propre histoire, la réécrire à la marge, glisser des clins d’œil technologiques (comme ce duo virtuel sur « I’ve Got a Feeling » avec la voix isolée de John Lennon) et ménager des moments de pure énergie — l’explosion de « Live and Let Die », l’embrasement collectif de « Hey Jude ».

Des Beatles au thrash : une conversation discrète mais réelle

Dire que les Beatles ont « inventé » le métal serait une surenchère. Dire, en revanche, que certains de leurs gestes ont nourri le futur vocabulaire du hard et du heavy, c’est constater un chemin d’influences. « Helter Skelter » a longtemps servi d’exemple canonique : tempo insolent pour son époque, guitares saturées, voix échevelée. Dans le monde Wings, on n’est pas en reste : l’impulsion rythmique de « Spin It On », la fougue de « Beware My Love », la rugosité live de « Soily » montent le curseur. On comprend alors que la présence de McCartney chez Metallica n’est pas une promenade exotique, mais la manifestation d’un continuum.

Metallica, de son côté, n’a jamais caché son respect pour certaines pionniers britanniques dont les Beatles furent les contemporains. Si l’axe principal du groupe reste la filiaire Sabbath–Motörhead–Diamond Head, la culture de ses membres — éclectique — embrasse le rock britannique au sens large. Cette soirée « au ras du plancher » au Talkhouse permettait de goûter à cette transversalité sans discours.

Hamptons, fin d’été : un cliché qui devient symbole

Le cadre joue pour beaucoup dans la force de l’image. Les Hamptons condensent une atmosphère particulière : entre vacances et mondanités, entre nature préservée et haute fréquentation. Y voir McCartney et Nancy Shevell profiter d’un concert compact de Metallica, c’est saisir un instant de normalité dans une vie peu banale. Pas de loges interminables ni de tapis rouge ; de la musique, des riffs, et une communauté de spectateurs qui partagent la même impulsion.

Sur les réseaux, les images ont circulé à la vitesse des algorithmes : plans de la scène, sourires de Stallone en famille, salut du Beatle, veste bleu nuit, double denim impeccablement coupé. La viralité tient ici à une équation simple : un lieu mythique, des artistes monumentaux, un moment éphémère.

Ce que cela dit aux fans des Beatles

Pour les lecteurs de Yellow-Sub.net, la question est simple : que regarder dans ce type d’apparition ? D’abord, la continuité d’une énergie. Paul McCartney ne se contente pas de répéter sa légende ; il la vit au présent, au contact d’autres légendes. Ensuite, la cohérence d’un parcours : des clubs de Liverpool aux clubs des Hamptons, la boucle n’est jamais tout à fait bouclée, mais elle résonne. Enfin, une perspective : la tournée Got Back 2025 approche, avec son lot d’images, de setlists, de petits événements qui nourriront la communauté des fans dans les semaines à venir.

Quant à l’album en gestation, il demeure la promesse la plus intrigante. Qu’il s’agisse d’une suite spirituelle à McCartney III ou d’un objet plus collectif, l’enjeu reste le même : entendre comment un songwriter octogénaire, nourri d’une bibliothèque sonore immense et d’une curiosité jamais démentie, choisit d’assembler ses idées aujourd’hui.

Épilogue provisoire : une nuit, un signe

On se gardera d’en faire trop : une sortie au Talkhouse ne décide pas d’un cap artistique. Mais elle illumine un profil. Celui d’un Paul McCartney attentif, joueur, bien dans son temps, qui sait que la musique se nourrit de rencontres et d’écoutes. La connivence avec Metallica, le sourire d’Ulrich, l’onde d’un riff sur un public ramassé : autant d’images qui, sans bruit, raconteront encore cette fin d’été dans quelques années.

À court terme, les fans ont rendez-vous avec un automne scénique aux États-Unis et au Canada, et un hiver d’anticipation, dans l’attente de nouvelles d’un album dont on devine, entre les lignes, qu’il avance à grands pas. Le reste — les rumeurs de tournée britannique, les caméos au cinéma, les projets éditoriaux — viendra en heures et en jours utiles. Pour l’instant, retenons ceci : au Stephen Talkhouse, un Beatle a levé son verre au metal. Et l’image, à défaut d’être un événement au sens strict, vaut comme un symbole : la curiosité est un talent, et McCartney ne l’a pas perdu.


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