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« A Fine Day » : Quand Paul McCartney laisse parler l’improvisation

Publié le 08 septembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Dernière piste de Paul Is Live, A Fine Day illustre la spontanéité musicale de Paul McCartney. Enregistrée lors d’une balance au Giants Stadium en 1993, cette improvisation pure reflète son amour pour l’expérimentation. Inclus malgré un avertissement humoristique dans les notes de l’album, ce morceau témoigne d’un McCartney libéré des contraintes du studio, offrant un instant musical brut et authentique, destiné aux amateurs de son travail live.


Loin des tubes légendaires qui ont jalonné sa carrière, Paul McCartney s’est parfois permis des apartés plus légers et spontanés. « A Fine Day », dernière piste de l’album livePaul Is Live, en est l’illustration parfaite. Enregistré lors d’une balance au Giants Stadium, dans le New Jersey, le 11 juin 1993, ce titre incarne la liberté musicale dont McCartney a toujours su faire preuve, que ce soit avec les Beatles, Wings ou en solo.

Sommaire

Un Instant de Création Capturé en Direct

Contrairement aux titres soigneusement élaborés en studio, « A Fine Day » est une improvisation pure captée sur le vif. Ce n’est pas un morceau construit selon la logique traditionnelle d’une chanson, mais plutôt un moment capturé lors d’une répétition en amont d’un concert. McCartney, entouré de son groupe de l’époque – composé de Linda McCartney (claviers, chœurs), Robbie McIntosh et Hamish Stuart (guitares électriques), Paul « Wix » Wickens (piano) et Blair Cunningham (batterie) – se laisse aller à une exploration musicale qui ne vise pas l’excellence formelle, mais l’authenticité brute du live.

Ce type d’enregistrement est une démarche rare dans les albums d’artistes de renom, mais McCartney a souvent montré une propension à partager avec son public ces moments d’intimité musicale. C’est un clin d’œil à son amour pour l’expérimentation et la spontanéité, deux qualités qui l’ont toujours distingué.

Une Sortie Officielle Malgré un Avertissement

Sorti en novembre 1993 (le 8 au Royaume-Uni et le 16 aux États-Unis),Paul Is Liveregroupe des performances captées lors de sa tournéeNew World Tour. En marge des morceaux issus de son répertoire solo et de ses classiques des Beatles, McCartney a décidé d’inclure deux improvisations issues de balances : « Hotel In Benidorm » et « A Fine Day ».

Dans les notes de pochette de l’album, un avertissement humoristique est d’ailleurs glissé à l’intention des auditeurs :

“Tracks 22 [‘Hotel In Benidorm’] and 24 [‘A Fine Day’] were improvised at soundcheck and therefore may not be suitable for people of critical disposition.”
(Les pistes 22 [« Hotel In Benidorm »] et 24 [« A Fine Day »] ont été improvisées lors d’une balance et peuvent ne pas convenir aux personnes d’un tempérament critique.)

McCartney assume ici pleinement la nature informelle du morceau, soulignant qu’il ne s’agit pas d’une composition classique, mais d’un moment de jeu musical spontané.

L’Essence du Soundcheck et le Rapport Unique de McCartney avec le Live

Les balances, ousoundchecks, ont toujours eu une place spéciale dans le processus créatif de Paul McCartney. Bien plus que de simples réglages sonores, ces sessions lui permettent souvent d’improviser, de tester de nouvelles idées ou de revisiter d’anciens morceaux sous une autre forme. Lors de la tournéeNew World Tour, plusieurs de ces instants ont été enregistrés et « A Fine Day » en est l’un des rares exemples à avoir été publié officiellement.

L’albumPaul Is Livelui-même s’inscrit dans cette logique. Son titre, détournement humoristique du célèbrePaul Is Dead, joue avec la théorie du complot qui prétendait que McCartney était mort et remplacé par un sosie. En reprenant la pochette du mythiqueAbbey Roadet en y ajoutant des détails amusants (comme la patte levée de son chien, écho au pied manquant sur l’original), McCartney s’amuse avec son image et son héritage, tout en proposant un album live à la fois énergique et détendu.

Un Morceau Mineur, mais un Témoignage Authentique

Si « A Fine Day » ne restera pas dans les annales comme un incontournable du catalogue McCartney, il en dit long sur son approche musicale. Ce titre témoigne d’une liberté créative rarement entendue dans des albums live officiels. Il s’adresse avant tout aux amateurs de McCartney désireux de découvrir une facette plus spontanée de l’artiste, loin des arrangements léchés et des productions sophistiquées.

Dans une discographie aussi foisonnante que celle de Paul McCartney, où les chefs-d’œuvre côtoient des expériences plus anecdotiques, « A Fine Day » représente un moment suspendu, une respiration au milieu de titres majeurs. Il rappelle que derrière l’icône se cache avant tout un musicien qui aime simplement jouer, essayer, et parfois, laisser la musique se créer d’elle-même.


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