Je ne sais pas si je serais allée naturellement vers ce livre, qui sort aujourd’hui en librairie, si je ne l’avais pas reçu en service de presse. Et cela aurait été bien dommage car il s’est révélé passionnant. C’est un récit hybride, composé de recherches, de souvenirs mais aussi de parties inventées (car il faut bien boucher les trous). Alexandra Saemmer part en quête du passé de sa famille, principalement du côté de sa mère. Il y a l’oncle disparu et puis ce pays qui n’existe plus, le Sudetenland.
Le résumé
La mère d’Alexandra Saemmer vient en effet d’un peuple, que l’on appelle les Sudètes. Ils ont été expulsés de Tchécoslovaquie à la fin de la seconde guerre mondiale. On a reproché alors à ces gens qui parlaient allemand, au milieu d’un pays parlant le tchèque, leur alliance avec l’Allemagne nazie. L’autrice tente par son récit de percer à quel point cette alliance a pu concerner ses grands parents et ce qu’il s’est passé lors de l’exil de ces réfugiés vers l’Allemagne. Malgré un déni très fort, elle découvre que son grand-père, soldat dans la Wehrmacht, a adhéré sans doute sans contrainte aucune au national-socialisme. Elle cherche aussi à savoir si sa mère a été ou non le fruit d’un viol. Retrouver une tante plus âgée sera elle l’espère la clé qui ouvrira beaucoup de portes.
Mon avis
Chercheuse en sciences sociales et professeure à l’université Paris 8, Alexandra Saemmer sait mener une enquête et surtout utiliser des ressources. Elle s’est beaucoup servie par exemple des groupes Facebook fréquentés par des sudètes pour poser des questions. Pour autant, elle se laisse quelquefois aller à l’imagination, surtout quand seules des photographies figées semblent vouloir parler. J’ai trouvé cette enquête familiale, parfois un peu fouillis parce que profondément humaine, très intéressante et pleine de sincérité. Elle raconte, de plus, un pan d’Histoire dont j’ignorais tout. Ce récit donne envie de creuser le passé de sa propre famille, de regarder les photos un peu jaunies d’un autre œil. Je suis vraiment heureuse de l’avoir lu.
Editions Bayard – 10 septembre 2025
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup… 
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