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Cynthia Kafka – Au train où va la vie

Par Yvantilleuil

Cynthia Kafka trainDans « Au train où va la vie », Cynthia Kafka embarque ses lecteurs à bord du TGV Paris-Hendaye pour un périple pour le moins inattendu, où quatre femmes que tout oppose vont se rencontrer, se confier et se transformer. Un roman choral profondément humain, qui célèbre la beauté des rencontres fortuites et invite à faire connaissance avec vos futurs voisins de voyage.

C’est dans le carré famille d’un train reliant Paris à Hendaye que Lola, Éliane, Betty et Pénélope se retrouvent par hasard. Éliane, 82 ans, voyage régulièrement à bord de ce train afin de se rendre là où repose l’amour de sa vie. Lola, adolescente en quête de repères, se sent mal-aimée par ses amies d’école. Betty et Pénélope, deux sœurs éloignées par les non-dits, se rendent au chevet de leur père.

Lorsqu’un arbre tombe sur les rails, interrompant brutalement leur voyage, les quatre femmes décident de trouver ensemble un autre moyen pour rejoindre au plus vite leur destination. Le résultat est un road trip improvisé qui devient très vite le théâtre de confidences, de révélations et de bouleversements intimes. Au fil du périple, chaque personnage se retrouve confronté à ses blessures et à ses secrets, tout en s’ouvrant peu à peu aux autres.

La plume douce et foncièrement drôle de Cynthia Kafka (« Le sourire aux livres », « Pour qu’elle revienne », « Contre vents et secrets », « Je suis venue te dire ») ne manque à nouveau pas de dresser le portrait de personnages particulièrement attachants, tout en abordant des thèmes universels tels que la solitude, la maternité, le deuil, les liens familiaux, l’adolescence… et surtout… la puissance de certaines rencontres. Ces solitudes qui se rencontrent par hasard, donnent en effet lieu à une aventure humaine riche en rebondissements et en émotions.

Si au niveau de la plume et des personnages, j’ai passé un excellent moment de lecture, je suis par contre resté un peu sur ma faim au niveau du récit, qui m’a semblé un peu trop construit, voire artificiel, et faisant preuve de quelques facilités scénaristiques parfois dérangeantes. On notera d’ailleurs au passage certaines similitudes avec « Aller simple pour la joie », le dernier roman de Lorraine Fouchet. Dans ces deux récits feel-good à la narration chorale, le train fait en effet office de catalyseur pour faciliter les rencontres et inciter des personnages cabossés par la vie à se dévoiler peu à peu, tout en finissant par se réparer mutuellement. Si j’ai de loin préféré celui-ci, aucun des deux ne fait malheureusement vraiment preuve d’originalité scénaristique.

Bref, si vous voulez rencontrer des personnages attachants dans un train et que vous hésitez entre « Aller simple pour la joie » de Lorraine Fouchet et « Au train où va la vie » de Cynthia Kafka, je vous inviterais plutôt à prendre place à bord du second, qui propose un voyage qui fait du bien, tout en livrant une ode à la vie, à l’amitié et à la sororité… sans pour autant déborder d’originalité.

Au train où va la vie, Cynthia Kafka, Charleston, 256 p., 19€

Elles/ils en parlent également : Audrey, Rowena, Louise, Virginie, Célia, Bianca, Petite étoile livresque


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