En 2007, Paul McCartney dévoile « The End of The End », un morceau introspectif issu de Memory Almost Full. À travers une mélodie délicate et un arrangement orchestral, il aborde avec sincérité et légèreté le sujet universel de la mort. Inspiré par la tradition irlandaise du wake, il imagine un départ joyeux, ponctué d’histoires et de rires. Enregistrée dans une atmosphère intime à Abbey Road, cette chanson unique s’inscrit comme un témoignage poignant de sa vision de la vie et de l’héritage qu’il souhaite laisser.
En 2007, Paul McCartney livre l’un de ses morceaux les plus intimes et introspectifs de sa carrière avecThe End of The End, une chanson présente sur son 14e album soloMemory Almost Full. Un titre qui, au-delà de sa mélodie délicate et de son arrangement orchestral, aborde un sujet grave et universel : la mort et la manière dont l’artiste aimerait être perçu après son départ. Ce morceau, paradoxalement traité avec légèreté et sincérité, permet à McCartney de se livrer d’une manière inattendue, et d’aborder un thème qui, dans son œuvre, reste relativement rare.
Sommaire
- Le contexte de l’écriture : Une réflexion sur la fin de vie
- L’interprétation de McCartney : Entre sérieux et légèreté
- La production : Un enregistrement en toute simplicité
- Le contraste avec d’autres chansons sur la mort dans la carrière de McCartney
- Une chanson poignante sur l’héritage et la mortalité
Le contexte de l’écriture : Une réflexion sur la fin de vie
L’idée deThe End of The Endnaît d’une réflexion personnelle de McCartney sur la mort, un sujet souvent éludé par les artistes et la société dans son ensemble. Dans une interview donnée sur le sitememoryalmostfull.com, McCartney explique avoir été inspiré par un écrit qu’il avait lu sur la mort, qu’il considérait comme particulièrement courageux. Il déclare : « Ça semblait courageux d’aborder ce sujet plutôt que de simplement l’éviter. » La chanson prend donc racine dans cette réflexion, mais aussi dans une approche plus ouverte et célébratoire de la mort, inspirée par la tradition irlandaise du wake, où la fin de vie est célébrée plutôt que triste et morose.
Le vers : « On the day that I die I’d like jokes to be told and stories of old to be rolled out like carpets » (« Le jour où je mourrai, j’aimerais qu’on raconte des blagues et qu’on fasse défiler de vieilles histoires comme des tapis ») résume parfaitement l’intention de McCartney : une fin joyeuse, pleine de rires et de souvenirs, plutôt que de tristesse. Cette approche permet à l’artiste de traiter la mort de manière plus légère, sans pour autant minimiser la gravité du sujet. Il se livre à une sorte de catharsis musicale, une manière d’accepter la fin tout en célébrant la vie. À la fois touchante et pleine d’humour, la chanson présente un McCartney dénué de prétention, qui se confronte à la mortalité avec la même sincérité qu’il a toujours manifestée dans ses compositions les plus poignantes.
L’interprétation de McCartney : Entre sérieux et légèreté
Le ton deThe End of The Endest empreint de cette dualité, oscillant entre la gravité du thème et la légèreté du traitement. McCartney, avec sa voix douce et posée, dépeint une vision personnelle de la fin de vie, empreinte de cette familiarité typiquement anglaise pour l’humour noir. Au lieu de sombrer dans le pathos, il choisit d’offrir à son public une version optimiste de la mort, où les regrets sont dissipés et où l’accent est mis sur la célébration des souvenirs et des bons moments. Comme il le confie dans une autre interview, il pense que c’est un souhait universel : « J’aimerais qu’on se souvienne de moi de cette manière-là, avec de la musique et des rires plutôt que des visages tristes. »
Il est intéressant de noter que McCartney évoque également une situation personnelle dans ses propos, notamment en mentionnant sa famille, qui trouve le morceau particulièrement émouvant, car c’est son propre père ou son propre mari qui est ici imaginé comme l’objet de cette chanson. Cette touche intime et personnelle donne au morceau une dimension supplémentaire, qui dépasse le simple aspect de la réflexion sur la mort et entre dans le domaine de l’héritage familial.
La production : Un enregistrement en toute simplicité
The End of The Enda été enregistré en février 2004 dans les studios légendaires d’Abbey Road, avec le producteur David Kahne à la barre. McCartney y utilise le piano « Mrs Mills », un instrument qui a souvent été associé à une certaine simplicité et une touche nostalgique, et qui s’intègre parfaitement à l’atmosphère du morceau. Dans une anecdote rapportée par le producteur, McCartney explique qu’au début de l’enregistrement, il portait des écouteurs, mais qu’il a rapidement réalisé qu’il n’en avait pas besoin puisqu’il chantait et jouait en même temps, ce qui a changé l’atmosphère de la chanson. Cette prise en direct, où McCartney enregistre en une seule fois, donne une sensation d’authenticité, comme si la chanson était un moment spontané et sincère de l’artiste, une performance vécue plutôt qu’une simple production.
L’ajout subtil d’un orchestre de cordes enrichit le morceau d’une dimension mélodique et émotionnelle qui soutient parfaitement le ton de la chanson. Les violons et les autres instruments à cordes apportent une profondeur et une chaleur qui contrastent magnifiquement avec la simplicité du piano et de la voix de McCartney, faisant de cette chanson un véritable tableau sonore. Cette orchestration renforce l’idée d’une fin à la fois douce et grave, une transition musicale d’une beauté intemporelle.
Le contraste avec d’autres chansons sur la mort dans la carrière de McCartney
The End of The Endse distingue également par son approche unique du thème de la mort, surtout dans le contexte de la carrière de McCartney. Comparée à des chansons commeYesterdayouThe Long and Winding Road, qui, bien qu’évoquant la perte et la nostalgie, sont davantage marquées par une mélancolie douce-amère,The End of The Endaborde la fin de manière plus directe et joyeuse. Il y a un contraste saisissant entre la tristesse implicite de ces autres titres et la légèreté volontaire de celui-ci. McCartney ne choisit pas ici de s’enliser dans la tristesse ou dans l’épanchement émotionnel, mais préfère une approche plus sereine, comme si, à travers cette chanson, il s’offrait à lui-même une forme de paix intérieure.
Ce traitement musical de la mort par McCartney, empreint de simplicité et d’humour, trouve son écho dans sa vision personnelle de l’héritage.The End of The Enddevient ainsi un acte de transmission, un dernier souhait exprimé par l’artiste : ne pas être triste, mais célébrer les moments partagés. Dans un monde où la mort est souvent un sujet tabou, McCartney choisit de l’aborder avec dignité et une touche de légèreté, une manière d’accepter la fin avec une certaine joie de vivre, et de partager ce message avec son public.
Une chanson poignante sur l’héritage et la mortalité
The End of The Endest bien plus qu’une simple chanson sur la mort. C’est un testament musical, une réflexion intime sur la manière dont l’artiste aimerait être perçu après son départ. Par son approche légère mais profondément sincère, McCartney nous invite à envisager la fin de manière positive, comme une continuation de la vie à travers les souvenirs et les rires. Ce morceau se place ainsi comme l’un des moments les plus émouvants deMemory Almost Full, un album qui, dans son ensemble, explore des thèmes de bilan et de réflexion sur le passage du temps. AvecThe End of The End, McCartney nous offre une vision réconfortante de la mort, celle d’une fin joyeuse, pleine de rires et de musique, comme il l’aurait voulu.
