Magazine Culture

Blood Orange ‘ Essex Honey

Publié le 11 septembre 2025 par Heepro Music @heepro
Blood Orange Essex Honey

Je suis littéralement tombé amoureux de la sensibilité de Blood Orange grâce à « Chewing gum », sur son précédent album Negro Swan, lequel remonte déjà à 2018. Il y a bien eu une mixtape l’année suivante, Angel’s Pulse, puis il a continué ses collaborations mais aussi et surtout à composer sous son propre nom des musiques de films. Ensuite, et assez tardivement donc, j’ai personnellement fini par remonter la chronologie de sa discographie. C’était en décembre 2023, j’avais alors acheté Coastal Grooves, Cupid Deluxe et Freetown Sound et m’étais pris trois énormes claques.

Malgré tout, j’avais hâte de le retrouver. Je n’allais pas me satisfaire, par exemple, de ses collaborations avec Erika De Casier. Et je savais qu’il allait bien finir par revenir avec un cinquième album. Et nous y voici enfin depuis quelques jours.

Essex Honey impose d’emblée les origines anglaises de Devonté Hynes, son véritable nom, et donc de son passé avec notamment, mais pas que, son enfance. L’album réussit le paradoxe de mélanger joie, souffrance et musique, tissant un lien entre les souvenirs et le présent.

Côté artistes, on retrouve des invités aussi prestigieux que Caroline Polachek (elle était déjà présente sur Cupid Deluxe), Lorde, Tirzah ou encore Mabe Fratti, mais aussi l’écrivaine Zadie Smith (autrice de White Teeth, dont je dois terminé la lecture) !

Côté musique, il y a des samples emprunté à Elliott Smith, à The Durutti Column, à The Replacements, à Yo La Tengo, à Ben Watt (moitié de Everything But The Girl) – des artistes venus d’horizons très divers : folk pop, punk, électro, rock, post punk…

Le résultat n’est pour moi pas évident : en effet, Essex Honey ne ressemble, et tant mieux, à aucun autre album de Blood Orange. Et puis mon attente était forcément trop grande. Je vais devoir laisser vivre les 14 nouvelles chansons. Me laisser transporter par leur langueur volontaire, leur subtilité, leur délicatesse. Un sentiment de tristesse est bel et bien présent. Néanmoins, aucun abattement, aucun apitoiement n’est perceptible dans cette œuvre qui est une sorte de film de la vie de son créateur Dev Hynes. Il y a une beauté intrinsèque qui transparaît autant de la musique que de la voix, et les paroles.

Blood Orange demeure décidément un artiste inclassable (son univers marie r’n’b, rock, électro, jazz, et classique), un génie au sens premier du terme.

(in Heepro Music, le 11/09/2025)

_

Voir aussi :

Blood Orange Essex Honey
Blood Orange Essex Honey
Blood Orange Essex Honey

Retour à La Une de Logo Paperblog