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Ringo Starr prépare son nouvel album country 2026 avec T Bone Burnett

Publié le 11 septembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Entre tournée US avec son All Starr Band et résidence à Las Vegas, Ringo Starr, 85 ans, révèle avoir bouclé sa part d’un nouvel album country produit par T Bone Burnett, prévu pour 2026, incluant une reprise de Carl Perkins. Entouré de Steve Lukather, Colin Hay, Hamish Stuart et autres, il enchaîne festivals, clubs et six dates au Venetian Theatre tout en exposant ses spin-arts au profit de la Lotus Foundation. Parallèlement, il salue la mise à jour de la série documentaire The Beatles Anthology avec un épisode 9 inédit et un coffret élargi attendu fin novembre 2025. Plus que nostalgie, l’ex-Beatle cultive une mémoire active et une création sans fioritures.


À la veille d’une nouvelle étape américaine avec son All Starr Band, Ringo Starr a profité d’une séance de questions-réponses organisée à Milwaukee pour lever un coin du voile sur son prochain projet discographique. Le batteur des Beatles, qui vient de défendre en 2025 son album country Look Up, confirme avoir « terminé [sa] partie » d’un nouvel enregistrement conçu, une fois encore, en étroite collaboration avec T Bone Burnett. Dans le même mouvement, il a évoqué l’actualité Beatles qui s’annonce chargée à l’automne, entre la mise à jour de la série documentaire Anthology et la parution d’un coffret élargi. Entre annonces, contexte et mémoire vive, panorama d’un moment charnière qui entremêle héritage et création.

Sommaire

  • Un nouveau chapitre country avec T Bone Burnett
  • Le clin d’œil à Carl Perkins, un fil qui remonte aux origines
  • Horizon 2026 : un calendrier qui laisse respirer la musique
  • Anthology revient : mise à jour d’un monument et nouveau coffret
  • All Starr Band : un collectif aguerri, une joie intacte
  • Un itinéraire américain entre clubs, festivals et résidence à Las Vegas
  • “STARR ART” : Ringo expose à Las Vegas et soutient la Lotus Foundation
  • T Bone Burnett et Bruce Sugar : artisans d’un son sans fioritures
  • Ringo et la country : une vieille histoire d’affinités
  • Anthology, encore et toujours : mémoire, technique et regard contemporain
  • Sur scène : l’art de la circulation et l’équilibre des répertoires
  • L’art et la vie : un même geste, différentes matières
  • Ce que dit l’instant : continuité, transmission, plaisir

Un nouveau chapitre country avec T Bone Burnett

La ligne est désormais claire : Ringo Starr persiste et signe dans une veine country qui lui va droit au cœur. « J’ai terminé ma partie d’un autre album country. J’adore la country », a-t-il résumé à Milwaukee. Cette direction s’inscrit dans le prolongement de Look Up, paru en janvier 2025, constitué de onze titres dont neuf écrits ou coécrits par T Bone Burnett. On y retrouvait aussi “Thankful”, une chanson coécrite avec le fidèle Bruce Sugar, ingénieur du son et partenaire de studio de longue date.

Pour ce nouvel opus, Burnett a « écrit beaucoup de chansons », précise Ringo, tandis que deux morceaux ont été coécrits par le batteur avec Bruce Sugar. Pas de titre officialisé pour l’instant, ni de liste de titres : seulement des indications de trajectoire. Mais celles-ci suffisent à dessiner le portrait d’un disque qui approfondit le dialogue amorcé entre la voix râpeuse, immédiatement reconnaissable, de Starr, et l’esthétique sobre, organique, presque cinématographique, de T Bone Burnett.

Ce tandem n’a rien d’inédit sur le papier, mais il fonctionne sur la confiance et l’économie de moyens. Le producteur, connu pour son sens du grain, des prises directes, des guitares au bois apparent et des rythmes posés, offre un écrin qui laisse respirer la rythmique et le timbre de Ringo. Loin d’une démonstration de force, on devine un disque de chansons, où chaque arrangement sert l’histoire, avec ce mélange de mélancolie et de chaleur qui caractérise les réussites de Burnett. Quant à Ringo, il y trouve une matière à la fois familière — il aime le dire : « I love country music » — et suffisamment flexible pour accueillir son phrasé au swing naturel, sa bienveillance et sa manière d’aller droit au but.

Le clin d’œil à Carl Perkins, un fil qui remonte aux origines

Parmi les rares informations substantielles lâchées par Ringo Starr, une a fait dresser l’oreille : le nouvel album comportera une reprise de Carl Perkins. L’idée, explique-t-il, vient de T Bone Burnett, attaché au symbole que représente Perkins dans l’histoire des Beatles. Rien d’anodin, donc. Le groupe de Liverpool a, dès ses premiers enregistrements et sur scène, fait sien le répertoire du pionnier du rockabilly. Ringo lui-même a porté au chant deux titres emblématiques popularisés par Perkins : “Matchbox” et “Honey Don’t”.

Ce choix agit comme un trait d’union. Il renvoie d’abord à l’ADN musical des Beatles, forgé par la fréquentation des standards américains — Carl Perkins, Chuck Berry, Little Richard, Buddy Holly — qu’ils ont redéployés à leur manière. Il dit aussi la cohérence du virage country de Ringo, dont l’oreille a toujours été sensible à une Amérique de guitares sèches et de cadences qui boivent la poussière. En 1970, au sortir de la tourmente Beatles, Starr avait d’ailleurs enregistré à Nashville l’album “Beaucoups of Blues”, sous la houlette du pédal steel Pete Drake, avec une escouade de musiciens locaux.

Revenir aujourd’hui à Perkins, c’est donc à la fois saluer une filiation et la réécrire au présent. Quelle chanson exactement ? L’artiste ne l’a pas encore dévoilé. Mais l’exercice aura la saveur d’un aller-retour dans le temps : reprendre Perkins à 85 ans, c’est mesurer la distance parcourue et, dans la même foulée, redire une fidélité. Pour Ringo, qui a souvent revendiqué l’importance de la simplicité, le rockabilly offre un terrain idéal : riffs francs, shuffle qui roule, voix posée sur l’os.

Horizon 2026 : un calendrier qui laisse respirer la musique

Côté calendrier, Ringo Starr reste prudent. La sortie du nouvel album est envisagée pour 2026. Un tempo qui épouse son rythme de création et s’accorde avec une autre réalité : Ringo n’a plus rien à prouver et travaille désormais à la bonne cadence, celle qui permet de choisir ses chansons et de privilégier la qualité à la quantité. Le batteur a, depuis des années, alterné EP, albums courts et collaborations, nourrissant un catalogue personnel qui s’additionne à un legs collectif inattaquable.

Cette respiration lui laisse aussi l’espace de mener de front la route avec l’All Starr Band, ses projets visuels, ses engagements caritatifs à travers la Lotus Foundation, et de soigner la promotion de sorties Beatles qui, régulièrement, se réinventent à coups d’archives restaurées, de mixages inédits ou de documentaires augmentés.

Anthology revient : mise à jour d’un monument et nouveau coffret

Autre temps fort évoqué à Milwaukee : la mise à jour de la série documentaire “The Beatles Anthology”. Diffusée en 1995, cette fresque en huit épisodes racontait l’ascension, l’aventure et la dissolution des Beatles, nourrie d’archives, d’entretiens et de témoignages croisés. Vingt-neuf ans plus tard, une version actualisée arrive, avec un épisode 9 inédit programmé sur Disney+ le 26 novembre. Interrogé sur ce segment supplémentaire, Ringo Starr n’a pas joué au devin : « Je trouve la nouvelle version formidable. Je n’ai pas vu l’épisode 9, donc je ne peux rien en dire. Ce sera une surprise pour moi aussi. »

En amont, le 21 novembre, paraîtra un coffret élargi baptisé Anthology Collection. Il rassemblera les trois compilations de raretés publiées en 1995 et 1996 en écho au documentaire, enrichies d’un quatrième volume inédit proposant davantage de matériel jamais publié officiellement. On se souvient de l’impact phénoménal du projet original, porté notamment par deux chansons nouvelles bâties à partir de maquettes de John Lennon, “Free as a Bird” et “Real Love”, terminées par Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr sous la conduite de Jeff Lynne.

Cette nouvelle mue d’Anthology intervient dans un contexte où l’héritage Beatles ne cesse de se redéployer par la technologie et une approche éditoriale toujours plus soignée. Au-delà de l’excitation des fans, la perspective d’inédits supplémentaires pose aussi la question de la curation : comment raconter encore, différemment, sans redondance ? La réponse se niche souvent dans les détails — une prise alternative, un mix qui replace une basse au centre, une voix ramenée au premier plan — autant de gestes qui, chez les Beatles, éclairent l’orfèvrerie d’un groupe où chaque élément compte.

All Starr Band : un collectif aguerri, une joie intacte

Sur le front scénique, Ringo Starr a repris la route avec son All Starr Band, formation à géométrie variable qu’il dirige depuis 1989 et qui réunit, saison après saison, des musiciens leaders dans leurs propres groupes. La mouture 2025 aligne le guitariste de Toto Steve Lukather, le chanteur de Men at Work Colin Hay, l’ex-Average White Band Hamish Stuart à la basse et à la guitare, le batteur Gregg Bissonette, le multi-instrumentiste Warren Ham et le claviériste Buck Johnson. À Milwaukee, on notait aussi la présence de Mark Rivera, ancien All Starr et saxophoniste historique de Billy Joel, qui assure la direction musicale des répétitions.

La philosophie, elle, n’a pas varié : chaque membre apporte ses succès, son jeu, sa couleur, tandis que Ringo tient la boutique, chante ses propres titres et tape la mesure avec une décontraction imparable. L’All Starr Band est à la fois un groupe de vétérans et une bande d’ados attardés qui s’offrent, le temps d’une tournée, la joie de jouer ensemble. Steve Lukather, qui a rejoint l’aventure en 2012, l’a dit tout net : ces treize années ont été parmi les meilleures de sa vie, une gratitude réitérée à l’endroit de Ringo. Le principal intéressé renvoie le compliment en soulignant, avec simplicité, la qualité de l’alchimie : « Nous sommes un groupe. Des gars qui avaient chacun leur propre groupe, moi compris, et nous nous sommes retrouvés. Ça a vraiment pris. J’adore ce groupe. »

Un itinéraire américain entre clubs, festivals et résidence à Las Vegas

La séquence actuelle s’est ouverte à Chicago le 10 septembre, avant un passage par Milwaukee le 12 et une halte au festival Bourbon & Beyond à Louisville le 13. Le convoi met ensuite le cap sur Las Vegas pour une résidence de six concerts au The Venetian Theatre, prévus les 17, 19, 20, 24, 26 et 27 septembre. Entre ces dates, deux escales californiennes viennent aérer l’agenda : Murphys le 21 et Highland le 23.

Ce format, alternant festivals, théâtres et résidence, convient parfaitement à l’All Starr Band. Le cadre du Venetian permet une mise en son précise, utile à un orchestre qui jongle avec les répertoires — celui de Ringo bien sûr, mais aussi celui de Toto, de Men at Work, de l’Average White Band — sans jamais perdre la colonne vertébrale : une rythmique solide, des voix qui se relaient et un goût prononcé pour la chanson qui tient la scène.

“STARR ART” : Ringo expose à Las Vegas et soutient la Lotus Foundation

En parallèle de la résidence, Ringo Starr expose ses œuvres au Animazing Gallery, situé au The Venetian Resort. “STARR ART”, inaugurée le 5 septembre, se tiendra jusqu’au 15 octobre. C’est la première exposition de Ringo depuis 2019 et la première à mêler œuvres originales et pièces signées en tirages limités. L’intégralité des recettes perçues par l’artiste sera reversée à sa Lotus Foundation, une association qui soutient diverses causes sociales et humanitaires.

La collection met notamment à l’honneur des tableaux abstraits réalisés selon la technique du spin art. Cette méthode — déposer de la peinture sur une surface placée en rotation — produit des figures radiales, des éclaboussures maîtrisées, des spirales chromatiques. Elle sied à la fois au tempérament de Ringo, joueur dans l’âme, et à son goût pour la couleur franche. À noter : la galerie prévoit un événement privé en présence de l’artiste ; seuls les acheteurs d’une œuvre de Ringo avant ladite soirée y seront conviés, les détails devant être communiqués ultérieurement.

Au-delà de l’anecdote mondaine, l’exposition dit quelque chose d’important : à 85 ans, Ringo Starr continue de créer, de partager et d’orienter sa visibilité au bénéfice d’initiatives qui lui tiennent à cœur. La Lotus Foundation incarne cette volonté d’agir de manière concrète, en soutenant des projets liés à la santé, à l’éducation, à la protection de la jeunesse ou encore au bien-être des communautés.

T Bone Burnett et Bruce Sugar : artisans d’un son sans fioritures

Parler du prochain album de Ringo Starr, c’est fatalement parler de T Bone Burnett. Guitariste, auteur, réalisateur artistique et architecte sonore, Burnett s’est imposé au fil des décennies comme un maître des textures roots, capable d’accorder un banjo, une contrebasse et une batterie brossée à la même lumière. Son travail sur des projets aussi variés que des bandes originales et des albums de duos l’a installé dans la catégorie des faiseurs de son, ceux qui privilégient l’authenticité de la prise et la lisibilité des arrangements.

Face à lui, Bruce Sugar joue un rôle distinct, plus discret mais décisif. Ingénieur du son et musicien, il accompagne Ringo depuis des années, coécrit parfois, veille aux équilibres et tient le studio comme un capitaine tient son navire. Leur complicité s’entend dans la manière dont les disques récents de Starr respirent : guitares et pedal steel qui filent, orgue qui chauffe, snare qui claque sans violence, voix placée au plus près, comme une conversation.

On peut s’attendre à ce que le futur album conjugue ces savoir-faire : écriture aux racines americana, timbres analogiques, jeu de batterie qui suggère plus qu’il n’impose, et un sens éprouvé du refrain. La présence d’une reprise de Carl Perkins offre, en outre, un terrain d’entente idéal à Burnett, dont l’oreille sait mieux que quiconque renvoyer la musique populaire à sa source sans la figer.

Ringo et la country : une vieille histoire d’affinités

Si l’orientation country de Ringo Starr surprend encore certains auditeurs, elle s’inscrit pourtant dans une longue histoire. Au-delà de “Beaucoups of Blues” et de ses sessions nashvilliennes du tournant des années 1970, on retrouve, disséminés dans sa discographie, des clins d’œil et des inflexions qui témoignent d’une affection pour la storytelling song, les balades qui prennent leur temps, les midtempos qui flânent en terrain americana.

La voix de Ringo, légèrement voilée, avec ce grain souriant qui porte l’ironie douce et la gratitude, a toujours bien dialogué avec des guitares acoustiques, des dobros qui étincellent, des harmonies vocales qui s’installent au coin du feu. Dans le cadre d’un répertoire country, elle gagne en proximité et en relief, s’exprime avec une sincérité qui n’appelle pas la performance, mais la présence.

Ce tropisme dit aussi quelque chose de la trajectoire d’un Beatle qui, loin de courir après une modernité à marche forcée, préfère creuser un sillon qui lui ressemble. À l’âge où d’autres rangeraient la subkick, Ringo continue d’explorer, d’appeler des chansons neuves, d’ouvrir son cercle de musiciens. La constance de l’All Starr Band en témoigne, tout comme cette capacité à enclencher les projets à leur vitesse naturelle.

Anthology, encore et toujours : mémoire, technique et regard contemporain

Le retour d’Anthology au cœur de l’actualité, avec sa mise à jour et son épisode 9, rappelle l’ampleur de l’entreprise de mémoire engagée autour des Beatles. Chaque nouvelle édition, chaque remix ou restauration, ne se contente pas d’exhumer une bande oubliée dans un coffre : elle recontextualise. Traduire l’expérience Beatles pour des oreilles du XXIe siècle implique de soigner l’image autant que le son, de donner accès au détail sans dénaturer le vertige.

Dans ce cadre, l’implication de Ringo Starr n’est pas seulement symbolique. En authentifiant, soutenant, introduisant parfois ces mises à jour, il continue de jouer ce rôle de garant du narratif commun. Que l’artiste n’ait pas encore vu l’épisode 9 ne change rien à l’affaire : sa parole inscrit l’événement sur la carte, crée l’attente et rappelle, implicitement, la promesse qui a toujours habité le projet Anthology : raconter l’histoire de l’intérieur, en assumant ses ellipses et ses contradictions.

Sur scène : l’art de la circulation et l’équilibre des répertoires

Un concert de l’All Starr Band, c’est une circulation permanente : les hits s’enchaînent, les rôles tournent, la batterie de Ringo est tour à tour poste d’observation et poste avancé. Le charme du dispositif tient dans son équilibre. Les chansons de Starr — qu’il s’agisse de “Photograph”, de “It Don’t Come Easy” ou de “With a Little Help from My Friends” — cohabitent avec les signatures de Toto, les tubes de Men at Work, les grooves d’Average White Band. Le public y gagne un voyage dans le temps, guidé par des musiciens qui connaissent le métier et s’offrent des moments de cabotage, jamais gratuits, souvent généreux.

Cette générosité transparaît dans les échanges entre les membres, sur scène comme hors scène. Les mots de Steve Lukather — « chaque jour est une joie » — n’ont rien du cliché poli ; ils décrivent la sensation très concrète d’un groupe qui se sait porté par une histoire et un public, et qui choisit de la servir avec des moyens simples : jouer juste, viser l’émotion, respecter les chansons.

L’art et la vie : un même geste, différentes matières

L’exposition “STARR ART” et l’album en devenir forment, mine de rien, le diptyque d’une même époque dans la vie de Ringo Starr. D’un côté, la peinture, ses gestes amples, ses couleurs vives, sa part d’aléatoire maîtrisé, incarnée par le spin art. De l’autre, le studio, ses prises multiples, sa patience, son exigence. Dans les deux cas, il s’agit de prendre le temps de regarder et d’écouter, d’accepter la surprise et de choisir ce qui demeure.

Le fait que l’intégralité des profits de la vente des œuvres aille à la Lotus Foundation inscrit cette séquence dans une économie morale claire : créer et redistribuer. Cette tension féconde — entre légèreté apparente et finalité très concrète — est au fond un résumé de la manière Ringo : faire simple, faire bien, faire du bien.

Ce que dit l’instant : continuité, transmission, plaisir

Que retenir de ce moment où Ringo Starr reprend la route, annonce un nouvel album country, promet une reprise de Carl Perkins et salue le retour d’Anthology ? D’abord une continuité. L’ancien Beatle ne cultive pas la nostalgie, mais une mémoire active. Ensuite, une transmission : reprendre Perkins, c’est expliquer, sans discours, d’où l’on vient. Enfin, le plaisir. Ringo est un musicien de joie, pas d’esbroufe ; son swing est une forme de sourire rythmique. Sur scène comme au studio, il cherche ce point d’équilibre où la musique devient conversation, où l’on s’écoute, où l’on avance ensemble.

Dans la coulisse, un calendrier raisonnable — 2026 pour la sortie de l’album — laisse leur chance aux chansons et permet à la route de faire son œuvre. Sur le devant de la scène, les All Starrs déroulent un spectacle rodé mais vivant, qui n’a jamais cessé d’évoluer au fil des visages et des répertoires. À Las Vegas, une résidence offre l’écrin ; à la galerie Animazing, les toiles prennent la lumière ; sur Disney+, l’Anthology se réveille et se prolonge.

Au cœur de ce triptyque, un homme et une batterie. Ringo Starr, 85 ans, batteur, chanteur, peintre, philanthrope, continue de faire ce qu’il a toujours fait : tenir le tempo, donner la mesure, inviter les autres à jouer. Il y a là, peut-être, une leçon faite pour durer. Une musique de présence, modeste et tenace, qui ne force rien et finit par tout emporter.


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