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Nineteen Hundred and Eighty-Five : Le chef-d’œuvre oublié de Paul McCartney

Publié le 11 septembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Dernier morceau de l’album Band On The Run (1973), Nineteen Hundred and Eighty-Five est une démonstration du talent de Paul McCartney. Avec son introduction au piano dramatique, son orchestration ambitieuse et son chant habité, ce titre audacieux fusionne rock et envolées symphoniques. Longtemps négligée, cette chanson a été redécouverte au XXIe siècle lors des concerts de McCartney, confirmant son statut de joyau sous-estimé de sa carrière post-Beatles.


Lorsqu’en 1973, Paul McCartney et son groupe Wings sortent l’albumBand On The Run, l’une des perles cachées de cet opus est sans contesteNineteen Hundred and Eighty-Five. Dernier morceau du disque, ce titre énergique et audacieux démontre toute l’inventivité musicale de McCartney, capable de fusionner rock, piano dramatique et orchestration magistrale en une fresque sonore unique.

Sommaire

Une inspiration mystérieuse

Comme souvent dans la carrière de McCartney, l’idée de cette chanson est née d’une simple phrase qui s’est ensuite développée en une composition complète. « No one ever left alive in nineteen hundred and eighty-five. » Voilà le point de départ du morceau. Cette phrase, trouvée par hasard, est restée en suspens dans l’esprit du musicien pendant plusieurs mois avant qu’il ne parvienne à construire le reste de la chanson. Ce processus créatif rappelle celui d’autres classiques de McCartney, commeEleanor Rigby, où une seule ligne a suffi à enclencher un imaginaire riche et poétique.

Le choix de cette année, 1985, résonne avec une certaine fascination pour l’avenir. Dans les années 1970, des œuvres comme1984de George Orwell ou le film2001: A Space Odysseysemblaient évoquer un futur lointain, quasi inatteignable. Pour McCartney, pourtant,Nineteen Hundred and Eighty-Fiveest avant tout une chanson d’amour qui inscrit sa narration dans une projection temporelle. « Personne, dans ce futur lointain, ne pourra capturer mon attention, car j’ai déjà trouvé l’amour de ma vie », expliquait-il en revenant sur la signification du texte.

Une construction musicale ambitieuse

D’un point de vue musical,Nineteen Hundred and Eighty-Fiveest une véritable démonstration du talent de McCartney. Il y joue presque tous les instruments : la basse, la guitare, le piano et même la batterie. L’introduction dramatique au piano instaure une tension qui se résout peu à peu dans une montée en puissance où la voix de McCartney se fait tour à tour puissante et mélodieuse.

La structure du morceau, loin d’être conventionnelle, évolue sans cesse, entre refrains incantatoires et envolées instrumentales. La production, assurée par McCartney lui-même, met en valeur les textures sonores, notamment grâce à un arrangement orchestral qui donne une ampleur cinématographique à l’ensemble. Le morceau se termine par un retour au thème principal de l’album,Band On The Run, bouclant ainsi l’opus de manière magistrale et renforçant l’idée d’une œuvre cohérente et pensée comme un tout.

Un morceau négligé, puis redécouvert

étonnamment,Nineteen Hundred and Eighty-Fiven’a jamais été joué en concert par Wings à l’époque de sa sortie. Ce n’est que bien des années plus tard, au XXIe siècle, que McCartney l’a intégré à ses performances live, où il est rapidement devenu un moment fort du spectacle.

Le morceau a cependant été capturé dans une séquence filmée en 1974, dans le cadre du documentaireOne Hand Clapping. Cette session, tournée aux studios Abbey Road, présente McCartney seul au piano, entamant le morceau dans une atmosphère intime, avant d’être rejoint par la bande-son originale du disque. Longtemps restées inédites, ces images ont été révélées au public lors de la réédition deBand On The Runen 2010, confirmant l’importance de cette chanson dans la mythologie McCartneyenne.

L’héritage d’un classique sous-estimé

Aujourd’hui,Nineteen Hundred and Eighty-Fiveest largement reconnue comme l’un des joyaux deBand On The Run. Son énergie brute, son orchestration ambitieuse et son chant habité en font un sommet du McCartney post-Beatles.

Avec le recul, cette chanson illustre parfaitement la capacité du musicien à transcender les époques, en créant une œuvre intemporelle. Que l’on découvre ce morceau aujourd’hui ou que l’on l’écoute depuis 1973, il conserve cette aura mystérieuse et puissante qui témoigne du génie d’un artiste dont l’imagination et la créativité semblent inépuisables.


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