À 85 ans, Ringo Starr allie musique, peinture et philanthropie. En résidence à Las Vegas, il expose ses œuvres dans « Starr Art », poursuit la tournée de l’All Starr Band, sort un album country et célèbre le Grammy de « Now and Then ». Il rappelle avec humour que les Beatles cumulent des milliards d’écoutes par an, preuve d’un héritage toujours vivant.
À 85 ans, Ringo Starr jongle entre tournée, peinture et reconnaissance critique retrouvée. À Las Vegas, son exposition « Starr Art » et une série de concerts avec l’All Starr Band coincident avec un nouveau chapitre pour le catalogue des Beatles — de Get Back à Now and Then, jusqu’au retour d’Anthology. Entre deux toiles, le batteur rappelle, sourire en coin : « Nous faisons des milliards de streams chaque année. » Plutôt qu’un trait d’orgueil, un constat mesurable.
Sommaire
- « Toujours 24 ans » : un art de rester en mouvement
- Las Vegas, scène et galerie : « Starr Art » aux Grand Canal Shoppes
- Expositions précédentes et écosystème
- « Je vais à la toile, et deux heures ont filé » : l’atelier, entre impulsion et patience » : l’atelier, entre impulsion et patience
- Une carrière musicale qui ne s’arrête pas au chevalet
- Venetian Theatre : debout du premier au dernier rang
- « Nous faisons des milliards de streams » : l’assertion derrière la formule
- Now and Then : un dernier titre… et un Grammy : un dernier titre… et un Grammy
- Anthology revient : un neuvième épisode et une restauration au cordeau
- Peinture, philanthropie, sobriété : le triptyque adulte de Ringo
- Le regard d’un Beatle sur l’art visuel
- Pourquoi les Beatles plaisent encore (et pourquoi cela compte)
- Entre Monaco et Californie : un imaginaire de lumière : un imaginaire de lumière
- Un mot sur les prix et les collecteurs
- L’All Starr Band, mode d’emploi
- « Get Back », puis Anthology 2025 : le récit continue
- Du poignet au pinceau : un même sens du tempo
- 2025, année‑sommet : album, tournée, exposition, Anthology
- Ce que cela dit des Beatles aujourd’hui
- « Listen, man… Peace and love » : un adieu‑salut devenu rituel
- Repères pratiques
« Toujours 24 ans » : un art de rester en mouvement
Dans l’imaginaire de Ringo Starr, l’aiguille s’est figée à 1964 — l’année où il a « eu 24 ans » et où l’Amérique a succombé à la British Invasion. Il s’en amuse encore : quand son fils Jason appréhendait ses 40 ans, Ringo lui glissait qu’il ne pouvait pas « en avoir 27 » puisque lui-même n’en avait « que 24 ». L’anecdote peut faire sourire, elle dit aussi l’essentiel : l’ancien Beatle refuse la pesanteur, cultive une hygiène de vie stricte depuis sa sobriété acquise à la fin des années 1980, et ne conçoit sa carrière qu’en mouvement — concerts, enregistrements, images et toiles.
À l’écran, le portrait reste conforme à la légende : barbe et chevelure sombres sans trace de gris, lunettes teintées, pendentif peace & love, blouson en denim col relevé. L’allure rock’n’roll est là, mais l’arrière‑plan a changé : un studio lumineux à Beverly Hills, quelques guitares étoilées sur les murs et, posée contre une console, une toile aux lignes éclatées, signée de sa main.
Las Vegas, scène et galerie : « Starr Art » aux Grand Canal Shoppes
Dans le Grand Canal Shoppes — le décor vénitien du Venetian Resort — la galerie Animazing consacre une exposition‑vente à Ringo Starr. Intitulée « Starr Art », elle rassemble des originaux (présentés pour la première fois au public) et des sérigraphies et giclées signées. Les cimaises affichent des portraits stylisés façon pop art, des autoportraits en bandana « quatre Ringo », ou encore des visuels qui métamorphosent les Beatles en personnages de bois aux articulations peintes. Le ton est coloré, volontairement naïf, parfois warholien, toujours jovial.
Sur le plan pratique, l’offre suit la hiérarchie du marché : des éditions imprimées proposées entre 2 000 $ et 10 000 $ environ, quand les peintures originales s’affichent de 50 000 $ à 200 000 $. Fidèle à un principe posé depuis des années, 100 % des produits reversés à l’artiste sont donnés à la Lotus Foundation, l’œuvre caritative cofondée avec Barbara Bach. À Las Vegas, un accrochage éphémère accompagne sa présence scénique ; l’exposition s’étend de début septembre à mi‑octobre et donne lieu à des moments de rencontre réservés aux collectionneurs.
Expositions précédentes et écosystème
Le parcours expositif de Ringo Starr a pris forme dans les années 2000–2010 avec des vitrines à New York (notamment chez Pop International Galleries à SoHo) et des haltes en Europe, en Amérique du Sud et en Australie. La halte 2025 marque son premier grand rendez‑vous public depuis 2019, avec une curation resserrée autour de pièces récentes et quelques classiques de ses séries. L’installation las‑vegassienne s’inscrit dans un écosystème où des artistes‑musiciens (de Ronnie Wood à Bob Dylan) ont eux aussi bâti un corpus visuel en parallèle d’une carrière sonore — un signe que la culture pop accueille de plus en plus la pluralité des pratiques.
« Je vais à la toile, et deux heures ont filé » : l’atelier, entre impulsion et patience » : l’atelier, entre impulsion et patience
Ringo revendique une pratique intuitive : on commence, on superpose, et l’on « s’étonne que l’horloge affiche déjà 16 heures ». La formule dit bien une discipline souple plus qu’un programme d’atelier : certains jours il peint, d’autres non. La peinture s’ajoute à une palette d’images déjà riche : il a publié des ouvrages de photographie (et de costumes et batteries), tenté le détour par le numérique, et décliné son mantra — Peace & Love — en sculpture et en motif récurrent.
Longtemps, l’art n’avait guère de place dans l’enfance liverpuldienne de Richard Starkey. Il raconte une maison exiguë, un père parti tôt, une mère qui travaille « jour et nuit » pour boucler les fins de mois, et un pâté de maisons dont les immeubles mangent la lumière. Plus tard, au gré de séjours à Amsterdam, les musées s’imposent. Rembrandt devient une obsession (« on peut rester une semaine devant la Ronde de nuit ») — obsession dont on retrouve l’ombre dans certains gris de ses toiles, quand bien même la palette de Starr reste volontiers acide et ludique.
Une carrière musicale qui ne s’arrête pas au chevalet
La peinture n’a jamais remplacé la musique. Début 2025, Ringo Starr publie Look Up, un album country produit avec T Bone Burnett. On y entend des invités de la nouvelle scène américaine (guitares flatpicking, harmonies folk) et l’on retrouve ce timbre plaintif qui a fait, dès les années 1970, le charme de ses inflexions country. L’album marque un retour au format long après une série d’EP et s’inscrit dans la continuité d’un tropisme country amorcé à l’époque des Beatles (de « Act Naturally » à « What Goes On »), prolongé par Beaucoups of Blues (1970).
Quelques mois plus tard, Ringo confie avoir achevé les voix et batteries d’un suivi à Look Up — signe que l’atelier d’enregistrement tourne aussi activement que l’atelier de peinture. Autrement dit : l’année 2025 n’est pas un jubilé, mais un moment de travail.
Venetian Theatre : debout du premier au dernier rang
À Las Vegas, la musique rejoint les toiles. Au Venetian Theatre, Ringo Starr & His All Starr Band enchaînent en septembre une série de soirées à guichets bien garnis. La formule est inchangée depuis 1989 : autour du batteur, un noyau de musiciens‑stars (généralement Steve Lukather, Colin Hay, Hamish Stuart, Warren Ham, Gregg Bissonette, parfois Buck Johnson aux claviers) déroule un best of partagé. Les tubes de Toto (« Rosanna », « Africa »), Men at Work (« Down Under », « Who Can It Be Now? ») ou de l’Average White Band (« Pick Up the Pieces ») s’imbriquent aux classiques Beatles (« Yellow Submarine », « Octopus’s Garden », « With a Little Help from My Friends ») et aux titres de Ringo (« Photograph », « It Don’t Come Easy »). La mécanique est rodée : humour, tempos rebondis, finale bras dessus bras dessous, et ce mantra, encore : Peace & Love.
L’accueil rappelle que le batteur a gardé sa main gauche au charleston et son coup d’œil sur la salle : le public est debout, chante, et— chose rare pour un artiste de cette génération — mêle quinquagénaires et post‑adolescents.
« Nous faisons des milliards de streams » : l’assertion derrière la formule
Ringo ne fanfaronne pas lorsqu’il parle d’écoutes : sur les plateformes, le catalogue des Beatles capte, en 2025, un flux quotidien d’écoutes qui tourne autour de plusieurs millions par jour sur la seule plateforme dominante. Cumulées sur une année, ces audiences se traduisent mécaniquement par des milliards d’écoutes — et ce, avant même d’agréger les autres acteurs du streaming. Au total, les écoutes cumulées ont franchi la barre des vingt‑trois milliards rien que sur un service majeur, un volume qui place les Beatles dans la tranche haute des catalogues dits « de patrimoine ».
Le profil d’écoute confirme une portée générationnelle : un noyau de classiques (« Here Comes the Sun », « Let It Be », « Come Together », « Yesterday ») sert d’aimant à de nouvelles découvertes. Et à chaque événement — série, clip, récompense — la courbe remonte, preuve que la mémoire collective reste active.
Now and Then : un dernier titre… et un Grammy : un dernier titre… et un Grammy
Le moment le plus emblématique de ce retour en pleine lumière reste sans doute « Now and Then » (novembre 2023), chanson achevée par Paul McCartney et Ringo Starr à partir d’une démo de John Lennon, avec un nettoyage de piste voix rendu possible par un outillage machine‑learning (qui isole et clarifie sans « fabriquer »). En février 2025, le morceau reçoit le Grammy de la Meilleure performance rock — première statuette compétitive pour les Beatles depuis près de trois décennies. Le clip, les reprises, l’émotion du public : tout concourt à replacer le groupe dans la conversation de la décennie.
Anthology revient : un neuvième épisode et une restauration au cordeau
Autre signe des temps : l’Anthology, grande somme audiovisuelle née en 1995, revient restaurée et remixée fin novembre 2025, avec un neuvième épisode inédit. Les équipes d’Apple Corps ont travaillé avec les ateliers de Peter Jackson pour stabiliser les images, débruiter les bandes et reconstruire une piste sonore contemporaine. L’événement parachève une trajectoire entamée par Get Back (2021), où la simple co‑présence de McCartney et Starr face aux rushes de janvier 1969 avait réinstallé le groupe au cœur de l’imaginaire pop du XXIe siècle.
Peinture, philanthropie, sobriété : le triptyque adulte de Ringo
Ringo ne monétise pas ses toiles pour lui‑même : l’ensemble de ses droits d’artiste issus des ventes d’art est versé à la Lotus Foundation, qui soutient des actions dans la santé, le social, la protection animale et l’environnement. Cette cohérence traverse ses projets : la mise en vente d’objets personnels au profit de la fondation, la diffusion d’éditions « Peace & Love », ou encore l’installation d’une sculpture monumentale Peace & Love à Beverly Hills. Chaque 7 juillet, son anniversaire devient une célébration mondiale : « à midi, où que vous soyez, pensez Peace & Love ». En 2025, la ville de Beverly Hills a même proclamé un « Ringo Starr Day » pour marquer l’événement.
Cette générosité s’enracine dans un tournant intime : à la fin des années 1980, Ringo et Barbara Bach choisissent la désintoxication. Le musicien ne s’est jamais caché de ses addictions passées et des années perdues qui ont suivi la séparation du groupe. De là date une hygiène de vie plus rigoureuse, une attention au présent — et une énergie scénique dont témoigne la longévité de l’All Starr Band.
Le regard d’un Beatle sur l’art visuel
La relation des Beatles aux arts visuels a toujours été étroite. John Lennon venait des beaux‑arts, Yoko Ono de l’art conceptuel ; Klaus Voormann a dessiné la pochette de Revolver ; et l’album‑totem Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band est devenu, avec Peter Blake et Jann Haworth, l’exemple canonique de la pochette‑manifeste. Ringo y ajoute aujourd’hui sa variation : un pop art décomplexé, qui ne cherche pas la ressemblance « photographique » (« Je ne peux pas te peindre tel que tu es »), mais la joie immédiate des formes et des signes. Il revendique la spontanéité plus que la virtuosité, le plaisir plus que la doctrine — et laisse la technique (giclées, toiles, sérigraphies) servir une iconographie facilement identifiable.
On retrouve aussi, dans sa parole, l’œil du praticien attentif aux images des Beatles. Il cite la naissance fortuite de la pochette d’Abbey Road : après des idées « grandioses » (l’Inde, l’Everest, les Pyramides), le groupe décide finalement de traverser… la zebra crossing devant le studio. L’économie d’une idée juste a parfois plus d’impact que les concepts expansifs.
Pourquoi les Beatles plaisent encore (et pourquoi cela compte)
Plusieurs ressorts expliquent la longévité d’un catalogue né il y a plus d’un demi‑siècle. D’abord la qualité d’écriture : les architectures mélodiques et harmoniques de Lennon, McCartney et Harrison supportent les réécoutes, la reprise, l’épure aussi bien que l’ampleur orchestrale. Ensuite la curation du catalogue : remixes stéréo puis Atmos coordonnés par Giles Martin, éditions augmentées, notes de production, sessions inédites — autant d’entrées qui renouvellent la découverte. S’ajoutent des moments‑phares contemporains — de Get Back au Grammy 2025 pour Now and Then — qui remettent ces titres sous les projecteurs hors des seules commémorations calendaires. La circulation numérique joue aussi son rôle : recommandations algorithmiques, playlists thématiques, vidéos pédagogiques qui recontextualisent. Enfin, la scène maintient le répertoire en vie : Paul McCartney et Ringo Starr continuent d’incarner, sur scène, une musique qui n’a jamais cessé d’être jouée.
Entre Monaco et Californie : un imaginaire de lumière : un imaginaire de lumière
Lorsqu’il regarde en arrière, Ringo Starr cite volontiers un premier grand format peint à Monaco en 1975 — « un arbre un peu fou », sous le soleil de la Méditerranée. Le contraste avec l’enfance liverpuldienne est net : là où les immeubles masquaient le soleil, la nouvelle vie offre l’océan et la lumière. Le motif marin, omniprésent dans son discours, sert de boussole : « Partout où je vais, j’aime l’océan ». On le retrouve, stylisé, dans quelques toiles, mais surtout dans sa manière de se situer : relativiser (« Regarde l’océan, comme il est grand ») et avancer.
Un mot sur les prix et les collecteurs
Le marché de l’art pop‑rock a ses codes. Les éditions signées et numérotées de Ringo Starr — portraits en bandana, visages en grille, slogans Peace & Love — se situent dans une fourchette comprise, pour les formats courants, entre 1 400 $ et 3 000 $ sur la boutique officielle, et au‑delà pour des pièces plus substantielles ou des éditions antérieures épuisées. Les originaux dévoilés à Las Vegas ont franchi la barre des six chiffres lors de réceptions privées, confirmant qu’un public de collectionneurs se constitue au carrefour de la musique et de l’art. À ce niveau, l’achat dit moins la spéculation que le désir d’accrocher un fragment d’histoire — et de soutenir la Lotus Foundation.
L’All Starr Band, mode d’emploi
Imaginée dès 1989, la formule repose sur une idée simple : réunir autour de Ringo des musiciens « toutes‑stars » qui alternent leurs hits avec les siens. Le premier concert a lieu à Dallas, l’été 1989 ; depuis, la troupe a tourné avec une quinzaine de formations différentes. On y a croisé, selon les époques, des membres de Toto, Santana, Men at Work, Average White Band ou Edgar Winter. Sur scène, Ringo chante, passe à la batterie, laisse la vedette à ses invités, puis revient cueillir la salle avec « Photograph », « It Don’t Come Easy » ou « With a Little Help from My Friends ». La convivialité est la règle, l’intergénérationnel la conséquence.
« Get Back », puis Anthology 2025 : le récit continue
Le retour documentaire s’est joué en deux temps. Get Back (2021) a réouvert le coffre des rushes de janvier 1969, révélant des heures de travail et d’humour loin de la seule légende de la dispute. La restauration image‑son opérée par l’équipe de Peter Jackson a montré combien un nettoyage soigné change la perception d’un moment. Anthology, en 2025, prolonge l’expérience : outre une restauration intégrale, un neuvième épisode ajoute des séquences d’archives sur la période 1994–1995, quand Paul, George et Ringo se retrouvent pour faire avancer le dossier Anthology et les morceaux alors en chantier. L’ensemble replace le groupe dans une chronologie désormais continue — des tournées hambourgeoises aux studios contemporains.
Du poignet au pinceau : un même sens du tempo
On a souvent expliqué la signature rythmique de Ringo par une singularité technique : gaucher sur un kit droitier, il attaque certains fills à contre‑intuitif, ce qui donne à la pulsation une élasticité immédiatement reconnaissable. Ce « retard » microscopique — qu’on entend sur « Come Together », « Ticket to Ride » ou « Something » — se retrouve, transposé, dans ses toiles : traits qui repartent, lignes qui suspendent un instant l’énergie avant de la relancer. Des arts différents, un même corps qui joue.
2025, année‑sommet : album, tournée, exposition, Anthology
Janvier a offert Look Up (retour country produit avec T Bone Burnett, invités de la scène roots). Juin et septembre ont relancé la tournée de l’All Starr Band (Radio City Music Hall, Midwest, puis résidence au Venetian Theatre à Las Vegas, du 17 au 27 septembre). Septembre–octobre ont déroulé Starr Art à Animazing, avec des originaux montrés pour la première fois et une part intégrale des proceeds d’artiste versée à la Lotus Foundation. Février a vu Now and Then décrocher le Grammy de la Meilleure performance rock. Et novembre apporte un Anthology remasterisé avec épisode 9 inédit. Sur douze mois, la chronologie se lit comme une ligne claire : studio, scène, galerie, archives — quatre voies actives.
Ce que cela dit des Beatles aujourd’hui
L’affirmation « les Beatles vendent encore des disques » n’est pas une figure de style. Certes, le streaming a déplacé les usages, mais le groupe continue de vendre des albums (neufs ou rééditions), de placer des coffrets, d’écouler des vinyles en volumes substantiels à chaque campagne archive. Les écoutes en continu n’épuisent pas le désir d’objet ; elles relancent au contraire l’envie de posséder ce que l’on a redécouvert en playlist. Les Beatles sont ainsi devenus un acteur du présent numérique sans renoncer à leur ADN analogique.
« Listen, man… Peace and love » : un adieu‑salut devenu rituel
À la fin des entretiens, Ringo Starr conclut d’une formule devenue signature. Rien d’affecté : c’est le regard d’un musicien qui a traversé les années 1960, encaissé les chocs des décennies suivantes, choisi la sobriété, et trouvé, dans la répétition du geste (battre, peindre, saluer), une paix possible. Au fil de 2025, entre Venetian, Animazing et Beverly Hills, cette paix se traduit par des rendez‑vous partagés : une salle debout, une galerie animée, un catalogue qui vit — et, au cœur, un batteur qui, dans le miroir, se voit encore à 24 ans.
Repères pratiques
L’exposition « Starr Art » se tient aux Grand Canal Shoppes (The Venetian Resort, Las Vegas) à la galerie Animazing ; elle présente des originaux et des tirages signés, dans une logique caritative au bénéfice de la Lotus Foundation. La résidence de Ringo Starr & His All Starr Band au Venetian Theatre s’est tenue en septembre et s’inscrit dans une tournée américaine plus large. L’album Look Up est paru en janvier 2025. Le catalogue des Beatles continue d’être activement réédité et remixé ; Now and Then (fin 2023) a été distingué d’un Grammy en 2025. Anthology revient remasterisée fin novembre 2025 avec un épisode 9 inédit.
