MOI QUI T'AIMAIS, Un film de Diane Kurys avec Marina Foïs et Roschdy Zem. Le 1er Octobre au cinéma.
Elle l’aimait plus que tout, il l’aimait plus que toutes les autres.
Simone Signoret et Yves Montand étaient le couple le plus célèbre de leur temps. 
Hantée par la liaison de son mari avec Marilyn Monroe et meurtrie par toutes celles qui ont suivi, Signoret a toujours refusé le rôle de victime. 
Ce qu’ils savaient, c’est qu’ils ne se quitteraient jamais.
« Moi qui t’aimais », Diane Kurys dévoile les zones d’ombre d’un amour mythique
À l’aube de sa sortie en salles le 1ᵉʳ octobre 2025, Moi qui t’aimais, le nouveau film de Diane Kurys, suscite déjà un mélange d’attentes, de curiosité et de débats. Sélectionné en « Cannes Classics » lors du Festival de Cannes 2025, ce biopic s’aventure dans les méandres d’une relation à la fois intemporelle et profondément humaine : celle de Simone Signoret et Yves Montand.
Une relecture intime d’un couple légendaire
Loin de l’approche hagiographique, Kurys choisit une posture plus audacieuse : raconter les dernières années de la vie commune de Signoret et Montand, là où les passions, les rêves et les blessures se croisent. Le film évite le canon biographique linéaire : il se concentre sur les tensions, les silences et les blessures invisibles plutôt que sur la simple chronologie des événements.
Le couple mythique est ici confronté à ses contradictions : l’amour tenace de Signoret face aux infidélités assumées de Montand, notamment sa liaison avec Marilyn Monroe. Kurys ne cherche pas à édulcorer, mais à restituer la dimension blessée d’un amour solaire rongé par les déséquilibres.
Dans cette vision, Simone Signoret n’est pas une figure passive : elle est hantée, blessée, mais toujours debout, refusant de se réduire au rôle de victime. Le film lui rend hommage en tant qu’intelligence, en tant que femme engagée, en tant qu’être aux obsessions.
Un casting sous haute tension
Marina Foïs (Signoret) et Roschdy Zem (Montand) portent ce film avec une double exigence : incarner deux monstres sacrés du cinéma français sans verser dans la mimésis, tout en parvenant à faire surgir leur vérité intime. Leur duo est traversé d’amour, de malaise, de fêlures — mais aussi de trouvailles d’acteurs : des silences, des regards, des hésitations.
Mais tout n’est pas parfait : certaines critiques pointent des choix emphatiques, une bande-son trop appuyée, ou des scènes de mise en abyme qui fragilisent l’immersion. À Cannes, certains médias saluent la démarche d’évocation plus que d’imitation, tandis que d’autres lui reprochent une certaine distance émotionnelle.
Le film s’affirme comme une fiction assumée, une proposition poétique plus qu’une pure restitution historique. Kurys revendique le libre jeu entre mémoire et interprétation — un pari risqué, mais porteur. Ce choix lui permet d'explorer les zones d’ombre, les non-dits, et les blessures invisibles.
Le procédé d’ouverture — une scène de maquillage et de répétition — sert de métaphore au film lui-même : il annonce dès le début que l’on va être confronté à une mise en abyme du cinéma et de son artifice. Jusqu’où la figure mythique cède à l’humain, à la fragilité, au doute ? Cette ligne est tenue jusqu’au bout, parfois à la lisière du flottement.
L’annonce du film n’a pas été sans remous. Des membres de la famille de Signoret et Montand ont critiqué la version que propose Kurys, l’accusant de lisser ou d’exagérer certains traits, voire d’être influencée par les idéaux contemporains. Le petit-fils de Signoret a ouvertement reproché au film de « transformer Simone en éternelle victime » et Montand en « mâle prédateur ». Kurys, de son côté, défend son point de vue : il s’agit pour elle de rendre visible les « failles » derrière le mythe, pas d’inventer des violences invisibles.
Côté critiques de cinéma, l’accueil est contrasté. Certains louent l’élégance formelle, la justesse des interprétations, la sensibilité du regard. D’autres se montrent plus réservés : le film trébuche parfois sur son emballement musical ou ses trop-pleins émotionnels. On note aussi que le dispositif narratif paraît parfois artificiel mais qu’il assume pleinement ce parti pris, loin de l’ombre d’un biopic neutre.
Pour Diane Kurys, Moi qui t’aimais s’inscrit dans une trajectoire de films plutôt introspectifs, centrés sur le féminin, l’intime, les fractures de l’histoire personnelle. On y retrouve la volonté de faire jaillir la vie derrière les figures fortes — comme elle l’a déjà fait dans Sagan ou Les Enfants du siècle.
Mais ce film est peut-être son plus audacieux franchissement de ligne entre le biopic « classique » et la proposition subjective : ici, l’enjeu n’est pas tant de comprendre les événements que de ressentir leurs rémanences.
Moi qui t’aimais n’est pas un biopic de facture conventionnelle — c’est une évocation d’un amour à la fois trop grand et trop fragile. Il s’adresse autant aux cinéphiles amoureux de l’âge d’or du cinéma français qu’aux spectateurs sensibles aux explorations psychologiques. Le film offre des moments puissants, des fulgurances poétiques, mais aussi des zones de flou et des excès.
On en ressort avec un sentiment mêlé : admiration pour la tentative, curiosité pour la pensée qui l’anime, et un accord partiel avec la vision — car c’est peut-être dans ces zones de doute qu’est le vrai paradoxe d’un amour légendaire.
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🎬MOI QUI T'AIMAIS de Diane Kurys avec Marina Foïs et Roschdy Zem au Cinéma le 1er Octobre
