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« The First Stone » : Quand Paul McCartney dénonçait l’hypocrisie religieuse

Publié le 02 octobre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

En 1989, Paul McCartney sort « This One », dont la face B cache un titre incisif : « The First Stone ». Coécrit avec Hamish Stuart, ce morceau enregistré en 1988 s’attaque aux télévangélistes américains impliqués dans des scandales. Sans les nommer, McCartney critique leur hypocrisie à travers des paroles mordantes. Resté confidentiel, ce titre a refait surface en 2022 dans The 7″ Singles Box, révélant une facette engagée du musicien.


En 1989, Paul McCartney sortait « This One », le deuxième single extrait de l’albumFlowers In The Dirt. Sur la face B de ce single figurait un titre resté relativement confidentiel : « The First Stone ». Coécrit avec Hamish Stuart, ce morceau enregistré en mai 1988 à Hog Hill Mill marquait un tournant dans l’écriture de McCartney, qui s’y attaquait frontalement à l’hypocrisie des télévangélistes américains.

Sommaire

Une première collaboration avec Hamish Stuart

« The First Stone » est particulièrement notable car il s’agit du premier morceau coécrit par Paul McCartney et Hamish Stuart, ancien membre d’Average White Band. Le duo, qui travaillait alors surFlowers In The Dirt, a trouvé une alchimie musicale qui transparaît dans cette composition incisive et mordante. Le morceau a été enregistré le 18 mai 1988 dans le studio personnel de McCartney, Hog Hill Mill, avec un line-up restreint : Paul McCartney aux voix, à la guitare électrique, à la basse et au piano ; Hamish Stuart aux chœurs et à la guitare électrique ; et Chris Whitten à la batterie.

Une attaque ciblée contre les télévangélistes

Dans « The First Stone », McCartney et Stuart s’en prennent ouvertement aux prédicateurs télévangélistes qui, sous couvert de moralité et de vertu, se livraient à des dérives scandaleuses. Le titre semble faire référence à plusieurs figures emblématiques de ce phénomène, notamment Jimmy Swaggart, Robert Tilton et Jim Bakker, tous impliqués dans des affaires de corruption et de scandales sexuels.

Une ligne en particulier attire l’attention :« Friday night you’ll find him taking pictures / Of a model in a cheap hotel ». Cette phrase pourrait faire allusion à Jimmy Swaggart, pris en flagrant délit avec une prostituée à la fin des années 1980 à la Nouvelle-Orléans. Le morceau, sans nommer directement ses cibles, dénonce l’hypocrisie de ces figures religieuses qui prêchaient la morale tout en menant une double vie scandaleuse.

La sortie de « This One » et ses différentes versions

Le single « This One » a été publié le 17 juillet 1989 et a rencontré un succès modéré. Il a atteint la 18ème place des charts britanniques et la 8ème en Autriche, mais n’a pas réussi à percer aux États-Unis, où il a culminé à la 94ème position duBillboard Hot 100.

Comme la plupart des singles issus deFlowers In The Dirt, « This One » a été décliné sous plusieurs formats, chacun proposant des morceaux inédits ou rares en face B. « The First Stone » figurait ainsi sur le 7″ vinyle et la cassette. Un second 7″ en édition limitée proposait quant à lui une nouvelle version de « The Long And Winding Road » en face B.

Le single est également sorti sous trois versions en 12″ vinyle : la première incluait « The First Stone », « I Wanna Cry » et une reprise de « I’m In Love Again », enregistrés lors des sessions deChoba B CCCP; la seconde présentait « The First Stone » et « Good Sign » ; la troisième proposait « This One » dans sa version remixée (Club Lovejoys Mix), accompagnée de « The First Stone », « I Wanna Cry » et « I’m In Love Again ». Enfin, le CD single reprenait les mêmes morceaux, avec la version album de « This One ».

En 2022, « The First Stone » a refait surface dansThe 7″ Singles Box, une compilation exhaustive des singles de McCartney publiés sous ce format.

Un titre mordant et peu connu

Si « The First Stone » n’a jamais été un morceau majeur de la carrière de Paul McCartney, il demeure une pièce intéressante de son répertoire, témoignant d’une période où l’ex-Beatle cherchait à renouveler son écriture et à aborder des thèmes plus engagés. Son attaque contre l’hypocrisie religieuse et l’exploitation des fidèles par les prédicateurs télévisés s’inscrit dans une tradition de critique sociale qui, bien que discrète dans l’œuvre de McCartney, n’en est pas moins présente.

Ce titre, aujourd’hui redécouvert grâce aux rééditions et aux compilations, constitue un intéressant objet d’étude pour les amateurs de McCartney, mais aussi pour ceux qui s’intéressent aux relations entre musique et engagement politique. S’il est vrai que l’ancien Beatles a souvent préféré des thèmes plus légers et universels, « The First Stone » prouve qu’il savait aussi sortir de sa zone de confort pour pointer du doigt les dérives de son époque.


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