Titanic : embarquement immédiat à La Sucrière de Lyon

Inédite en France, cette exposition propose une expérience immersive retraçant l’histoire du célèbre paquebot, qui n’a eu de cesse de nourrir l’imaginaire collectif depuis son naufrage le 14 avril 1912. Reconstitutions grandeur nature, objets d’époque et projections 3D : un véritable saut dans le temps auquel se voit convié le visiteur, 113 ans plus tard.

Voilà une expo que j’attendais de pied ferme. Et je suis loin d’être la seule compte tenu de la fascination que suscite le Titanic encore aujourd’hui, toutes générations confondues. C’est précisément sur cette corde sensible que semble tenir le succès de « Titanic, un voyage immersif », dont on sort avec la drôle de sensation d’avoir pu effleurer un bout d’histoire « pour de vrai ».

Séquence émotion garantie

Rien d’étonnant vu le nombre d’objets exposés, soit plus de 300 au total. Mobilier d’époque, carnets de voyage, documents rares, vaisselle et autres effets personnels… autant de reliques remontées à la surface et parfaitement conservées. L’expo ose l’émotion et ça fonctionne. Que l’on soit passionné d’histoire, d’architecture navale ou encore curieux du quotidien des quelque 2 240 passagers et membres d’équipage ayant voyagé à bord, chacun trouvera un peu de lui-même dans ce surprenant voyage, qui rappelle à chacun à quel point nous sommes tous égaux face au destin. Des instants de vie précieux, si lointains et pourtant si proches.

Passé l’embarquement muni d’un billet de première, deuxième ou de troisième classe, le visiteur se retrouve parachuté dans l’ébullition de toute ‘une époque, oscillant entre innovation technologique, migrations et concurrence propre aux compagnies maritimes. Voilà pour l’ambiance. Quelques outils, cartes et dessins techniques donnent ainsi vie au chantier naval… jusqu’au dernier souffle de la traversée avec la reconstitution de la salle radio Marconi, depuis laquelle partira l’appel de détresse. D’une salle à l’autre, on s’adonne à la flânerie jusqu’au point d’orgue de la visite devant le grand escalier central, dont certaines boiseries et luminaires ont pu être repêchés. Instant émotion garanti, comme un clin d’oeil au célèbre film de James Cameron.

Une scénographie soignée

Au-delà du mur de mémoire en clôture de visite, on retiendra entre autres le récit d’Alexander Stoddard, touriste à bord du Carpathia*, qui s’était improvisé journaliste en recueillant les témoignages des survivants du naufrage avant tout concurrent. L’expo fait aussi la part belle à la 3D, notamment avec une expérience de réalité virtuelle franchement réussie nous propulsant en plein coeur de l’épave. L’expérience est à la fois ludique et bluffante. On s’y croirait presque. 

De quoi conforter l’expression « nous sommes tous des passagers du Titanic », qui reste aussi vraie aujourd’hui qu’au moment de son départ.

*Le Carpathia est le premier navire à s’être rendu sur les lieux de la catastrophe pour recueillir les 705 survivants (passagers et membres d’équipage).