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Oublie les femmes, Maurice

Publié le 10 octobre 2025 par Adtraviata
Oublie femmes, Maurice

Quatrième de couverture :

« Nuit noire. Les phares éclairent ma caisse. Les portes claquent. Quatre types descendent, arme à la main. J’ai juste eu le temps de me libérer pour grimper dans l’arbre. J’observe la manœuvre, perché au milieu du feuillage. J’ai la vessie qui tremble. Pourvu qu’ils ne lèvent pas la tête. Oublie les femmes, Maurice, et respire encore ces collants pour tromper ta peur. »

Entre désillusions et espoirs ténus, l’amour est fragile chez Florent Jaga. Les souvenirs se ravivent pour mieux s’estomper. Les chemins paraissent s’éloigner, puis, contre toute attente, se rejoignent. Plein d’humanité et de tendresse envers ses personnages, Florent Jaga observe les points de bascule avec autant de lucidité que d’empathie. Oublie les femmes, Florent ? Non, surtout pas !

Comme on le peut le lire dans l’extrait cité ci-dessus, le titre du livre n’est pas celui d’une nouvelle éponyme mais un extrait de la toute dernière où le personnage, Maurice, se retrouve en bien mauvaise posture après avoir pris une femme en covoiturage sur la route de l’Espagne. Dans ce recueil de quatorze nouvelles assez courtes, les hommes ont souvent bien du mal à vivre avec, à comprendre les femmes. En général, les relations sont compliquées, entre observation, séduction, désir, décalage, désir de rupture qui tourne parfois à la machination (qui, elle, ne tourne pas toujours dans le sens prévu…) C’est ainsi que j’ai vraiment apprécié le texte Et la terre peut bien s’écrouler…, au final glaçant. Souvent les hommes croient contrôler le jeu mais sont obligés de rendre les armes, de battre en retrait comme dans Mariage Ombrageux mais parfois c’est le contraire : dans Boulet de canon, Rachel croit contrôler tous les hommes qu’elle veut, jusqu’au mystérieux voisin d’en face, et garder sa liberté mais là aussi, un retournement de situation douloureux nous prouve le contraire. Entre contrôle et perversion, la frontière est fine, le corps est l’enjeu de toutes les émotions.

Ce recueil est intéressant pour la variété des situations et des personnages et pour la finesse de l’observation, mais j’en ai parfois eu un peu assez de l’érotisme débridé.

Florent JAGA, Oublie les femmes, Maurice, Quadrature, 2019

Et encore une occasion de fêter les 20 ans de Quadrature ! (Recueil lu en septembre)


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