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Quand Lennon et McCartney ont failli reformer les Beatles

Publié le 13 octobre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

En 1976, John Lennon et Paul McCartney ont failli se reformer sur la scène de « Saturday Night Live », répondant à une offre du producteur Lorne Michaels. Amusés, ils ont envisagé de se rendre en studio avant de renoncer par fatigue. Ce moment, qui aurait pu être historique, souligne la complexité de leur relation, entre rivalité et amitié profonde. Leur dernier échange en 1980 portait sur la fabrication du pain, juste avant l’assassinat de Lennon.


Lorsque les Beatles se sont officiellement séparés en avril 1970, l’atmosphère était électrique et lourde de ressentiment. Les tensions entre les membres du groupe, en particulier entre John Lennon et Paul McCartney, avaient atteint un point de non-retour. Pourtant, quelques années plus tard, les deux génies de Liverpool ont failli se retrouver sur scène, une événement qui aurait pu bouleverser l’histoire du rock. Retour sur un rendez-vous manqué.

Sommaire

Une séparation inéluctable

Les tensions entre les Beatles ne datent pas de 1970. Dès l’enregistrement du « White Album » en 1968, les frictions entre les membres étaient palpables. Ringo Starr quitte temporairement le groupe, lassé par les tensions internes. L’année suivante, durant les sessions de « Let It Be » (connues à l’époque sous le nom de « Get Back sessions »), c’est George Harrison qui claque la porte, exaspéré par les tensions et son rôle marginalisé au sein du groupe.

Le 20 septembre 1969, lors d’une réunion entre les quatre membres du groupe, John Lennon annonce qu’il veut quitter les Beatles, parlant d’un « divorce » musical. La nouvelle est un choc, mais elle ne sera rendue publique qu’en avril 1970, lorsque Paul McCartney annonce officiellement qu’il quitte le groupe en même temps que la sortie de son premier album solo « McCartney ». Le dernier album des Beatles, « Let It Be », sort en mai 1970, une simple formalité qui ne fait que confirmer la dissolution du groupe le plus célèbre du monde.

Une relation conflictuelle et des règlements de comptes musicaux

Le ressentiment entre John et Paul ne s’est pas estompé après la séparation. Ils règlent leurs comptes à travers leur musique respective. Paul glisse une pique à son ancien ami dans « Too Many People » sur son album « Ram » (1971) en chantant « Too many people preaching practices » (« Trop de gens prêchent des pratiques »), en référence aux engagements militants de John Lennon et Yoko Ono. John réplique avec une violence inouïe dans « How Do You Sleep? », morceau extrait de son album « Imagine ». Dans cette chanson acerbe, il attaque directement Paul avec des paroles telles que : « The only thing you done was ‘Yesterday' » (« La seule chose que tu aies faite, c’est ‘Yesterday’ ») et « Since you’ve gone you’re just another day » (« Depuis ton départ, tu n’es qu’un autre jour »), une référence moqueuse au tube solo de McCartney, « Another Day ».

Une réconciliation progressive

Malgré ces tensions, les deux musiciens finissent par renouer contact. En 1974, Paul et Linda McCartney rendent visite à John Lennon en studio à New York. C’est la première fois que les deux ex-compères jouent de la musique ensemble depuis la dissolution des Beatles. Ce moment aurait pu préfigurer une véritable reformation, mais elle n’aura jamais lieu.

Le soir où ils ont failli se reformer

En 1976, une occasion unique se présente. Lorne Michaels, producteur de l’émission « Saturday Night Live », offre en direct à la télévision américaine un chèque de 3 000 dollars aux Beatles pour qu’ils viennent jouer sur le plateau. Ce qui était initialement une plaisanterie prend une tournure inattendue.

Ce soir-là, John Lennon et Paul McCartney regardent l’émission ensemble, au Dakota Building, la résidence de John à New York. Amusés par la proposition, ils envisagent sérieusement de se rendre dans les studios de « Saturday Night Live ». « Nous étions sur le point de prendre un taxi », racontera plus tard Lennon. « On trouvait ça drôle. On aurait pris la moitié de l’argent, puisqu’on était que deux. » Mais finalement, la fatigue les retient et l’occasion est perdue.

Un rendez-vous manqué et des regrets éternels

Quelques années plus tard, Paul McCartney avouera que cette idée de monter sur scène avec John ce soir-là l’avait sincèrement tenté. Mais il résume leur décision avec une pointe d’ironie : « C’était du boulot et nous étions en congé, alors on a choisi de ne pas aller bosser. »

Ce qui aurait pu être un moment historique ne restera finalement qu’une anecdote savoureuse, un clin d’œil du destin qui souligne la complexité de la relation entre ces deux légendes. Paul et John étaient liés par une amitié profonde, mais émaillée de tensions, de rivalités et de fiertés mal placées.

Une dernière conversation anodine mais essentielle

Le 8 décembre 1980, John Lennon est assassiné devant son immeuble à New York. Son meurtre brise définitivement tout espoir de réunion des Beatles. Paul McCartney, bouleversé, révélera plus tard qu’il était réconforté par le fait que leur dernière conversation ait été paisible. « Je suis très heureux que nous nous soyons bien entendus dans les dernières années et que j’aie eu de bons moments avec lui avant qu’il ne soit assassiné. Heureusement, notre dernière conversation portait sur… comment faire du pain. »

Ainsi se termine l’histoire d’une amitié faite de création et de conflits, de complicité et de regrets. L’histoire retiendra que les Beatles ne se sont jamais reformés, mais aussi que, à quelques instants près, le miracle aurait pu se produire. Et si Lennon et McCartney avaient finalement pris ce taxi pour « Saturday Night Live » ? Le monde du rock aurait sans doute connu l’un de ses plus grands moments.


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