Sorti en 1987, Once Upon A Long Ago est un titre mélancolique et orchestral de Paul McCartney, initialement envisagé pour la bande-son de The Princess Bride. Porté par un violon envoûtant de Nigel Kennedy et une production soignée de Phil Ramone et George Martin, ce morceau reflète la nostalgie et la poésie de McCartney. Malgré un succès limité aux États-Unis, il reste une pépite méconnue, illustrée par un clip tourné dans les majestueuses Valley of Rocks.
En novembre 1987, Paul McCartney sort un single qui restera dans les annales de sa discographie solo :Once Upon A Long Ago. Ce titre, à la fois mélancolique et élégant, incarne une certaine nostalgie, une contemplation du temps passé, et témoigne du talent de McCartney pour tisser des histoires musicales aussi envoûtantes qu’intemporelles.
Sommaire
- Une genèse entre hasard et opportunité
- Une composition empreinte de souvenirs et de rêverie
- Une collaboration avortée avec Freddie Mercury
- Enregistrement et production : entre classicisme et modernité
- Une réception contrastée et un dernier hit avant un long silence
- Un clip enchanteur tourné dans un décor majestueux
- Un joyau méconnu de la discographie de McCartney
Une genèse entre hasard et opportunité
Once Upon A Long Agovoit le jour au cours des sessions d’enregistrement que Paul McCartney mène avec le producteur Phil Ramone en 1987. Le morceau prend racine dans une idée simple : évoquer un passé idéalisé, des souvenirs d’une époque révolue. C’est dans cette optique que McCartney construit cette ballade qui conjugue des sonorités pop, classiques et orchestrales.
Initialement, la chanson aurait été envisagée pour la bande originale du filmThe Princess Bridede Rob Reiner. McCartney soumet alorsOnce Upon A Long Agoainsi qu’un autre titre,Beautiful Night, mais le réalisateur décline ces propositions. Loin de se laisser décourager, McCartney décide alors de sortir le morceau en single, deux semaines avant la sortie de sa compilationAll The Best!. Il s’agit du seul titre inédit de cet album, destiné à couronner une carrière solo déjà bien fournie.
Une composition empreinte de souvenirs et de rêverie
L’un des aspects les plus fascinants deOnce Upon A Long Agoréside dans la richesse de son imagerie. McCartney y mêle des éléments de son enfance, des réminiscences de paysages anglais, et même des allusions caustiques au monde politique britannique. Il évoque ainsi le souvenir des dunes désertes et venteuses, des ballons qui flottent dans l’air, ou encore des gamins turbulents qu’il associe ironiquement à la Chambre des Lords.
Le titre s’ouvre sur une mélodie douce, enrichie par des harmonies vocales délicates et des arrangements de cordes qui confèrent à la chanson une dimension presque féérique. On y trouve également un solo de violon magistralement interprété par Nigel Kennedy, qui apporte une touche lyrique inédite à l’ensemble.
Une collaboration avortée avec Freddie Mercury
Un détail méconnu de l’histoire deOnce Upon A Long Agoest que McCartney avait initialement envisagé d’en faire un duo avec Freddie Mercury. L’idée était séduisante : la rencontre entre l’ex-Beatle et le chanteur charismatique de Queen aurait pu donner naissance à un moment musical inoubliable. Malheureusement, Mercury, pris par ses engagements avec son groupe, n’a pu se rendre aux sessions d’enregistrement, et l’idée fut abandonnée.
Enregistrement et production : entre classicisme et modernité
L’enregistrement du titre débute en mars 1987 dans le studio privé de McCartney, Hog Hill Mill, où l’ex-Beatle joue la majorité des instruments : guitare électrique et acoustique, basse, piano et synthétiseur. La touche orchestrale est apportée en juillet de la même année, lors de sessions à Abbey Road sous la direction de George Martin.
Le résultat est une production sophistiquée, où les orchestrations viennent enrichir la structure pop sans jamais l’éclipser. Le violon de Nigel Kennedy, le saxophone de Stan Sulzmann et la flûte d’Adrian Brett ajoutent des textures riches et élégantes, conférant àOnce Upon A Long Agoune identité sonore unique au sein du répertoire de McCartney.
Une réception contrastée et un dernier hit avant un long silence
à sa sortie,Once Upon A Long Agoreçoit un accueil mitigé. Si le morceau est salué pour sa beauté mélodique et sa production raffinée, certains critiques le jugent trop lisse, voire un peu désuet dans le paysage musical de la fin des années 1980. Cependant, le public répond présent : le titre se hisse dans le top 10 au Royaume-Uni, en Belgique et aux Pays-Bas, devenant le dernier succès majeur de McCartney en solo avantFourFiveSecondsen 2015.
Aux états-Unis, la chanson ne figure pas sur la version américaine deAll The Best!, ce qui limite son impact sur le marché nord-américain. Pourtant, elle reste aujourd’hui un morceau apprécié des fans et des amateurs de l’œuvre de McCartney, notamment grâce à sa réédition dansThe 7” Singles Boxen 2002.
Un clip enchanteur tourné dans un décor majestueux
Pour accompagner la sortie du single, un clip est tourné en octobre 1987 dans un cadre spectaculaire : la Valley of Rocks, dans le nord du Devon. Cette région, balayée par les vents et parsemée de formations rocheuses impressionnantes, offre un écrin parfait à l’atmosphère rêveuse du morceau.
Paul et Linda McCartney y figurent aux côtés de Nigel Kennedy et Stan Sulzmann, tandis que certaines scènes montrent l’ex-Beatle jouant de la guitare au sommet d’un rocher escarpé. Anecdote marquante : McCartney refuse d’utiliser une corde de sécurité et demande simplement à l’hélicoptère chargé de capturer les images aériennes de ne pas trop s’approcher.
Le clip, bien que peu diffusé à l’époque, demeure un témoignage visuel captivant de l’univers poétique de la chanson.
Un joyau méconnu de la discographie de McCartney
SiOnce Upon A Long Agon’a pas l’aura d’unMaybe I’m Amazedou d’unLive and Let Die, il n’en reste pas moins un morceau d’une grande richesse musicale et émotionnelle. Avec ses arrangements raffinés, ses paroles empreintes de nostalgie et sa production soignée, il témoigne du génie mélodique de McCartney et de son aptitude à traverser les époques avec élégance.
Plus de trois décennies après sa sortie, cette ballade demeure un petit trésor caché, une parenthèse enchantée dans la carrière d’un artiste qui, même après les Beatles, n’a jamais cessé de réinventer son art.
