Si Sgt. Pepper’s est souvent cité comme le sommet des Beatles, Ringo Starr lui préfère The White Album. Ce double album de 1968, plus brut et éclectique, lui a offert une plus grande liberté musicale. Entre morceaux emblématiques comme « Helter Skelter » et « Don’t Pass Me By », Starr a pu explorer son jeu de batterie avec plus d’audace. Une œuvre désordonnée mais révolutionnaire, qui marque un tournant dans l’histoire du groupe.
Lorsque l’on évoque les plus grands chefs-d’œuvre de la musique rock,Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Bandfigure sans conteste parmi les albums les plus emblématiques de l’histoire. Sorti en 1967, ce disque a redéfini les contours de la pop music, explorant des territoires sonores inédits et propulsant The Beatles au rang de pionniers de l’expérimentation musicale. Pourtant, si cet album est souvent considéré comme le sommet artistique du groupe, Ringo Starr, lui, préfère un autre opus tout aussi révolutionnaire mais bien différent :The White Album.
Sommaire
- Un regard unique sur la légende des Beatles
- Un laboratoire musical ouvert
- L’impact du double album sur Ringo Starr
- Une dynamique de groupe différente
- Une préférence assumée
Un regard unique sur la légende des Beatles
Membre à part entière du quatuor de Liverpool, Ringo Starr a toujours eu une perception singulière de la mythologie Beatles. En tant que batteur, il a souvent été perçu comme le plus discret du groupe, mais son rôle a été fondamental dans l’évolution du son des Fab Four. Starr n’était pas seulement un accompagnateur ; il était un créatif, un innovateur du rythme qui a su donner aux morceaux du groupe une identité unique.
Ainsi, alors queSgt. Peppermarquait une révolution dans la façon de concevoir un album, Ringo Starr a préféré l’approche brute et éclectique deThe White Album. « Sgt. Pepper a fait son travail – c’était l’album de la décennie, voire du siècle. Il était très innovant, avec de superbes chansons, et j’étais ravi d’en faire partie, mais The White Album était un meilleur album pour moi.«
Un laboratoire musical ouvert
SiSgt. Peppera été salué pour sa cohérence conceptuelle et ses arrangements sophistiqués, il n’a pas offert à Ringo Starr la liberté qu’il aurait souhaitée derrière sa batterie. En effet, Paul McCartney ayant pris une place prépondérante dans la direction artistique du disque, l’expérimentation musicale était très contrôlée. En revanche, avecThe White Album, sorti en 1968, les Beatles se sont aventurés dans des territoires bien plus vastes, réunissant des compositions aussi variées que « Helter Skelter », « Blackbird » ou « Happiness is a Warm Gun ». Cet album plus déstructuré permettait à Starr d’explorer différents styles de jeu, avec une place beaucoup plus grande laissée à l’improvisation et à l’instinct.
L’impact du double album sur Ringo Starr
SurThe White Album, Ringo Starr ne se contente pas d’assurer la rythmique : il s’impose comme un musicien à part entière, avec un rôle plus affirmé que sur les albums précédents. Il signe son tout premier morceau en tant qu’auteur-compositeur avec « Don’t Pass Me By », une chanson country aux accents bluesy, et propose des prestations percussives aussi subtiles qu’impactantes. Son travail sur « Rocky Raccoon » et « Yer Blues » montre une palette de jeu bien plus large que celle explorée surSgt. Pepper.
Mais c’est sans doute « Helter Skelter » qui constitue l’un des moments les plus impressionnants du batteur sur cet album. McCartney, cherchant à créer le morceau le plus bruyant et agressif possible, pousse Starr dans ses retranchements. Ce dernier enchaîne des prises longues et éprouvantes, si bien qu’il termine la session en jetant ses baguettes en l’air et en s’exclamant : « J’ai des ampoules sur les doigts ! », une phrase immortalisée sur l’enregistrement final.
Une dynamique de groupe différente
En dehors de l’aspect musical, la production deThe White Albumétait marquée par une tension grandissante au sein des Beatles. Contrairement àSgt. Pepper, qui était le fruit d’une véritable collaboration artistique,The White Albumétait davantage une collection de morceaux individuels, chaque membre du groupe travaillant souvent de son côté. Cette atmosphère plus chaotique a été à la fois un frein et un catalyseur créatif, et Ringo Starr n’a pas échappé à cette situation. Désabusé par l’ambiance pesante des sessions d’enregistrement, il quitte même brièvement le groupe avant de revenir à la demande de ses compagnons.
Une préférence assumée
Le choix de Ringo Starr de privilégierThe White AlbumàSgt. Pepperrévèle une approche plus instinctive de la musique. Plutôt que la perfection orchestrale et les arrangements millimétrés, il apprécie avant tout l’exploration, l’immédiateté et l’énergie brute des morceaux.The White Albumest un disque imparfait, parfois désordonné, mais c’est précisément cette nature plurielle qui en fait un terrain de jeu fascinant pour un batteur aussi expressif que Starr.
Alors queSgt. Peppera redéfini la musique pop en tant qu’œuvre conceptuelle,The White Albuma redonné aux Beatles leur liberté créative, leur permettant d’explorer sans barrières une multitude de genres et d’ambiances. Et pour Ringo Starr, c’est précisément cette richesse, cette spontanité et cette diversité qui font de cet album un véritable chef-d’œuvre.
