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George Harrison et Eric Clapton : une amitié gravée dans le rock

Publié le 18 octobre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

George Harrison et Eric Clapton ont tissé une relation musicale et personnelle unique, marquée par des collaborations légendaires comme « While My Guitar Gently Weeps » et « Badge ». Leur amitié, malgré les tensions, a donné naissance à des morceaux inoubliables et a influencé la carrière solo de Harrison, notamment avec All Things Must Pass. Leur héritage musical reste un symbole de complicité et de créativité.


On a souvent qualifié George Harrison de « Beatle silencieux », une appellation qui, si elle capture une part de son caractère réservé, ne rend pas justice à son influence et à son immense talent de compositeur. En dehors de l’ombre de Lennon et McCartney, qui éclipsaient souvent ses contributions au sein des Fab Four, Harrison a trouvé dans Eric Clapton un allié musical et personnel précieux. Entre amitié profonde, rivalité amoureuse et collaborations fécondes, leur relation a donné naissance à certaines des plus belles pages du rock.

Sommaire

  • « While My Guitar Gently Weeps » : le point de départ d’une alliance musicale
  • « Badge » et la dernière heure de gloire de Cream
  • « I’d Have You Anytime » etAll Things Must Pass
  • Des retrouvailles musicales dans les années 1980
  • Un héritage commun
  • Une amitié indéfectible

« While My Guitar Gently Weeps » : le point de départ d’une alliance musicale

L’un des premiers actes marquants de leur collaboration musicale survient en 1968, alors que The Beatles enregistrent leur album blanc. Harrison, frustré par le manque d’enthousiasme de Lennon et McCartney à l’égard de sa composition « While My Guitar Gently Weeps », sollicite Clapton pour jouer le solo de guitare. Clapton, réticent à l’idée d’intervenir au sein du groupe le plus célèbre du monde, finit par accepter. Son jeu subtil et émouvant donne à la chanson une dimension poignante qui contribue à en faire l’un des morceaux emblématiques de l’album.

Ce geste marque le début d’une complicité musicale qui se poursuivra bien au-delà de la période Beatles.

« Badge » et la dernière heure de gloire de Cream

Alors que Clapton doit composer un titre pour l’ultime album de Cream,Goodbye(1969), il peine à finaliser l’écriture de « Badge ». Harrison, en ami fidèle, vient à sa rescousse. Le duo travaille ensemble sur le morceau, et bien que le Beatle n’apparaisse pas officiellement au crédit du titre en raison d’obligations contractuelles, son influence est manifeste. Le pont musical lumineux et l’harmonie fluide entre guitare et basse portent indéniablement sa patte.

« Badge » devient un classique, renforçant la position de Clapton comme l’un des meilleurs guitaristes de sa génération et affirmant l’aptitude de Harrison à transcender les frontières musicales.

« I’d Have You Anytime » etAll Things Must Pass

Après la séparation des Beatles en 1970, Harrison se lance dans la production de son chef-d’œuvre solo,All Things Must Pass. L’album est une déclaration d’indépendance musicale, et Clapton est là pour l’épauler. En particulier, le morceau « I’d Have You Anytime », coécrit avec Bob Dylan, bénéficie de la guitare douce et expressive de Clapton, qui y insuffle une chaleur unique.

Clapton ne se contente pas d’être un simple collaborateur : il participe activement aux sessions et réunit autour de Harrison certains des musiciens les plus talentueux du moment, notamment ceux qui formeront plus tard Derek and the Dominos. L’esprit de liberté qui règne lors de l’enregistrement permet à Harrison d’exprimer pleinement son potentiel artistique, confirmant qu’il n’a plus besoin d’être le « troisième homme » des Beatles.

Des retrouvailles musicales dans les années 1980

L’amitié entre les deux musiciens survit aux années 1970, malgré les tensions provoquées par l’idylle de Clapton avec Pattie Boyd, l’ex-femme de Harrison. Dans les années 1980, les compères se retrouvent en studio, cette fois-ci avec Harrison dans le rôle du compositeur pour Clapton.

En 1989, Harrison lui offre « Run So Far », un titre poignant où l’on retrouve sa signature mélodique et son jeu de guitare fluide. L’année suivante, c’est « That Kind of Woman » qui voit le jour, confirmant que l’alchimie entre les deux artistes est toujours intacte.

Un héritage commun

Au-delà des morceaux directement issus de leur collaboration, Clapton et Harrison ont partagé une vision commune de la musique : une approche instinctive, où le ressenti prime sur la technicité, et où l’honnêteté émotionnelle transcende les genres.

Cet héritage se perpétue dans de nombreux enregistrements. « That’s the Way God Planned It », que Harrison co-écrit et produit pour Billy Preston en 1969, bénéficie ainsi du concours de Clapton à la guitare. « Cloud 9 » (1987), album de la renaissance pour Harrison, doit aussi beaucoup à l’influence de Clapton et à leur complicité retrouvée.

Une amitié indéfectible

Malgré les vicissitudes de la vie, George Harrison et Eric Clapton sont restés liés jusqu’au décès de Harrison en 2001. Clapton jouera un rôle central dans leConcert for George, hommage poignant rendu à son ami disparu.

Leur collaboration, riche et sincère, nous rappelle qu’au-delà des feux de la rampe et des tourments de la gloire, la musique reste avant tout une histoire de complicité et de partage. De « While My Guitar Gently Weeps » à « Run So Far », Harrison et Clapton ont prouvé que les plus belles chansons naissent souvent de l’amitié et du respect mutuel.


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