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Try Not To Cry : Paul McCartney entre douleur et résilience

Publié le 19 octobre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Sorti en 1999 sur Run Devil Run, Try Not To Cry est l’une des rares compositions originales de l’album. Écrite après la disparition de Linda McCartney, cette chanson mêle blues et introspection. Paul y expérimente une écriture instinctive et un rythme particulier, tandis que sa voix exprime une émotion brute. Enregistrée avec David Gilmour et Mick Green, elle s’impose comme un témoignage sincère d’un deuil en musique, à la fois personnel et universel.


L’albumRun Devil Runde Paul McCartney, sorti en 1999, résonne comme un cri du cœur, une bouffée d’énergie brute qui cache pourtant une profonde mélancolie. Parmi les trois compositions originales de cet album majoritairement constitué de reprises,Try Not To Cryse distingue par son intensité émotionnelle et son écriture spontanée, témoignant du processus de deuil de McCartney suite à la perte de sa première épouse, Linda.

Sommaire

Un contexte marqué par le deuil

Lorsque Linda McCartney succombe à un cancer en avril 1998, Paul plonge dans une période de retrait, loin des projecteurs. Il se donne une année entière pour laisser libre cours à ses émotions, une introspection qui se traduira en musique.Run Devil Run, enregistré en 1999, marque son retour et reflète cet état d’esprit : un mélange de rock ‘n’ roll à l’ancienne et de compositions introspectives.

Try Not To Cry, composée au piano, est l’un des rares titres inédits de l’album. Si McCartney insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une chanson directement autobiographique, l’émotion y est palpable. « Je n’avais pas l’intention d’en faire une chanson triste, » confie-t-il. « Mais une fois écrite, j’ai réalisé qu’elle l’était en quelque sorte. »

Une écriture instinctive et rythmique

McCartney aborde la composition deTry Not To Crysous un angle différent. Plus qu’un texte à message profond, il mise sur la sonorité des mots et leur fluidité mélodique. « Les mots comme ‘night’ sont plus agréables à chanter que ‘meee’, » explique-t-il, mettant en avant une approche presque phonétique de l’écriture.

Il s’attache aussi à un travail rythmique particulier. L’idée de base ? Composer un morceau qui laisse la caisse claire respirer. « Parfois, les paroles recouvrent la grosse caisse, donc il faut les privilégier au mixage. J’ai voulu éviter cela en plaçant mes mots entre les battements. » Une démarche technique qui donne àTry Not To Cryune pulsation singulière.

Une session d’enregistrement intense

Le 5 mai 1999,Try Not To Cryprend forme lors de la dernière session d’enregistrement deRun Devil Run. McCartney s’entoure de musiciens chevronnés : David Gilmour (guitare, chœurs), Mick Green (guitare), Geraint Watkins (piano) et Dave Mattacks (batterie).

Au début, l’accueil du morceau par les musiciens est teinté de scepticisme. « Je leur ai présenté la chanson et je me disais : ‘Ils vont se moquer de moi’. Mais ils ont fini par comprendre et tout s’est mis en place naturellement, » raconte McCartney. Le résultat est une chanson bluesy, intense, où la voix de Paul exprime une tension émotionnelle subtile.

Un morceau à part dans la discographie de McCartney

SiRun Devil Runest un hommage au rock des années 1950 qui a forgé la jeunesse de McCartney,Try Not To Crydétonne par sa modernité et son introspection. La chanson ne figure pas parmi les tubes emblématiques de l’ex-Beatle, mais elle témoigne d’une période charnière de sa vie et de son art.

En s’appuyant sur une écriture instinctive et un concept rythmique audacieux, Paul McCartney livre un morceau à la fois personnel et universel, qui, loin des fastes des années Beatles, révèle une facette plus brute et vulnérable de son immense talent.

  


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