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Feu! Chatterton ‘ Labyrinthe

Publié le 26 octobre 2025 par Heepro Music @heepro
Feu! Chatterton Labyrinthe

Mes souvenirs du groupe remontent à 2019 avec L’Oiseleur, leur deuxième album. Depuis, il y a eu Palais D’Argile en 2021. Avant, il y avait eu Ici Le Jour (A Tout Enseveli) : c’était les débuts, en 2015. Cet été, lors d’un festival, une des têtes d’affiche était justement Feu! Chatterton. Je n’avais pas prolongé ma découverte de L’Oiseleur, alors j’avoue que ce concert absolument magique a logiquement marqué le début de mon histoire d’amour avec le quintet rock français.

Oui, en juillet dernier, j’ai eu la chance de voir le groupe sur scène. Alors que je rédigeais pour la gazette du festival un article annonçant le concert à venir le soir-même, je tilte : sur la programmation, à côté du nom du groupe qui jouera à 21h30 est accolé « chanson ». Le mot chanson, seul. Le directeur du festival est tout près de moi, je lui pose alors la question sur le genre auquel appartient le quintet français, et il me répond avec une évidence déconcertante que, oui, « c’est de la chanson ». De mon côté, sans réfuter le terme, j’aurais évidemment ajouté le terme « rock » tant, musicalement, il est évident que Feu! Chatterton, groupe certes francophone, n’a rien a envier à des grands groupes anglo-saxons que nous connaissons tous.

Le concert sera donc fabuleux, et au milieu des treize chansons jouées, quatre étaient des extraits du nouvel album à venir : ainsi, je découvrais en version live « Mon frère », « Allons voir », « L’étranger » et « Mille vagues ».

Feu! Chatterton réussit le mariage, non impossible mais tellement difficile, du vrai rock (au sens anglo-saxon du terme : les références que j’y entends, pour les plus récentes, vont de Radiohead à The Horrors ou encore The War On Drugs) et de la chanson (au sens français du terme, à savoir : avec des textes aussi profonds que poétiquement écrits, et chantés donc). De plus, il serait réducteur d’oublier l’influence de la musique électronique dans leurs albums, une influence particulièrement marquée sur Labyrinthe.

Bien entendu, parler de Feu! Chatterton revient aussi, irrémédiablement, à s’attacher aux textes, aux paroles d’un niveau littéraire absolument magique. Ce n’est pas un hasard si Arthur Teboul, le chanteur et auteur des paroles de son groupe, n’hésite pas, exceptionnellement, à aller chercher parmi de très grands noms de la musique ou la littérature française. Dans Labyrinthe, ce sont Louis deux poèmes qu’il a adaptés, l’un de Louis Aragon pour « L’étranger » et Léo Ferré pour « Le carrousel », deux auteurs chers à Arthur Teboul puisque le groupe a notamment repris « Zone libre » du premier et « L’affiche rouge » du second – et je vous invite à aller découvrir les quelques autres adaptation de poèmes de William Butler Yeats, Jacques Prévert et Paul Eluard sur leurs deux précédents albums.

De par son titre, l’album annonce la couleur : eh bien, quel bonheur de se perdre et divaguer avec Feu! Chatterton dans ce dédale sonore où l’on se sent guider par un horizon, lumineux, aux teintes orangées.

(in Heepro Music, le 26/10/2025)


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