The Antlers ‘ Blight

The Antlers est donc officiellement un duo depuis le précédent album, Green To Gold. Et, avant cela, Peter Silberman avait fait une pause bienfaisante avec un album solo tout en discrétion, Impermanence, en 2017. Concernant son groupe, le trio The Antlers avait fait sensation avec ce qui reste à ce jour leur chef-d’œuvre, Hospice, en 2009. Un album que j’ai du mal à écouter. Et pourtant, lorsqu’il s’agit des autres, que ce soit Burst Apart (2011), Familiars (2014) ou, donc, Green To Gold (2021), je dois bien admettre que je suis ce qu’on pourrait appelé un fan, presque un inconditionnel.

Pour en arriver à Blight, Peter Silberman et Michael Lerner ont écrit et composé entre 2021 et 2024. Silberman chanter et joue du piano, de la guitare, de la basse et du synthétiseur, et a produit les nouvelles chansons, accompagné de Lerner à la batterie. Oui, depuis toujours, on sait que The Antlers est avant tout le projet d’un homme. Toutefois, et comme la plupart du temps, il est rarissime qu’une œuvre musicale naisse d’une seule et même personne, aussi douée ou géniale (ou inspirée) soit-elle.

« Consider the source » ouvre l’album avec la voix et le piano de Peter Silberman… avant que la batterie de Michael Lerner ne vienne le sortir de sa solitude automnale. La tonalité est très intimiste en début d’album avec « Pour », et il faut remonter à Impermanence pour retrouver une musique aussi délicate et légère. Mais la musique va évoluer à nouveau en deuxième partie du morceau. Et là, on se sent dans une certaine continuité de Green To Gold, quand bien même la luminosité dorée de celui-ci est devenue plus opaque et teintée de pastels. En effet, les thématiques viennent s’attacher à tout ce qui nous concerne au quotidien – de nos achats d’objets venus de l’autre bout du monde à notre impact sur les générations futures – mais un quotidien tout sauf enivrant.

Ce septième album de The Antlers semble de prime abord assez hermétique et froid, mais au fil des écoutes une certaine chaleur finit par faire surface, dévoilant toute la beauté de la musique du duo, une musique transportée par Peter Silberman, parfaitement accompagné par Michael Lerner.

(in Heepro Music, le 29/10/2025)

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