🎬L'ÉTRANGER Un film de François Ozon
Avec Benjamin Voisin, Rebecca Marder , Pierre Lottin, Denis Lavant, Swann Arlaud
Alger, 1938. Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’années, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, une collègue de bureau. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches jusqu’à un drame sur une plage, sous un soleil de plomb…
Un pari audacieux signé François Ozon
François Ozon s’attaque à un monument de la littérature française : L’Étranger d’Albert Camus. Adapter un tel chef-d’œuvre, symbole de l’absurde et de la solitude humaine, relevait d’un défi considérable. Le cinéaste réussit pourtant à en livrer une relecture moderne, épurée et d’une intensité rare, fidèle à son goût pour les personnages ambigus et les atmosphères troubles.
Une histoire intemporelle
Alger, à la fin des années 30. Meursault, jeune employé sans histoire, vit au rythme de ses habitudes et de ses silences. Indifférent à la mort de sa mère, détaché du monde qui l’entoure, il traverse les jours comme un spectateur de sa propre vie. Jusqu’à un jour de chaleur écrasante où un geste irréversible bouleverse son destin. Son procès révélera alors une société plus prompte à juger son absence d’émotion que son acte lui-même.
Benjamin Voisin, un Meursault magnétique
Dans la peau de Meursault, Benjamin Voisin livre une interprétation fascinante, à la fois fragile et déroutante. Son jeu minimaliste, tout en retenue, capte parfaitement l’essence du personnage : un homme déconnecté du monde, prisonnier d’un soleil implacable et d’un destin absurde. Face à lui, Rebecca Marder incarne une Marie lumineuse, symbole fugace d’un bonheur impossible.
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Une mise en scène solaire et oppressante
François Ozon opte pour un noir et blanc hypnotique, baigné d’une lumière écrasante. Chaque plan semble transpirer la chaleur, la poussière, la tension. La caméra, souvent fixe, observe Meursault sans le juger. La bande sonore, discrète mais envoûtante, accentue cette sensation d’isolement et de fatalité. Le spectateur se retrouve, lui aussi, face à l’absurde — témoin d’un monde sans sens.
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Un film qui interroge notre époque
Plus qu’une simple adaptation, L’Étranger devient une réflexion sur l’indifférence, le regard social et la quête de sens dans un monde saturé d’images et de jugements. Ozon parvient à faire résonner le texte de Camus dans notre présent, avec une force universelle. Le film questionne notre rapport à l’empathie, à la morale et à la liberté.
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Un grand moment de cinéma
L’Étranger est une œuvre exigeante, poétique, profondément humaine. François Ozon signe un film d’une pureté rare, porté par une direction artistique remarquable et un casting habité. Entre lumière et silence, beauté et désespoir, cette adaptation s’impose comme l’un des grands événements cinématographiques de l’année.
