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48e Festival du film italien de Villerupt

Publié le 30 octobre 2025 par Paulo Lobo
Festival film italien Villerupt
Me rendre, comme chaque année, au festival du film italien de Villerupt.

Cette année, le festival en est à sa 48ᵉ édition, du 24 octobre au 11 novembre — et j’ai l’impression qu’il m’accompagne depuis longtemps.

Revenir ici, pour moi, est toujours une expérience sensible, qui se déplie doucement, par vagues.

Je ne dirais pas que le film n’a pas d’importance. Mais ce qui me touche d’abord, ce qui me retient, c’est l’ambiance.

Retrouver l’hôtel de ville, sa salle, les espaces à l’entrée, la librairie, les expositions…

Revoir des visages connus.

Des personnes, souvent bénévoles, croisées lors des éditions précédentes, et qui sont toujours là, vaillantes au poste, avec le sourire et la bonne humeur.

Et puis la ville elle-même, avec cette atmosphère reconnaissable entre toutes, ce parfum presque italien : une présence dans l’air, dans la lumière, dans la manière de se souvenir.

Évidemment, l’esprit y est pour beaucoup — et la mémoire, peut-être, encore davantage.

Je ne suis malheureusement plus critique de cinéma. Pourtant, j’aime toujours me laisser glisser dans cette rêverie en plein jour, cette rêverie éveillée qu’est la projection d’un film.

Une projection qui ne se limite pas à l’écran, pendant une heure et demie ou deux, mais qui continue de rejaillir ensuite sur les parois de notre pensée.

Les images ont ce pouvoir de s’infiltrer en nous, et de nous faire voyager, même si nous restons assis sagement dans notre fauteuil.

Alors, cette année, le premier film que j’ai vu dans le cadre du festival est « Lasciami andare » de Stefano Mordini (2020), présenté ici dans le cadre d’un focus sur Venise.

Je ne connaissais ni le réalisateur ni les acteurs. Et pourtant, j’avoue : ce fut une belle surprise.

Ce n’est pas un chef-d’œuvre, ni un grand film. Mais c’est une œuvre juste, maîtrisée, que l’on regarde avec plaisir et intérêt.

Et puis on est vraiment plongé dans l’ambiance de Venise.

Une Venise très actuelle, filmée au ras de l’eau.

L’eau est partout : elle s’infiltre dans les maisons, elle remonte, elle envahit.

Elle devient la grande interrogation du film.

Le protagoniste, Marco, est d’ailleurs ingénieur et son travail consiste précisément à empêcher que les maisons ne soient rongées par l’eau qui les pourrit depuis le bas.

C’est l’histoire d’un couple, ou d’un ex-couple, d’un enfant qui meurt, et des ravages silencieux que cette perte entraîne au fil des années.

Le film est bien réalisé, l’ambiance est juste, le scénario est correct. Et les acteurs sont remarquables, surtout Stefano Accorsi, qui interprète Marco.

Ce qui est vraiment intéressant dans ce film, c’est l’atmosphère vénitienne, le sens des espaces, la qualité de l’interprétation, et le rendu très juste du deuil.

Très forte la métaphore de l’eau qui monte, glisse, s’insinue, gagne.

La manière dont les personnages vivent en équilibre sur cette ligne fragile, entre ce qui remonte et ce qui disparaît.

Ce que j’ai perçu, aussi, c’est la force des corps : cette vérité un peu rugueuse du cinéma italien, où les êtres ne sont pas des rôles mais des visages, des voix, des présences auxquelles on croit immédiatement.

Oui, souvent, dans le cinéma italien, les personnages sont d’une vérité désarmante. 

Est-ce que c’est la langue ? Est-ce que c’est la manière de filmer ? Est-ce que c’est tout simplement la qualité de l’interprétation ? 

Je ne sais pas.

En tout cas, on a vraiment l’impression de connaître ces gens, de les reconnaître.

D’avoir en face de nous de vraies personnes en chair et en os, avec leurs aspérités, leurs fragilités.

Le film touche surtout à ce niveau-là : dans le sensible, dans l’intuitif. Bien plus que par l’histoire en elle-même.

J’aime beaucoup la manière dont la lumière circule dans le film.

En tout cas, un bon film. Pas extraordinaire, non. Mais juste, précis, et prenant de bout en bout.

Donc, une belle manière de commencer le festival. 

Je voulais aussi mentionner les expositions consacrées à Claudia Cardinale dans le cadre du festival.

On y retrouve des photographies d’elle, prises notamment sur le tournage de Huit et demi de Fellini.

De très beaux clichés en noir et blanc.

C’est vraiment magnifique.

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