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Avant de quitter la rame

Publié le 31 octobre 2025 par Adtraviata
Avant quitter rame

Quatrième de couverture :

Il y a Alice, qui n’aime ni Paris, ni le métro, ni les petits encarts de poésie qui y sont affichés. Qui n’a guère d’autre choix que de faire avec, cependant. Alors elle râle. Pas toujours.

Il y a Nadya, qui souvent marche sur un fil, et qui boit ces quelques vers arrachés au métro comme si sa vie en dépendait. Elle en dépend peut-être. Allez savoir…

Et entre les chassés-croisés de Nadya et d’Alice, se glissent d’autres histoires avec un soupçon de poésie, et sans métro.

Quel petit bijou que ce « mini-recueil » écrit par Gaëlle Pingault ! Elle me l’a dédicacé en 2017 avec ces mots : « Quelques grammes de poésie… Quelques centilitres de métro… Saupoudrez d’échos de la (vraie) vie… Finalement il faut peu d’ingrédients pour faire un livre ! » Je pourrais compléter avec cette parole de chanson « Il en faut peu pour être heureux » car ce petit livre m’a comblée de joie. Sa construction, qui alterne des récits de « Poésie urbaine » dans le métro et des nouvelles centrées sur d’autres personnages, vise à faire se rencontrer Alice, esthéticienne qui n’aime pas et ne se sent pas concernée par la poésie tranchée, cassée, éparpillée dans les couloirs du métro parisien, et Nadya, fragile jeune femme que les fragments poétiques aident à ne pas « se faire avaler par le grand monde ». Entretemps, nous aurons eu le coeur dilaté par le destin de Stéphane qui a su dépasser un deuil insupportable et a trouvé le bonheur, par cette amie qui accueille le bébé que des amis ont longuement attendu, nous partagerons la fatigue épuisante d’un homme qui s’offre une escapade dans le Nord et l’angoisse d’une autre jeune femme qui attend un résultat médical. Les textes courts sont traversés d’éclats de poésie, de Brassens, du goût des premières framboises et le tout forme un condensé d’humanité plein de tendresse et de justesse. Une petite pépite à lire et à relire. Merci, Gaëlle Pingault.

« Il respire fort. A chaque visite, il savoure en arrivant l’odeur du chèvrefeuille. Depuis huit ans, pile aujourd’hui, sa première épouse est enterrée ici. il n’oublie pas, n’oubliera jamais, ces quelques instants de douceur, le jour de l’enterrement, lorsque le parfum de l’immense chèvrefeuille ornant l’entrée du cimetière était parvenu jusqu’à lui. Un court instant, la douleur s’était suspendue. Un court instant, il s’était senti léger, lui qui pesait si lourd depuis quelques jours.

Il aime cette odeur. »

Gaëlle PINGAULT, Avant de quitter la rame, Quadrature, 2017

Quadrature fête ses 20 ans en 2025.


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