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Il deserte : georges ou la vie sauvage

Publié le 06 novembre 2025 par Lorraine De Chezlo

deserte georges sauvaged'Antoine De Caunes et Xavier Coste

Bande dessinée - 200 pages

Editions Dargaud - mars 2025

Georges De Caunes, père d'Antoine, journaliste star, voyageur explorateur, décide en 1962 d'aller vivre seul - ou presque, son chien Eder sera son compagnon fidèle - sur l'île déserte d'Eiao, en Polynésie. Il a besoin de solitude et cette expédition est rendue possible avec l'engagement de livrer des chroniques quotidiennes par les ondes radio qui lui seront réservées. Un homme libre qui veut éprouver l'extrême liberté. Un homme mais aussi un père : Antoine, lui, n'a que huit ans, et son père va terriblement lui manquer. A son retour, son père va éternellement le faire s'interroger. Pourquoi cette envie de partir pour affronter ces épreuves ? Quand, des décennies plus tard Antoine met la main sur le journal de son Georges, il continue d'y chercher des réponses...

deserte georges sauvage
Cet album est graphiquement magnifique par les planches saturées de couleurs rouge et or, éblouissant le lecteur de chaleur et de soleil, et contrastant avec les extraits d'archives ou encore les cases où Antoine, vivant sa solitude d'enfant, est assis dans sa chambre, pensant à son père ou tendant l'oreille lors des chroniques radio.

Du journal retrouvé et des plongées dans les archives de presse, radio et télé, les deux co-auteurs ont créé une double biographie : mis en image celle du père Georges, pendant cette année 1962, mais aussi celle d'Antoine qui est le second narrateur (avec sa propre typo). A travers les âges, les décennies, malgré l'absence d'hier ou celle d'aujourd'hui, ils se parlent, se répondent, toujours en décalage, mais éternellement avec une infinie tendresse.

Georges, ce Robinson déterminé, est vaillant mais rapidement la réalité s'impose, celle que les Maoris eux-mêmes ne voudraient pas s'imposer : les moustiques et les mouches infatigables et omniprésents, les moutons et cochons sauvages qui peuvent faire des ravages, les poules qu'il a apporté, le cagnard et la sécheresse. Heureusement, il y a Eder, qui parle et épaule. Georges ne veut se résoudre à écourter son séjour et appeler à l'aide, son orgueil est trop grand, jusqu'aux insurmontables difficultés. J'ai été éblouie.

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