Il y a exactement une semaine, se décidaient des élus dans quelques États des États-Unis. Et des juges dans des cours suprêmes des États. J'apprenais du même coup que chaque État avait sa propre cour suprême.
Présentement, au Congrès 219 Républicains sont élus et 213 sont Démocrates. 3 sièges sont vacants. En raison de 2 décès et d'une démission. Tous ces sièges sont en jeu à la mi-mandat. Au Sénat, 45 Démocrates ont un siège, 3 sont indépendants, et 53 sont Républicains. Ils sont tous élus pour 2 ans, de là, les élections de mi-mandat. Qui seront l'an prochain trrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrès suivies. Jamais un président n'a été si peu populaire.
Couper les programmes alimentaires avant Noël ? Ça ne devrait exister que chez les vilains dans les mauvais films.
Ce qui a plus ou moins passé inaperçu, parce que les médias ne retiennent souvent que le plus bruyant et sous les projecteurs, c'est ce qui s'est passé au Mississippi. État du Sud des États-Désunis.
Parce que le Mississippi n'a pas attendu d'en avoir la permission. Les gens parlent de super majorité mais ils passent à côté du vrai miracle. Ça a changé de camp pas parce que ce serait une nouvelle sorte de voteurs, ça a changé de camp parce que les gens en ont finalement eux assez. Ils/elles ont organisés leurs communautés. Ils/elles se sont présenté(e)s les uns pour les autres. Ils/elles ont construit leur propre momentum sans la cavalerie. Pas de couverture médiatique nationale sous les projecteurs, pas de poches profondes ou de machines dans la campagne électorale, simplement des gens du Mississippi, fatigués, fiers et déterminés qui ont décidé ensemble que "sans espoir" étaient des mots dits par des gens qui ne mettent pas le pied au Mississippi.
On pouvait le sentir dans l'air comme le bruit d'une porte qui se ferme fort. Ou encore le son du poids de la pluie sur la poussières juste avant l'aube. La tranquille résolution des visages de ceux et celles qui passent leurs vies entières à se faire dire que leurs vies n'ont pas d'importance. Qu'ils/elles ne changeront jamais rien.
Mais cette fois, c'est ce qu'ils/elles ont fait. Ils ont changé. Ils ont élu une cour suprême d'État, Démocrate. C'est ce que les Démocrates doivent comprendre et s'apprêter à surfer comme vague. Vite. Le support y est, les votes maintenant aussi. Ce qu'il manque n'est pas d'y croire, ce sont des investissements, sur des décennies où on s'était toujours dit que le Sud est beaucoup trop rouge, trop têtu, pour penser élire des Démocrates. THEY DID. Démocrates, vous ne pouvez pas gagner un combat auquel vous ne vous présentez pas.
Arkansas, Mississippi, Alabama, Louisiane. Ces endroits ne sont pas des terrains minés de gens à 8 dents votant pour des gens à 8 yachts aveuglément. Ces États sont remplis de gens qui croient aussi au bien.
Dans chacun de ses moments, quelques chose attend de s'allumer. Et a fait lumière mardi dernier. Dans la plus belle des lumières de la lune d'automne. Une fente dans l'armure de l'inévitable. Un rappel que ce qu'on sème, va pousser. Quelque chose de beau et d'engagé. D'enragé. Quand les gens du Mississippi se sont levés, ils n'ont pas qu'élu de nouveaux visages. ils ont ressuscité une vérité que le pays passe son temps à oublier.
Pour presque un siècle, ces gens se sont fait dire que leur voix ne comptaient pas vraiment. Mardi le 4 novembre, ils ont cessé de croire cette menterie. L'espoir n'est pas qu'un luxe du Nord. Il peut naitre de la sueur et de la lutte des travailleurs et travailleuses du Sud. Le bel entêtement de certains gens du Sud a été celui de vouloir le bien.
Et avec une grâce de feu, il y a une semaine, jour pour jour, le Mississippi a réchauffé bien des coeurs.
Et les Républicains, grâce à leurs tristes valeurs, y ont lu, tragédie.
Aujourd'hui, jour du souvenir, quand ce gouvernement qui tient en otage tombera, tous, on se souviendra.
