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Paul McCartney et Marvel : l’incroyable histoire de Magneto and Titanium Man

Publié le 12 novembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Dans les années 1970, Paul McCartney redécouvre les comics Marvel et s’inspire de cet univers pour composer Magneto and Titanium Man en 1975. Cette chanson fantaisiste rend hommage à trois super-vilains emblématiques. L’enthousiasme du musicien est salué par Jack Kirby, co-créateur de Magneto, qui lui offre un dessin inédit. Ce lien entre McCartney et Marvel illustre la fusion entre la pop et la bande dessinée.


L’univers foisonnant des comics Marvel a depuis longtemps conquis les écrans de cinéma, reléguant quelque peu les bandes dessinées elles-mêmes à un rôle secondaire. Pourtant, dans les années 1970, ces publications jouissaient d’une popularité indéniable et d’une aura de coolness que peu d’autres médias pouvaient revendiquer. C’est dans ce contexte que Paul McCartney, figure emblématique de la musique et ancien membre des Beatles, trouva son inspiration dans les pages colorées des aventures de super-héros.

Sommaire

La découverte de Marvel par Paul McCartney

Dans les années 1970, Paul McCartney se passionne pour Marvel Comics lors d’un séjour en Jamaïque. Comme il le confie à Paul Gambaccini dans le livre Paul McCartney: In His Own Words, il redécouvre les bandes dessinées avec émerveillement : « Nous allions au supermarché chaque samedi. Ils recevaient un nouveau stock de comics. Je ne lisais plus de BD depuis mes 11 ans, pensant avoir grandi, mais je suis revenu vers elles quelques années plus tard. Les dessins sont incroyables. Je pense que dans 20 ans, certains de ces artistes seront vus comme de petits Picasso. »

Cette fascination tardive pour l’univers graphique de Marvel contraste avec son enfance britannique. Contrairement aux jeunes Américains de sa génération, baignant dès les années 1950 dans les aventures de Spider-Man, des X-Men ou des Avengers, les Britanniques avaient leur propre tradition de bandes dessinées humoristiques comme The Beano et The Dandy, centrées sur des bêtises enfantines et des situations burlesques plutôt que sur des affrontements épiques entre super-héros et super-vilains.

Ce n’est qu’au tournant des années 1980-1990 que les comics de super-héros prennent une ampleur significative au Royaume-Uni. Mais McCartney, toujours en avance sur son temps, s’est plongé dans cet univers bien avant le grand public britannique.

« Magneto and Titanium Man » : Un hommage musical aux super-vilains

Cette redécouverte des comics inspire directement McCartney dans la composition de Magneto and Titanium Man, un morceau fantaisiste paru en 1975 en face B du single Venus and Mars/Rock Show. Dans cette chanson, il met en scène trois célèbres super-vilains de Marvel : Magneto, le maître du magnétisme et ennemi emblématique des X-Men ; Titanium Man, adversaire métallique d’Iron Man ; et Crimson Dynamo, autre antagoniste de l’homme de fer.

Le titre relate une intrigue absurde et humoristique dans laquelle ces personnages de fiction viennent avertir le narrateur qu’une mystérieuse femme pourrait être impliquée dans un cambriolage. À leur grande surprise, il s’avère qu’elle est bien une criminelle chevronnée. Bien sûr, les fans puristes de Marvel pourraient objecter que Magneto, grand architecte de la suprématie mutante, a probablement des préoccupations plus grandes qu’un simple braquage de banque. Mais McCartney ne cherche pas la cohérence scénaristique : il s’amuse avec ces figures iconiques et rend hommage à un univers qu’il admire.

L’enthousiasme des créateurs de Marvel

L’engouement de Paul McCartney pour les comics ne passe pas inaperçu chez Marvel. En 1976, lors d’un concert de Wings au Forum de Los Angeles, Jack Kirby, l’un des fondateurs de Marvel et co-créateur de Magneto, assiste au spectacle avec sa fille, Sue Kirby, grande admiratrice des Beatles. Non seulement ils bénéficient de places au premier rang, mais ils rencontrent aussi McCartney en coulisses.

Pour marquer l’événement, Kirby réalise un dessin spécial représentant Magneto tenant Wings dans ses griffes, avec McCartney au premier plan coiffé d’un haut-de-forme. Ce cadeau symbolise parfaitement la rencontre entre deux univers artistiques majeurs du XXe siècle : la musique pop et la bande dessinée de super-héros.

Entre admiration et influence mutuelle

L’anecdote entourant Magneto and Titanium Man illustre la relation réciproque entre la musique et les comics. Si McCartney a trouvé l’inspiration dans les pages de Marvel, l’influence des Beatles et de la culture rock en général a également marqué le monde des comics. Dans les années 1960, les X-Men eux-mêmes arborent des looks et des attitudes évoquant la révolution culturelle portée par la musique britannique. Le personnage de Dazzler, créé en 1980, incarne littéralement cette fusion en étant une super-héroïne et une rock star.

Même si Magneto and Titanium Man reste une chanson relativement méconnue du grand public, elle témoigne d’un pan plus large de la culture pop où les arts se répondent et s’entrelacent. Paul McCartney, éternel curieux et touche-à-tout, a su capter l’essence d’un médium qu’il venait tout juste de redécouvrir pour en faire une chanson à la fois ludique et emblématique de son époque.

L’histoire de McCartney et Marvel est avant tout celle d’une rencontre entre deux géants culturels, où l’imaginaire foisonnant des comics et la magie de la musique pop fusionnent le temps d’un morceau. Aujourd’hui encore, alors que Marvel domine le box-office mondial et que McCartney continue de remplir des stades, Magneto and Titanium Man reste une curiosité attachante, témoin d’une époque où la créativité passait sans effort d’un art à l’autre.


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