« Beware My Love » : L’énergie brute de McCartney avec Bonham et Wings

« Beware My Love » de Wings, un des morceaux les plus puissants du groupe, est un tour de force rock signé Paul McCartney. Avec l’incroyable collaboration de John Bonham de Led Zeppelin et une performance enflammée sur scène, ce titre dramatique et énergique est devenu un incontournable du répertoire post-Beatles de McCartney. Découvrez l’histoire, les sessions d’enregistrement et l’impact de ce morceau mythique.

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Parmi les nombreux joyaux de l’albumWings at the Speed of Sound, sorti en mars 1976,« Beware My Love »se distingue par son intensité dramatique et son énergie brute. Ce titre, souvent considéré comme l’un des morceaux les plus puissants de Paul McCartney post-Beatles, témoigne de l’ambition musicale du leader de Wings et de sa capacité à fusionner harmonieusement lyrisme et explosion rock.

Sommaire

• Une genèse marquée par la collaboration avec John Bonham
• L’aboutissement du morceau aux Abbey Road Studios
• Une face B qui crée la surprise
• Une performance déchaînée en concert
• Un titre emblématique du rock de McCartney

Une genèse marquée par la collaboration avec John Bonham

L’histoire de « Beware My Love » commence en 1975, lors d’une première session d’enregistrement aux Olympic Sound Studios de Londres, le 28 août. Lors de cette prise initiale, Paul McCartney fait appel à une légende du rock :John Bonham, batteur emblématique de Led Zeppelin. L’absence temporaire de Joe English, batteur officiel de Wings, permet à McCartney d’inviter Bonham, dont la frappe lourde et puissante allait apporter une dimension inédite au morceau.

Dans une interview de 2014, McCartney revient sur cette collaboration unique :« John était un bon ami et un batteur que j’admirais. Pour moi, mes trois batteurs préférés étaient Ringo [Starr], Keith Moon et Bonham. J’adorais sa puissance. Un jour, je lui ai proposé de jouer sur une chanson que j’avais, et nous sommes entrés en studio. J’étais au piano, et lui martelait sa batterie. »

Cette version, bien que fascinante par l’intensité qu’y insuffle Bonham, ne sera pas conservée pour l’album final.

L’aboutissement du morceau aux Abbey Road Studios

Wings retourne en studio pour enregistrer une version définitive de « Beware My Love » le 17 octobre 1975 aux mythiquesAbbey Road Studios. Cette fois, la formation complète du groupe participe à l’enregistrement :

• Paul McCartney: chant principal, piano, harmonium, synthétiseur ARP
• Linda McCartney: chœurs, synthétiseur Moog
• Denny Laine: basse, chœurs
• Jimmy McCulloch: guitare acoustique et électrique
• Joe English: batterie

Malgré cette nouvelle captation, McCartney n’est pas encore pleinement satisfait. Le 27 janvier 1976, le groupe effectue alors53 prises supplémentairesdu morceau, dont près de la moitié en version complète. L’enregistrement final, qui figure sur l’album, est une combinaison des sessions d’octobre et de janvier, avec une fin reprise de la version de janvier.

Les voix, élément essentiel du morceau, sont enregistrées en overdub les 22 et 23 janvier 1976. McCartney pousse ici sa voix dans ses retranchements, atteignant une intensité quasi viscérale, contrastant avec le début plus posé de la chanson.

Une face B qui crée la surprise

Si « Beware My Love » ne fait pas l’objet d’une sortie en single, il figure enface Bdu tube « Let ‘Em In » en juin 1976 aux États-Unis, et en juillet au Royaume-Uni. « Let ‘Em In » devient un immense succès, atteignant ladeuxième place des charts britanniqueset latroisième place du Billboard Hot 100aux États-Unis. Le contraste entre la légèreté de « Let ‘Em In » et la tension dramatique de « Beware My Love » témoigne de la diversité musicale de Wings et de la richesse deWings at the Speed of Sound.

Ce pressage avec pochette allemande est réédité en 2022 dans lecoffret collectorThe 7″ Singles Box, qui regroupe l’ensemble des singles de Paul McCartney en format vinyle 45 tours.

Une performance déchaînée en concert

L’apothéose de « Beware My Love » se dévoile sur scène lors de la tournéeWings Over The Worlden 1976. Loin d’une simple reproduction studio, la version live explose de vitalité, offrant à Paul McCartney une occasion de démontrer sa puissance vocale et à Wings de prouver qu’ils étaient l’un des meilleurs groupes de rock en concert de l’époque.

L’une des performances les plus marquantes a lieu le7 juin 1976 au McNichols Sports Arena de Denver, immortalisée sur l’album liveWings Over America. La tension monte progressivement, McCartney envoûte l’audience avec une intro sombre et pesante, avant que le morceau ne bascule dans une explosion instrumentale menée tambour battant par Joe English et Jimmy McCulloch.

Un titre emblématique du rock de McCartney

Aujourd’hui, « Beware My Love » demeure un morceau culte parmi les amateurs de McCartney et de Wings. Son dynamisme et sa construction dramatique en font un des morceaux les plus rock du répertoire post-Beatles de McCartney.

Si l’albumWings at the Speed of Soundest parfois critiqué pour son aspect plus « commercial », « Beware My Love » prouve que McCartney n’a jamais perdu son élan rock ni sa passion pour l’expérimentation. Entre répétitions acharnées, collaboration mythique avec Bonham et apogée en live, le morceau s’impose comme l’un des plus grands moments de la discographie de Wings.

Plus qu’un simple titre, « Beware My Love » est un avertissement musical : celui d’un McCartney survoltant son rock, mêlant ferveur et intensité, et prouvant une fois de plus qu’il était bien plus qu’un simple faiseur de mélodies pop. »}