Auteur : Dahlia Blake
Editeur : Nox Albin Michel
Durée : 12h53
Histoire : Ce devait être une mission simple. Pourtant, ses sentiments menacent de tout compromettre…
Violet Baker fait rêver Paris avec son spectacle aux Folies Bergère. Influenceuse adulée le jour, reine du cabaret la nuit, elle navigue dans un monde de paillettes et de secrets. Ethann Legrand, séduisant journaliste, veut écrire sa biographie. Du moins, c’est ce qu’il prétend… Car derrière le charme d’Ethann se cache Onyx, un espion de la DGSE. En apparence, sa mission est simple : utiliser Violet pour s’infiltrer dans l’entourage d’un magnat de la tech aux intentions douteuses. Mais à mesure qu’Onyx plonge dans l’univers envoûtant de Violet, les frontières se brouillent et les sentiments qu’il croyait feindre pour la séduire deviennent dangereusement réels…
Mon Avis : ★★★★☆. Dès les premières pages, Black Venus propulse le lecteur dans un Paris mêlant paillettes et ombres : de jour, Violet Baker séduit le public aux Folies Bergère et sur les réseaux en tant qu’influenceuse, de nuit elle règne sur le cabaret, reine charismatique et mystérieuse. De l’autre côté, Onyx (alias Ethann Legrand) débarque dans son univers sous le couvert d’un journaliste chargé d’écrire sa biographie, alors qu’en vérité il est un agent infiltré de la DGSE. Le point de départ est audacieux : espionnage, mission d’infiltration, faux‑semblants et attraction dangereuse coexistent dès l’incipit.
L’atmosphère générale dégage un mélange réussi entre romance et suspense. On sent que l’auteure a pris soin de construire un univers stratégique et glamour : le monde du cabaret, l’univers de l’espionnage et le décor parisien s’entremêlent de façon crédible. Plusieurs lecteurs soulignent que « l’espionnage et le suspense au cœur du récit » donnent à l’histoire une dimension qui va au‑delà de la romance classique. Le rythme monte progressivement, puis s’accélère dans la seconde partie, avec des rebondissements, des révélations et un crescendo d’émotions qui tient le lecteur en haleine.
Violet est, à mon sens, un modèle de personnage fort : artiste, influenceuse, femme noire assumée, elle incarne à la fois l’ambition, la résilience et une certaine vulnérabilité. On comprend très vite qu’elle ne sera pas simplement un catalyseur pour l’agent Onyx mais un être à part entière, avec sa propre voix et ses propres combats (racisme, violences, identité). Onyx, quant à lui, apparaît d’abord comme un homme de missions, froid, professionnel, masqué — mais l’évolution de son personnage vers une humanisation, une fragilité reconnue, rend son arc réellement intéressant. Le duo est bien équilibré : tension, désir, mais aussi une construction plus subtile que le simple « sauveur/assistée ».
Malgré ces qualités évidentes, quelques réserves méritent d’être soulignées. Le style, bien que fluide, peut parfois verser dans l’usage d’adverbes lourds ou d’un ton un peu uniforme pour les deux voix narratives, ce qui nuit à la singularité des personnages. Le récit, dans la première partie, souffre peut‑être d’un léger temps d’installation, d’un besoin de poser trop d’éléments avant de passer à l’action. Et si le plot‑twist est globalement bien perçu, certains lecteurs ont pointé quelques pistes trop visibles ou un final un peu précipité. De plus, pour les amateurs de romance purement légère ou de suspense ultra‑sérré, l’équilibre ici peut paraître un peu hybride : romance romantique + intrigue d’espionnage = double exigence.
En définitive, Black Venus se présente comme une très belle découverte pour quiconque aime les récits mêlant intensité, séduction et enjeux secrets. La rencontre entre une femme de spectacle et un espion, dans un décor parisien élégant mais dangereux, est traité avec soin, inventivité et émotion. Le roman ne choisit pas entre romance et suspense : il les conjugue, et ce pari fonctionne. Il s’adresse à un public prêt à plonger dans une intrigue plus noire que la moyenne des romances et à s’attacher à des personnages complexes. Pour ma part, je le recommande chaleureusement — tout en conseillant de commencer quand on a un peu de temps devant soi (le volume est conséquent) et l’envie de s’immerger dans une histoire dense.
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