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La blanchisserie de Tarjei Vesaas

Par Sylvie

Norvège, 1946

Editions Flammarion

La blanchisserie de Tarjei Vesaas

Tarjei Vesaas (1897- 1970) est l'un des plus grands écrivains norvégiens de ce siècle ; il fut à la fois poète, dramaturge et romancier.

met en scène des couples qui se déchirent pour une histoire de jalousie. Dans un décor tout de blancheur, la noirceur des âmes va se révéler...

Dans une blanchisserie dont il est propriétaire, Tander va être attiré par la beauté de Vera, l'une de ses jeunes employées, elle-même courtisée par Jan, un jeune bûcheron. L'épouse de Tander surprend cette attirance et sur un coup de tête, marque une inscription infâmante dans la rue : Personne ne s'est jamais intéressé à Johan Tander .

Tander est persuadé que cette infamie vient de Jan et se prépare à le tuer pour se venger...

Quiproquos, honneur bafoué, passion, vengeance : les rancoeurs, les bassesses humaines se déploient dans le lieu de la blancheur lustrale, dans l'endroit où l'on lave le linge sale. Et tout l'art de Vesaas réside dans ce jeu de clair-obscur terrible : pour éviter la honte, Tander effacera l'inscription la nuit venue et attend le soir pour se venger. A la blancheur du linge, s'oppose la nuit qui tombe peu à peu sur le paysage et sur les cœurs...

L'âme semble être attirée par ce lieu de pureté : ainsi, le vieux Krister, mourant, souhaite s'allonger près de l'étendoir pour finir ses jours ; il ira jusqu'à voler une chemise blanche pour se recouvrir d'une voile de blancheur.

Avec la nuit qui s'approche, arrive le temps des règlements de compte, de la vengeance. L'obscurité amène le déchaînement des passions.

Tout se déroule en une journée ; l'écriture est rapide, concise ; le temps présent accélère la dramatisation. Unité de lieu, de temps, d'action : nous ne sommes pas loin de la tragédie classique. Avec le cheminement du vieux Krister qui se cherche l'endroit idéal pour dormir, Vesaas livre une chronique d'une mort annoncée...

Je vous laisse découvrir le premier paragraphe pour vous faire découvrir cette étrange atmosphère :

" Comme animé d'une force propre, presque luminescente, le linge blanc accroché aux fils ressort dans la pénombre estivale. Exposé à la rosée de la nuit et aux premiers rayons du soleil.

Il y a ici une petite ville autour de laquelle se sont agglutinées de nouvelles bourgades. Et c'est en contrebas de l'ensemble que se trouve la laverie, là où s'effectue l'étrange besogne.

L'obscurité s'épaissit. Les lumières environnantes s'éteignent une à une. Mais ici, il ne fait pas vraiment sombre car de l'étendoir émane une lueur de plus en plus vive que l'effet destructeur de la nuit rend spécialement précieuse "


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