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« Movie Magg » : Quand Paul McCartney rend hommage à Carl Perkins

Publié le 21 novembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Avec Movie Magg, Paul McCartney revisite un classique de Carl Perkins pour son album Run Devil Run en 1999. Ce morceau rockabilly, écrit par Perkins à 13 ans, raconte une anecdote authentique de son enfance. Admirateur et ami du pionnier du rock, McCartney enregistre sa propre version avec une approche minimaliste, capturant l’essence brute et sincère du morceau. Un hommage vibrant à l’un de ses héros musicaux.


Lorsque Paul McCartney enregistreRun Devil Runen 1999, l’un de ses objectifs est de revisiter des classiques du rock’n’roll qui ont marqué son enfance et son adolescence. Parmi ces morceaux,Movie Maggde Carl Perkins occupe une place particulière, non seulement en raison de la passion de McCartney pour le rockabilly, mais aussi parce qu’elle incarne une histoire authentique et touchante du Sud profond des états-Unis.

Sommaire

Movie Magg: Un bijou du rockabilly

Movie Maggest une composition de Carl Perkins, écrite lorsqu’il avait seulement 13 ans. Le morceau, enregistré en 1955 dans les mythiques Sun Studios de Memphis, capture l’essence du rockabilly naissant : un rythme enlevé, des paroles à la fois simples et imagées, et une énergie brute typique des enregistrements de l’époque.

L’histoire racontée par Perkins dans la chanson est véritablement autobiographique. Issu d’une famille modeste, il passait son temps dans les champs de coton du Tennessee avant de se consacrer à la musique.Movie Maggretrace l’un de ses souvenirs d’enfance : emmener sa petite amie Maggie au cinéma, non pas en voiture comme les jeunes de la ville, mais sur le dos de son vieux mulet prénommé Becky. Ce détail pittoresque confère à la chanson une véritable authenticité.

L’admiration de McCartney pour Carl Perkins

L’influence de Carl Perkins sur les Beatles est immense. Dans les années 1950, le groupe débute en reprenant les morceaux de l’auteur deBlue Suede Shoes. Paul McCartney et George Harrison, en particulier, nourrissent une grande admiration pour ce pionnier du rockabilly, et leur style de jeu s’inspire en partie de ses techniques de guitare.

Avec les années, cette admiration s’est transformée en une amitié sincère. McCartney et Perkins se croisent à plusieurs reprises au fil de leur carrière, partageant scènes et sessions de studio. McCartney enregistre notamment avec lui en 1981 pour l’albumGo Cat Go!et participe à plusieurs jam sessions oùMovie Maggfait déjà partie du répertoire.

L’enregistrement deMovie MaggpourRun Devil Run

Le 2 mars 1999, Paul McCartney se rend aux Abbey Road Studios pour enregistrer sa propre version deMovie Magg. Pour ce projet, il s’entoure de musiciens de renom : David Gilmour (Pink Floyd) à la guitare, Ian Paice (Deep Purple) à la batterie et Mick Green, guitariste rockabilly reconnu. Cependant, au fil de la session, McCartney réalise que la chanson fonctionne mieux avec une approche plus minimaliste. Peu à peu, les musiciens quittent l’enregistrement, et la version finale repose principalement sur la voix et l’acoustique de McCartney, soutenues par une batterie simple et efficace.

McCartney explique que cet enregistrement s’est révélé paradoxalement l’un des plus travaillés de l’album. Bien qu’il paraisse spontané et brut, il a nécessité plusieurs ajustements pour capturer l’esprit du morceau original tout en y ajoutant sa touche personnelle. Ce travail minutieux révèle à quel pointMovie Maggest plus qu’une simple reprise pour McCartney : c’est un véritable hommage à son ami Carl Perkins et à l’histoire unique qui entoure cette chanson.

Un témoignage d’amour au rock’n’roll

DansRun Devil Run, McCartney ne se contente pas de revisiter les classiques du rock’n’roll ; il leur insuffle une nouvelle vie avec la passion et l’authenticité qui le caractérisent.Movie Maggillustre parfaitement cette démarche. En choisissant ce morceau au charme désarmant, il réaffirme son amour pour la musique de ses jeunes années et rend hommage à une figure essentielle de son panthéon personnel.

Au-delà de l’aspect musical,Movie Maggtémoigne aussi d’une époque et d’un mode de vie révolus. Loin du glamour des stars du rock, Carl Perkins chantait la réalité des jeunes ruraux des années 1950. McCartney, en reprenant cette chanson avec humilité et enthousiasme, rappelle que le rock’n’roll est avant tout une affaire de vérité et d’émotion brute.

AvecMovie Magg, Paul McCartney ne se contente pas de revisiter un classique : il ravive la flamme d’un rock’n’roll authentique, témoin d’une époque où la musique était une évasion, un espoir, et surtout, une aventure partagée.


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