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I Am the Walrus : L’énigme psychédélique de John Lennon

Publié le 22 novembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

I Am the Walrus, l’une des chansons les plus énigmatiques des Beatles, intrigue par ses paroles absurdes et son atmosphère psychédélique. John Lennon a volontairement créé un texte cryptique en réponse aux analyses excessives de ses chansons. Le morceau, influencé par les drogues et la contre-culture, regorge de références à Lewis Carroll et à la philosophie orientale. Une œuvre défiant les attentes, un labyrinthe sonore sans signification unique, invitant l’auditeur à interpréter à sa manière.


Parmi les morceaux les plus énigmatiques des Beatles, I Am the Walrus occupe une place de choix. Sorti en 1967 sur la face B du single Hello, Goodbye, ce titre signé John Lennon intrigue par ses paroles absurdes et son atmosphère psychédélique. Depuis sa sortie, il alimente d’innombrables théories et spéculations. Mais qu’a réellement voulu dire John Lennon avec ce texte aussi déroutant que fascinant ?

Sommaire

Une réponse aux exégètes des Beatles

Lennon, agacé par l’analyse excessive des paroles des Beatles dans les milieux académiques, décide d’écrire une chanson volontairement cryptique. Selon la légende, il aurait appris qu’un professeur d’anglais faisait analyser ses chansons à ses élèves et aurait voulu pousser la logique à l’extrême en rédigeant un texte insaisissable.

L’expression « goo goo g’joob » en est un parfait exemple : un enchaînement de sons délibérément absurdes qui défie toute tentative d’interprétation rationnelle. Pour Lennon, cette chanson est avant tout un pied de nez aux analystes et aux intellectuels qui cherchent des significations cachées là où il n’y en a pas forcément.

Des références aux drogues et à la contre-culture

Impossible de parler de I Am the Walrus sans évoquer l’influence du LSD et de la contre-culture des années 1960. Lennon, alors en pleine période psychédélique, s’inspire de ses expériences sous acide pour créer un univers surréaliste peuplé d’images kaléidoscopiques.

La phrase « See how they run like pigs from a gun » peut être interprétée comme une critique de l’autorité, notamment des forces de l’ordre, que les jeunes contestataires appelaient souvent « pigs » à l’époque. Dans cette vision hallucinatoire, ces figures d’autorité sont tournées en dérision, fuyant comme des personnages grotesques d’un dessin animé.

Lewis Carroll et la symbolique du morse

Le vers « I am the walrus » trouve son origine dans The Walrus and the Carpenter, un poème de Lewis Carroll extrait de De l’autre côté du miroir. Dans cette œuvre, le morse et le charpentier manipulent et dévorent un groupe d’huîtres naïves, ce qui pourrait être interprété comme une allégorie sur la tromperie et l’exploitation.

Mais si cette lecture semble donner un sens au morceau, Lennon a lui-même brouillé les pistes. Dans une interview postérieure, il affirme que « le morse, c’était Paul », référence à Paul McCartney. Une déclaration qui, loin d’éclaircir le mystère, ajoute une couche supplémentaire à l’énigme.

Une réflexion sur l’identité et l’absurde

La première phrase du morceau, « I am he as you are he as you are me and we are all together », rappelle la philosophie orientale et l’idée d’une conscience collective. Lennon, influencé par la méditation et l’hindouisme, joue avec les notions d’unité et d’interconnexion.

Cependant, le caractère volontairement absurde du texte empêche toute interprétation univoque. L’accumulation de mots et d’images sans lien apparent crée un effet de désorientation, renforcé par les harmonies vocales et les effets sonores inhabituels.

Une œuvre conçue pour défier l’auditeur

Avec I Am the Walrus, Lennon ne cherche pas à raconter une histoire linéaire ni à faire passer un message précis. Il joue avec le langage, les sons et les attentes du public pour créer une expérience avant tout sensorielle. La richesse de ce morceau réside dans son ambiguïté et son refus de se laisser enfermer dans une seule signification.

Si certaines chansons des Beatles ont un sens clair, I Am the Walrus appartient à une catégorie à part. C’est un labyrinthe sonore, un puzzle dont les pièces ne s’assemblent jamais complètement. Et c’est peut-être là tout son génie : inciter chaque auditeur à y projeter sa propre interprétation, tout en acceptant que certaines choses échappent définitivement à la logique.


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