Sorti en 1986 sur Press To Play, Angry est l’un des titres les plus énergiques de Paul McCartney. Co-écrit avec Eric Stewart, il bénéficie des contributions de Pete Townshend à la guitare et de Phil Collins à la batterie. Enregistré en un temps record, ce morceau reflète une rare intensité dans la discographie de McCartney. Bien que non exploité en single, il marque une tentative de modernisation de son son et reste un témoignage de sa capacité à s’entourer des meilleurs musiciens.
Sorti en 1986 sur l’albumPress To Play, « Angry » marque un élan de rébellion musicale dans la discographie de Paul McCartney. Co-écrit avec Eric Stewart, ancien membre de 10cc, ce titre se distingue par une énergie brute et une intensité rare pour l’ex-Beatle, qui, à cette époque, cherche à moderniser son son en collaborant avec le producteur Hugh Padgham.
Sommaire
- Une genèse sous le signe de la spontanité
- Une session d’enregistrement éclair
- Une énergie brute, un message intense
- Une postérité discrète mais marquante
Une genèse sous le signe de la spontanité
L’enregistrement initial de « Angry » remonte à mars 1985. Pourtant, sous l’impulsion de Hugh Padgham, McCartney décide de retravailler le morceau, ne conservant que les voix principales et harmonies d’origine. La réinterprétation du titre s’appuie sur une instrumentation renouvelée, enrichie par des figures emblématiques du rock britannique.
C’est ainsi que Pete Townshend, le légendaire guitariste de The Who, rejoint le projet. McCartney, qui l’avait côtoyé lors de l’enregistrement duRockestraet lors du Live Aid de 1985, voit en lui l’interprète idéal d’un riff qu’il avait composé bien avant. « Chaque fois que je jouais ce riff, je pensais à Pete Townshend ! » raconte McCartney dans une interview accordée àSound On Sounden octobre 1986.
Une session d’enregistrement éclair
Le ré-enregistrement de « Angry » se déroule à une vitesse remarquable. En seulement deux heures, le morceau est bouclé, illustrant une efficacité digne des premières heures du rock britannique. L’apport de Pete Townshend est crucial : son jeu de guitare incisif confère à « Angry » une tension électrique palpable.
Outre Townshend, Paul McCartney fait appel à Phil Collins pour la batterie. Celui-ci, tout juste auréolé du succès planétaire deNo Jacket Required, produit par Hugh Padgham, se joint à la session. Dans une interview pourRolling Stoneen 2018, Collins se remémore l’expérience : « Ce n’était peut-être pas la meilleure chanson de Paul, mais jouer avec Townshend était fantastique. Quand il sourit en jouant, c’est que tout se passe bien. »
Parmi les autres musiciens présents, on retrouve Paul « Wix » Wickens aux claviers, ainsi que Linda McCartney et Eric Stewart aux chœurs. Linda immortalise d’ailleurs cette session avec plusieurs clichés, qu’elle enverra par la suite à Collins sous forme d’un album photo souvenir.
Une énergie brute, un message intense
« Angry » se distingue par son style rugueux et sa production tranchante. Porté par une ligne de basse martelante et des guitares saturées, le morceau se démarque du reste dePress To Play, qui explore des sonorités plus sophistiquées et synthétiques. Cette dualité reflète les ambitions de McCartney à cette période : expérimenter avec des sonorités modernes tout en conservant l’essence brute du rock.
Le texte, lui, traduit une frustration contenue, un sentiment de colère que McCartney extériorise rarement dans ses compositions. La voix du musicien se fait plus rugueuse, plus habitée, donnant au morceau une intensité rare dans son répertoire solo.
Une postérité discrète mais marquante
Bien qu’il ne soit pas exploité en tant que single, « Angry » bénéficie d’une seconde vie grâce à un remix signé Larry Alexander, qui devient la face B du 45 tours « Stranglehold » en octobre 1986. Ce remix trouve sa place en 2022 dans le coffretThe 7″ Singles Box, réunissant les singles de McCartney sous format vinyle.
Par ailleurs, la participation de Phil Collins est mise en avant dans son coffret de 2018,Plays Well With Others, qui réunit plusieurs collaborations du batteur au fil des décennies.
SiPress To Playdivise la critique et ne rencontre pas le succès escompté à sa sortie, « Angry » demeure un témoignage de la capacité de McCartney à s’entourer des meilleurs musiciens pour insuffler une énergie nouvelle à son travail. En conjuguant la puissance de Townshend, la rigueur de Collins et son propre talent mélodique, il livre un rock viscéral et percutant qui résonne encore aujourd’hui.
