La part du démon – Mathieu Lecerf

(ou comment j’ai failli passer à côté d’une pépite)

Editions Pocket, 454 pages

Quatrième de couverture:
Une religieuse sauvagement assassinée et mutilée, à Paris, ça n’arrive jamais. Pourtant, c’est la première affaire du lieutenant Esperanza Doloria à son arrivée au 36, rue du Bastion.
Au couvent où enquêtent Esperanza et le capitaine Manuel de Almeida, la religieuse est décrite comme un ange.
Qui voudrait tuer un ange ?
Mais un mystère plane autour d’elle. À l’orphelinat où elle enseignait, les enfants semblent terrorisés… Certains prétendent même subir de terrifiantes expériences. Disent-ils la vérité ou sont-ils manipulés ?
Bientôt Esperanza se retrouve seule face à un complot démoniaque que le diable lui-même renierait…

Je l’avoue : j’ai failli lâcher l’affaire. La première partie m’a donné l’impression d’assister à une séance de psy collective entre le capitaine Manuel de Almeida et sa toute nouvelle lieutenante Esperanza Doloria (oui, la bien nommée). L’enquête ? Presque accessoire. On nage dans les tourments intérieurs, les blessures, les regards sombres… et une métaphore au deuxième paragraphe du livre (« la pénombre dégoulinait de chaque recoin comme du chocolat fondu sur une crêpe moisie ») qui m’a tellement perturbée que j’ai failli fermer le livre pour de bon. Bref, j’étais à deux doigts de poser le roman et de filer boire un café.

Et puis… miracle! Arrive Cristian de Almeida, le frère journaliste. Là, tout change. Enfin une vraie enquête, une narration plus claire, un personnage qu’on cerne sans avoir besoin d’un manuel de psychanalyse. J’ai senti que le polar reprenait son souffle, et moi avec.

La troisième partie, c’est le jackpot. Les deux affaires se recoupent, les pièces du puzzle s’emboîtent, et on plonge dans le cœur du sujet. La résolution finale éclaire non seulement l’intrigue mais aussi les cicatrices mentales des protagonistes. Et la fin… un cliffhanger digne des meilleures séries, qui vous fait refermer le livre en râlant parce que vous n’avez pas déjà le tome suivant sous la main.

En résumé

• Première partie : laborieuse, avec une métaphore qui m’a fait lever les yeux au ciel.
• Deuxième partie : le journaliste sauve la mise et relance l’intérêt.
• Troisième partie : tout s’imbrique, on jubile.
• La fin : cliffhanger magistral, frustration garantie.

Verdict : La part du démon est un polar exigeant, qui demande un peu de patience mais qui récompense largement. Mathieu Lecerf signe un premier tome qui m’a surprise, accrochée, et la suite entre directement dans ma liste à lire.