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Paul McCartney et « Baby Face » : Un hommage swing et jubilatoire

Publié le 23 novembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Paul McCartney revisite Baby Face, un classique de 1926, avec une approche ludique et festive. Enregistrée en 1974 pour One Hand Clapping, puis enrichie en 1975 à La Nouvelle-Orléans avec un brass band, cette version énergique reflète son amour du jazz. Bien qu’elle ne soit jamais sortie sur album studio, McCartney l’a souvent interprétée sur scène, notamment lors de tournées et événements spéciaux. Un hommage spontané à la musique populaire américaine et à son intemporalité.


En revisitantBaby Face, un classique de la musique populaire américaine, Paul McCartney a une fois de plus fait preuve de son éclectisme et de son talent pour transcender les genres. Publiée en 1926, cette chanson composée par Harry Akst et Benny Davis est devenue un standard, repris par de nombreux artistes à travers les décennies. McCartney l’a enregistrée pour la première fois en novembre 1974, dans le cadre du projetOne Hand Clapping. Au fil des ans, il l’a souvent revisitée sur scène, offrant une version jubilatoire qui reflète son amour du swing et du jazz.

Sommaire

Une chanson ancrée dans l’histoire de la musique populaire

Dès sa publication en 1926,Baby Facea connu un immense succès, notamment grâce à l’enregistrement de Jan Garber et son orchestre, qui en fit un numéro un. Son mélange de swing et de paroles légères en fit une chanson prisée des grandes voix du XXe siècle. Al Jolson, Little Richard et Bobby Darin comptent parmi ceux qui l’ont interprétée, chacun y apportant sa touche personnelle.

Pour McCartney, grand amateur de standards américains, la chanson présentait un attrait particulier. Bien qu’il ne se soit jamais considéré comme un musicien de jazz, il a toujours manifesté un vif intérêt pour ce genre, notamment en intégrant des influences swing dans certains morceaux des Beatles et de sa carrière solo.

Une première version enregistrée en 1974

La première trace de McCartney enregistrantBaby Faceremonte à novembre 1974, aux célèbres studios d’Abbey Road. Cette version initiale était relativement simple : elle ne comprenait que le piano et la voix de McCartney. Elle fut captée pourOne Hand Clapping, un film documentaire musical réalisé pour promouvoirBand on the Run, mais qui ne fut jamais officiellement diffusé à l’époque.

L’année suivante, alors qu’il travaillait sur l’albumVenus and Mars, McCartney eut l’idée d’enrichir cet enregistrement en y ajoutant des musiciens locaux à la Nouvelle-Orléans. C’est ainsi queBaby Faceprit une tournure inédite, fusionnant le style rétro de la chanson avec l’énergie d’un authentique brass band.

Un overdub inoubliable avec un brass band de la Nouvelle-Orléans

En février 1975, alors qu’il enregistraitVenus and Marsaux Sea Saint Studios d’Allen Toussaint à La Nouvelle-Orléans, McCartney invita le Young Tuxedo Brass Band à ajouter des arrangements sur la piste existante deBaby Face. Ce fut une expérience unique et quelque peu chaotique, car ces musiciens, issus d’une tradition orale et d’un jeu d’ensemble très spontané, n’étaient pas habitués aux techniques d’enregistrement en studio.

Dans une interview accordée àMelody Makeren mai 1975, McCartney raconte :« Ces gars ne savent pas ce que sont des écouteurs, ils sont un vrai brass band traditionnel. Ils ont eu du mal à trouver le tempo au départ, mais une fois qu’ils l’ont eu, c’était fantastique. Le batteur jouait sur une grosse caisse avec… un melon! Et il avait un cintre dans la main gauche, qu’il utilisait pour frapper une moitié de charleston. C’était dingue, mais c’était du pur bonheur. »

Malgré un son parfois imparfait d’un point de vue technique, la version finale dégagait une spontanéité et une joie communicative, transformant cette reprise en une véritable célébration de la musique de rue à la Nouvelle-Orléans.

Baby Facesur scène : un plaisir renouvelé

Si l’enregistrement de 1975 ne fut jamais intégré à un album studio, McCartney ne l’oublia pas pour autant. Il intégraBaby Faceà son répertoire scénique à plusieurs reprises au fil des années. Sa première interprétation en public eut lieu le 2 décembre 1979 à Brighton, lors de la tournée britannique des Wings.

Par la suite, la chanson réapparut sporadiquement, notamment en 2002 lors de la tournéeBack in the US, puis en 2003 dans le cadre deBack in the World Tour, avec des performances à Barcelone et Liverpool. McCartney la joua également lors d’événements caritatifs, notamment le concertAdopt-A-Minefield Galaà Los Angeles en 2004.

En 2006,Baby Facerevint sur scène lors de plusieurs concerts de la tournée américaine de McCartney. Puis, en juin 2007, il l’interpréta dans un cadre plus intime au Highline Ballroom de New York, et quelques jours plus tard à Amoeba Music à Los Angeles. Cette dernière performance fut enregistrée et figura sur l’album liveAmoeba Gig, paru en 2019.

La dernière apparition deBaby Faceen concert remonte au 19 avril 2009, à Las Vegas, lors d’un spectacle donné au Hard Rock Hotel & Casino. Cependant, McCartney continua à la jouer occasionnellement lors de soundchecks.

Un hommage joyeux et inattendu

AvecBaby Face, Paul McCartney n’a pas cherché à révolutionner la chanson, mais plutôt à lui insuffler un esprit ludique et une fraîcheur jubilatoire. Son approche instinctive, loin des standards de production classiques, en fait une curiosité dans sa discographie. Entre hommage à la tradition jazz et plaisir de l’instant, cette interprétation témoigne une fois de plus de la versatilité d’un artiste toujours en quête d’expériences musicales nouvelles.


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