Je me suis particulièrement intéressée à cette collection de chez l’Œil ébloui pendant la recherche de stage de mon fils en graphisme en début d’année. J’ai beaucoup aimé le côté pop et coloré des couvertures qui se répondent et dont les couleurs vont peu à peu disparaître dans des carrés au fil des parutions (voir l’image plus bas). Je reprends la description trouvée en ligne : il s’agit de la « collection Perec 53, en référence à « 53 jours », le titre du dernier roman inachevé de Georges Perec. Dire /son/ Perec en 53 livres de 53 pages par 53 artistes, tel est le projet. » Les 4 premiers titres de la collection sont parus en mars 2024. L’importance du projet est le suivant : « l‘éditeur, implanté à Nantes, travaille avec un imprimeur local (Allais) pour cette collection. Le dépôt de son distributeur national est situé en Vendée. Par ailleurs, l’éditeur est membre du Collectif d’éditeurs des Pays de la Loire qui milite activement, en lien avec les libraires locaux et le pôle régional du livre et de la lecture, pour une défense de la bibliodiversité, garante de qualité et de richesse éditoriale plurielle. » En octobre, nous sommes allés au festival « Vivons livres« , festival créé pour mettre en avant les éditions indépendantes. L’éditeur étant là, j’ai acheté en avant première ce titre d’Eric Pessan, dont j’avais déjà pu apprécier la plume dans « La tempête ».
Le résumé
Éric Pessan s’est ici emparé d’un manuscrit de George Perec ayant pour titre « Les Errants ». Il serait le premier projet d’écriture de Georges Perec, que celui-ci a malheureusement détruit. Seule la première phrase est restée « Demain je serai mort », ainsi que des bribes du récit, dont il aurait parlé ailleurs. Il aurait voulu en effet raconter l’histoire de quatre musiciens de jazz, blancs, parcourant le monde et finissant leur vie au Guatemala. Eric Pessan en fait une histoire qui pourrait ressembler au « Dernier jour d’un condamné » de Victor Hugo.
Mon avis
Chez cet éditeur, j’avais déjà lu un excellent titre de Cathie Barreau et vous connaissez mon intérêt pour les maisons d’édition indépendantes. J’ai retrouvé avec bonheur ici la plume d’Eric Pessan, dans un format très court. Il explique en postface comment il a pensé ce texte, ce qui est passionnant. J’avais aimé lire Georges Perec lorsque j’étais étudiante. Je me souviens du fameux « La disparition », de « W ou le souvenir d’enfance », mais aussi de « Les choses ». J’ai aimé refaire connaissance avec cet écrivain via cette histoire (qui est une forme d’hommage), inspirée d’un pitch assez invraisemblable il faut bien l’avouer. J’ai hâte à présent de continuer à découvrir cette collection, mais aussi la plume d’Eric Pessan, qui sort un nouveau titre chez « Aux forges de Vulcain » le 16 janvier 2026.
Editions L’Œil ébloui – 6 novembre 2025
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…


