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« Cloud Nine » : le grand retour pop de George Harrison

Publié le 30 novembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Lorsque Cloud Nine paraît le 2 novembre 1987 au Royaume-Uni (le 3 novembre aux États-Unis), beaucoup y voient le pari audacieux d’un musicien légendaire qui n’a plus publié d’album studio depuis cinq ans. L’ultime disque, Gone Troppo (1982), avait laissé planer un doute : George Harrison avait-il encore envie de participer à la course du rock des années 1980 ? Dès les premières secondes de l’album, la réponse est nette. Le son est clair, les chansons sont solides, l’inspiration est au rendez-vous et la voix, posée mais sûre d’elle, tranche avec l’image d’un Harrison retiré du jeu. Cloud Nine n’est pas un simple « retour », c’est une recalibration artisanale de l’esthétique Harrison, mise à jour par une production moderne sans trahir l’ADN mélodique qui a fait sa réputation. L’album atteindra le Top 10 des classements britannique (n°10) et américain (n°8 du Billboard 200), confirmant que la curiosité du public n’était pas éteinte mais prête à se transformer en adhésion.

Sommaire

  • Jeff Lynne, l’allié décisif
  • Un casting d’amis, des signatures sonores
  • « Got My Mind Set On You » : un standard réinventé
  • Deux clips, une ironie joyeuse
  • « When We Was Fab » : mémoire vive et modernité
  • « This Is Love », « Devil’s Radio » et la tenue de l’album
  • Un son « moderne » qui respecte la respiration des chansons
  • Des guitares qui racontent : la « vieille Gretsch noire » en couverture
  • « Got My Mind Set On You » : calendrier parfait et symbole
  • Un succès public tangible : certifications et classements
  • La chanson-clef qui n’en fut pas une : « Handle With Care » et la naissance des Traveling Wilburys
  • L’écriture : équilibre entre confidence et panache
  • La slide d’Harrison : une voix à part entière
  • Un album de studio… vraiment de studio
  • Le rôle de la photographie : un sourire et une guitare
  • Réception critique : consensus serein
  • L’éthique Harrison : convivialité, écoute, précision
  • L’après-album : une porte sur les Wilburys
  • Pourquoi l’album tient encore aujourd’hui
  • Les chiffres qui racontent aussi une histoire
  • Ce que « Cloud Nine » dit de George Harrison
  • Épilogue : un classique tardif

Jeff Lynne, l’allié décisif

Au cœur de cette réussite se trouve une alliance artistique qui fera date : George Harrison co-produit Cloud Nine avec Jeff Lynne (ELO), lequel co-écrit trois titres et offre sa science des textures vocales, des guitares doublées et des basses au groove rond. La mise en son de Lynne, immédiatement reconnaissable, n’écrase jamais la personnalité d’Harrison ; elle la cadre, la revivifie et la met en relief. C’est une rencontre d’oreilles : Lynne a grandi dans la fascination des Beatles, Harrison connaît la précision maniaque d’un producteur-arrangeur qui aime les harmonies et la lisibilité des arrangements. Ensemble, ils construisent un disque lumineux, où la slide de George brille sans clinquant et où les chœurs se posent exactement au bon endroit. L’album est réalisé au FPSHOT (Friar Park Studio, Henley-on-Thames), le studio privé d’Harrison à Oxfordshire, de janvier à août 1987, dans un climat de travail à la fois domestique et exigeant.

Un casting d’amis, des signatures sonores

Cloud Nine s’appuie sur la fraternité musicale patiemment tissée par Harrison depuis les années 1970. On y entend Eric Clapton sur le morceau-titre, « That’s What It Takes », « Devil’s Radio » et « Wreck of the Hesperus ». Elton John cosigne l’identité pianistique de plusieurs titres (« Cloud 9 », « Devil’s Radio », « Wreck of the Hesperus »), Gary Wright revient aux claviers sur « Just For Today » et « When We Was Fab », Ringo Starr et Jim Keltner tiennent les batteries, Ray Cooper assure percussions et ponctuations, Jim Horn renforce au saxophone. Cette équipe de luxe n’est pas un trophée : elle sait servir des chansons, équilibrer énergie et finesse, et laisser au mix l’espace nécessaire à la slide d’Harrison, qui demeure la signature affective du disque. Les crédits et notes de livret (édition 2004) confirment ce personnel et le rôle clef de l’ingénieur Richard Dodd, dont la prise de son précise met en valeur les attaques de guitares comme la chaleur des voix.

« Got My Mind Set On You » : un standard réinventé

Le phare commercial de Cloud Nine s’appelle « Got My Mind Set On You ». Beaucoup ont longtemps cru que George en était l’auteur, tant il se l’approprie avec naturel. La chanson est en réalité de Rudy Clark et fut enregistrée d’abord par James Ray en 1962. La version d’Harrison, irrésistible, atteint la 1re place du Billboard Hot 100 la semaine du 16 janvier 1988, devenant son troisième n°1 américain en solo et le premier depuis 1973. Au Royaume-Uni, elle culmine à la 2e place et s’installe comme l’un des grands singles de l’année 1987. Au passage, elle rappelle que le choix d’un bon répertoire est un art : Harrison entend dans ce titre une énergie qu’il sait catalyser grâce aux arrangements de Jeff Lynne, au rebond de la section rythmique et à une production qui n’efface pas le grain de sa voix.

Deux clips, une ironie joyeuse

Le succès de « Got My Mind Set On You » doit aussi à deux clips aussi distincts que complémentaires, tous deux réalisés par Gary Weis. Le premier mime une journée d’arcade adolescente ; le second, plus souvent diffusé, montre Harrison assis dans un cabinet d’étude où meubles et bibelots s’animent, jusqu’à un backflip improbable pendant l’interlude dansé (doublure à l’appui). L’humour, la mise en scène enjouée et l’autodérision séduisent la télévision musicale de l’époque ; la vidéo reçoit plusieurs nominations aux MTV VMA et réinstalle le « Quiet Beatle » dans l’imaginaire d’une génération MTV qui n’a pas connu la Beatlemania en direct.

« When We Was Fab » : mémoire vive et modernité

L’autre grand single, « When We Was Fab », co-écrit avec Jeff Lynne, convoque explicitement l’ère psychédélique de 1967 — sitar, violoncelle, effets inversés — et le lexique sonore des Beatles sans tomber dans le pastiche. Le titre atteint le Top 25 des charts britannique et américain, mais sa postérité tient autant à sa vidéo qu’à sa mélodie. Réalisé par le duo Godley & Creme, le clip multiplie les clins d’œil à l’histoire des Beatles : Ringo Starr y apparaît, Jeff Lynne aussi, et une rumeur longtemps tenace suggère la présence d’un « walrus » à la basse pour évoquer Paul McCartney. La vidéo décroche six nominations aux MTV Video Music Awards 1988, signe que l’hommage de George au fabuleux passé parle aussi au présent visuel de la fin des années 1980.

« This Is Love », « Devil’s Radio » et la tenue de l’album

Réduire Cloud Nine à deux hits serait injuste. « This Is Love », troisième single, affiche un lyrisme simple porté par un canevas guitare-claviers d’une grande clarté ; au Royaume-Uni, il atteint la 55e place en 1988, mais a gagné au fil du temps une place privilégiée dans le cœur des auditeurs. « Devil’s Radio », charge ironique contre la médisance et la rumeur, n’est pas publiée en single commercial mais grimpe jusqu’à la 4e place du classement Album Rock Tracks de Billboard, preuve de son impact sur les radios rock américaines. Sur ces titres comme sur « Just For Today » ou « Someplace Else », on retrouve un Harrison contemplatif qui ne renonce pas à la densité harmonique, ni au plaisir très concret d’un solo de slide chantant et mesuré.

Un son « moderne » qui respecte la respiration des chansons

Si Cloud Nine convainc autant, c’est que sa production trouve la juste distance avec les codes de 1987. Les batteries sont nettes sans dureté, les guitares à droite et à gauche se répondent, les chœurs épaississent sans saturer, et la basse ancre le tout avec rondeur. Richard Dodd, à l’ingénierie du son, joue un rôle crucial : il capte la présence des voix, la clarté des guitares, la stéréo respirante qui donne à chaque instrument une place naturelle. Les studios FPSHOTFriar Park Studio, Henley-on-Thames — prolongent la maison d’Harrison ; on y travaille avec temps et méthode. Le lieu lui-même, installé depuis les années 1970 et passé au fil du temps à un niveau technologique équivalent aux meilleurs studios professionnels, contribue à l’identité de l’album : on y entend la confiance d’un artiste chez lui, détendu et précis.

Des guitares qui racontent : la « vieille Gretsch noire » en couverture

La pochette de Cloud Nine, photographiée par Gered Mankowitz et conçue sous la direction artistique de David Costa, montre Harrison rayonnant, lunettes miroir, une Gretsch 6128 Duo Jet de 1957 dans les mains. Cette « old black Gretsch » fut la première guitare américaine de George, achetée à Liverpool en 1961. Il l’avait offerte ensuite à son ami Klaus Voormann qui l’a conservée vingt ans avant que George ne la récupère, la fasse restaurer et l’utilise pour la séance de couverture de l’album. L’image n’est pas un hasard : elle signale la continuité entre le jeune Beatle des clubs et l’artiste accompli qui revient confiant en 1987.

« Got My Mind Set On You » : calendrier parfait et symbole

La chronologie a parfois du génie. Lorsque « Got My Mind Set On You » atteint le sommet du Hot 100 le 16 janvier 1988, cela se produit une semaine avant l’intrônisation des Beatles au Rock and Roll Hall of Fame. Harrison, Beatle et soliste triomphant, est alors simultanément célébré comme héritier et acteur du présent. Ce n’est pas une coïncidence si la presse souligne combien cette version rythmée, lumineuse, réactualise une composition des années 1960 en la faisant sonner contemporaine sans renier ses origines. Cloud Nine devient ainsi le disque qui replace George sur la carte mondiale de la pop, non comme relique, mais comme auteur-interprète vivant.

Un succès public tangible : certifications et classements

Au-delà des singles, Cloud Nine s’installe solidement dans les classements internationaux : Top 10 aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, au Canada, en Norvège et en Suède. L’album est certifié Platine par la RIAA le 12 janvier 1988, soit plus d’un million d’exemplaires vendus aux États-Unis, confirmant l’ampleur du retour. Ces repères quantitatifs ne suffisent évidemment pas à juger une œuvre, mais ils disent l’évidence : au cœur d’une décennie dominée par des productions clinquantes, un Harrison économe et chantant trouve encore une place centrale.

La chanson-clef qui n’en fut pas une : « Handle With Care » et la naissance des Traveling Wilburys

Ironie de l’histoire : la face B initialement envisagée pour le single « This Is Love » — enregistrée au studio de Bob Dylan à Santa Monica avec Jeff Lynne, Tom Petty et Roy Orbison — s’avère trop bonne pour rester un bonus. Ce titre, « Handle With Care », devient l’étincelle qui donne naissance aux Traveling Wilburys au printemps 1988. La maison de disques s’y oppose comme simple face B, le groupe ad hoc devient supergroupe, et Cloud Nine s’en retrouve irrigué a posteriori par l’énergie d’une fraternité qui s’épanouira dans Vol. 1. L’album de 1987 apparaît alors, rétrospectivement, comme le pont entre le retour solo et l’aventure collective qui marquera la fin de la décennie.

L’écriture : équilibre entre confidence et panache

Ce qui frappe, à l’écoute suivie de Cloud Nine, c’est l’équilibre des écritures. « Just For Today » déroule une méditation où la voix de George s’avance avec une gravité douce, soutenue par des claviers et une slide au timbre presque vocal. « Someplace Else » aurait pu trouver place sur All Things Must Pass : on y reconnaît ce mélange de plénitude harmonique et de retenue qui caractérise les ballades d’Harrison. « Wreck of the Hesperus » ou « Cloud 9 » montrent l’autre versant : guitares qui se répondent, piano bondissant, saxophones de Jim Horn qui densifient les refrains. C’est un disque où chaque pont est pesé, chaque coda a un sens, chaque break de batterie — Ringo ici, Keltner là — raconte quelque chose.

La slide d’Harrison : une voix à part entière

Parmi les empreintes les plus chères aux amateurs, la guitare slide de George occupe un rang à part. Sur Cloud Nine, elle n’est ni exibition ni simple signature, mais voix secondaire qui commente la mélodie principale. Dans « Just For Today », elle relève la fin des phrases, ouvre un espace de respiration ; dans « That’s What It Takes », elle invente un contrechant qui s’inscrit dans la mémoire dès la première écoute. La production de Lynne et le mix de Dodd lui laissent une bande de fréquences où elle peut chanter sans percer ni se perdre. C’est un art de la mesure, fruit de décennies passées à comprendre comment habiter une chanson sans l’encombrer.

Un album de studio… vraiment de studio

L’une des forces discrètes du disque est son format : Cloud Nine est un album de studio, pensé pour la haute fidélité domestique de la fin des années 1980, sans dépendre d’une scène qui, de fait, n’aura pas lieu (Harrison ne repart pas en tournée). À FPSHOT, on capte des guitares enfin débarrassées des excès de réverbération de l’époque, on calibre les voix pour que la diction, parfois lente de George, porte sans fatigue, et on soigne des ponts instrumentaux qui font circuler l’air. Le résultat : un disque très écoutable, qui vieillit bien parce qu’il n’a pas cédé aux effets de mode les plus voyants.

Le rôle de la photographie : un sourire et une guitare

Parce que l’objet compte, Cloud Nine soigne aussi son image. Gered Mankowitz capture un Harrison souriant, lunettes réfléchissantes, à l’aise comme rarement sur une pochette. La présence de la Gretsch Duo Jet 1957 n’est pas seulement un clin d’œil : c’est une déclaration. On ne peut comprendre 1987 sans 1961. On ne peut entendre « When We Was Fab » sans se souvenir du jeune guitariste des clubs de Liverpool. La Gretsch relie ces temps. Elle a, entre-temps, voyagé chez Klaus Voormann, a été modifiée, puis restaurée avant de revenir entre les mains de son premier grand maître. Cloud Nine est aussi cela : la réconciliation d’un musicien avec ses racines, non pas en les figeant, mais en les réintégrant à une écriture adulte.

Réception critique : consensus serein

À sa sortie, Cloud Nine reçoit un accueil favorable. La presse salue une tenue d’écriture, une cohérence et l’intelligence avec laquelle Jeff Lynne et George Harrison marient leurs signatures. Les années suivantes, les réévaluations — lors de la réédition remasterisée de 2004 notamment — renforceront l’idée d’un disque tardif majeur dans la carrière solo d’Harrison. À l’heure des bilans, beaucoup le situent aux côtés des moments forts que sont All Things Must Pass et Living in the Material World, différents dans leur esthétique mais comparables par la qualité de l’inspiration.

L’éthique Harrison : convivialité, écoute, précision

Ce qui se lit en filigrane derrière Cloud Nine, c’est une éthique de travail. Harrison a parfois été caricaturé en ermite ; l’album rappelle combien il est au contraire un meneur discret, un artisan de la convivialité en studio. Il sait convier des amitiés anciennes (Clapton, Ringo, Elton, Gary Wright) et laisser la place à un coproducteur fort (Jeff Lynne) sans renoncer à son cap artistique. Il sait aussi choisir des chansons exogènes quand elles complètent son écriture — c’est le cas de « Got My Mind Set On You » — et creuser ses propres thèmes (méditation, regard sur le monde, méfiance envers la rumeur de « Devil’s Radio »). Le résultat est un album serein, qui sonne simple parce qu’il est travaillé finement.

L’après-album : une porte sur les Wilburys

Sans Cloud Nine, il n’y aurait probablement pas eu les Traveling Wilburys. La dynamique créée en studio, l’évidence de la complémentarité avec Jeff Lynne, l’envie de rejouer la carte de la camaraderie, tout cela mène directement à l’« accident » Handle With Care devenu le début officiel de l’aventure en octobre 1988. La trajectoire est limpide : Cloud Nine remet George au centre, Handle With Care dilate ce centre en collectif. Et lorsqu’on réécoute le disque de 1987 après Vol. 1, on entend déjà le sourire de cette bande de frères, à peine masqué.

Pourquoi l’album tient encore aujourd’hui

Le pouvoir de Cloud Nine tient à trois qualités rarement réunies. D’abord, la chanson : couplets qui arrivent, refrains qui restent, ponts qui respirent. Ensuite, la prise de son : une image stéréo lisible, des timbres non agressifs, des transitoires nets qui laissent vivre les guitares et les voix. Enfin, la voix de George : plus basse, plus posée qu’à l’époque Beatles, mais habitée d’une douceur qui ne cède jamais au maniérisme. Les outils de Jeff Lynne — doublements de guitares, chœurs serrés, compressions maîtrisées — servent cette matière sans jamais la déformer.

Les chiffres qui racontent aussi une histoire

L’album atteint le n°8 aux États-Unis et le n°10 au Royaume-Uni, passe Platine aux USA en janvier 1988, et « Got My Mind Set On You » devient n°1 du Hot 100 le 16 janvier 1988 tandis que « When We Was Fab » accroche le Top 25 des deux côtés de l’Atlantique. Ces données confirment que Cloud Nine n’a pas seulement séduit les critiques ; il a touché un large public au moment même où la pop se reconfigurait.

Ce que « Cloud Nine » dit de George Harrison

Au fond, Cloud Nine dresse un portrait : celui d’un écrivain de chansons qui a trouvé sa voix hors du groupe, celui d’un instrumentiste qui sait faire chanter une note tenue, celui d’un producteur capable de choisir le bon partenaire au bon moment. On y retrouve l’humour discret, la spiritualité sans prosélytisme, le goût des amitiés fidèles, la joie de jouer. On y retrouve aussi la mémoire des Fabs — assumée et éclairée dans « When We Was Fab » — mais mise à bonne distance pour laisser la place à l’homme de 44 ans qu’est alors George.

Épilogue : un classique tardif

Pour les lecteurs et lectrices de Yellow-Sub.net, Cloud Nine occupe une place de pivot : il réconcilie l’histoire et le présent, il prépare les Wilburys, il offre l’un des plus grands singles de la fin des années 1980 et il rappelle que la slide la plus émotive du rock peut encore trouver de nouvelles couleurs. À l’heure où l’on revisite le catalogue, le disque n’a rien perdu de sa fraîcheur. On y revient pour « Got My Mind Set On You », on y reste pour « Just For Today », « Someplace Else », « Devil’s Radio », et l’on repart avec cette impression rare d’avoir partagé, le temps d’une quarantaine de minutes, la quiétude enthousiaste d’un musicien heureux de créer.

Cloud Nine demeure, pour George Harrison, plus qu’une remontée des charts : c’est une preuve d’actualité. Une manière de dire que la pop peut être simple sans être simpliste, élégante sans être froide, nostalgique sans être résignée. Un disque pensé, écrit, joué et capté avec la modestie et l’exigence des grands artisans — et qui, des décennies plus tard, chante encore.


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