Compte rendu – Short Film Day (2e édition) à Utopia
Hier, dimanche, j’ai assisté à une partie du Short Film Day – 2e édition, organisé par Casting Lux au cinéma Utopia.La programmation proposait 15 courts-métrages, répartis en quatre blocs entre 14h et 21h30 (ainsi que 4 projets VR) : un véritable marathon pour les aficionados de cinéma.
Oui, de cinéma, et même de grand cinéma.
Parce que, même s’il s’agissait de courts-métrages, et même si je n’ai pas tout vu – j’ai assisté à deux blocs, soit sept films – je peux dire qu’il était réellement question de cinéma. Ces films de courte durée, ces courts-métrages donc, avaient tout des grands films. Ce que je peux en dire à partir de ceux que j’ai vus : chacun, avec son style et son histoire, faisait preuve d’une maîtrise étonnante, aussi bien technique que narrative.
Cela m'a fait penser à la relation entre romans et nouvelles en littérature.
On a tendance à mettre d’un côté les romans, considérés comme l’œuvre "noble", et de l’autre les nouvelles, trop souvent perçues comme un genre mineur. Pourtant, de très grands maîtres — Maupassant, Tchekhov, Borges, Cortázar… — ont élevé l’art du récit court à un niveau extraordinaire. En quelques pages, ils installent un univers, une atmosphère, des personnages, et vous tiennent jusqu’à la dernière ligne.
Eh bien, les courts-métrages procèdent du même miracle !
En 15 à 20 minutes, ils réussissent à nous faire entrer dans une histoire, à nous attacher à des personnages, à nous raconter un drame, une comédie, une enquête, ou un témoignage réel, avec précision, avec un vrai sens de la mise en scène, de la lumière, du cadre, du montage.
C’est un exercice vertigineux — et absolument admirable.
Et tout ce que j’ai vu hier était vraiment très, très beau.
Un grand merci à Nilton Martins, organisateur et responsable de Casting Lux, pour cette initiative qui, au-delà de montrer des films et de faire découvrir de nouvelles œuvres à un public curieux, sert aussi un autre objectif.
Dans la salle, il y avait d’un côté beaucoup de personnes déjà liées au cinéma luxembourgeois : figurants, acteurs, techniciens, réalisateurs…
Et de l’autre, une bonne moitié de spectateurs cinéphiles ou désireux de mettre un premier pied dans ce milieu.
J’ai ainsi pu échanger avec quelques étudiants de la section audiovisuelle du Lycée Technique des Arts et Métiers. On voit immédiatement la passion dans leurs yeux, leur envie de découvrir, d’apprendre, de voir des films anciens comme contemporains.
L’ambiance était excellente : les gens discutaient très facilement entre eux, partageaient leurs impressions.
Et cela dans le cadre si particulier du cinéma Utopia, qui garde ce charme vintage, très “cinéma”, très old-school.
J’adore être immergé dans un collectif de personnes qui partagent la même passion que moi : se faire raconter des histoires sur grand écran, avec des personnages, de la musique, des émotions, et beaucoup de poésie aussi.
Bravo également à Sarah Boleslava, qui animait les séances de questions-réponses à la fin de chaque bloc. Pendant une vingtaine de minutes, il y avait un véritable échange entre le public et quelques membres des équipes des films présentés. De très bonnes questions, des réponses généreuses, et une atmosphère simple, ouverte, chaleureuse.
Tout baignait dans une ambiance bon enfant, où l’on se dit :
ah oui, le cinéma, ça fait rêver. Ça fait rêver, de le voir, mais ça fait rêver aussi de comprendre comment le film est fabriqué.
Et je voudrais ajouter ceci :
il y a un bonheur immense à voir des films — peu importe leur longueur — sur grand écran.Un bonheur qui n’a rien à voir avec les petits écrans ridicules auxquels on a habitué le public aujourd’hui.
Le grand écran, c’est une fenêtre ouverte, une immersion totale, une expérience irremplaçable.
Hier en était une preuve éclatante.














