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Humaniser Sarah Beckstrom & Andrew Wolfe

Publié le 03 décembre 2025 par Hunterjones
Leur histoire aurait dû commencer avec leurs noms murmurés comme des prières. 

Deux jeunes dans la vingtaine coupables d'avoir porté leurs uniformes, en garde dans la capitale d'un pays qui se décompose jour après jour et qu'ils croyaient servir. Cette histoire aurait dû commencer par leurs rires, leurs familles, leurs matins ordinaires où ils embrassaient leurs proches avant de quitter la maison ou qu'ils attachaient leurs bottes pour se rendre quelque part, comme tout le monde.

Pas vers la fin du monde. 

Humaniser Sarah Beckstrom Andrew WolfeMais à la seconde où le premier coup de très-facile-d'accès fusil a été entendu dans l'air de Washington, la nation a fait ce qu'elle fait toujours maintenant. Elle a tout de suite cherché la conspiration d'abord, l'humanité, peut-être un peu, après. Peut-être pas du tout. Avant même que le sang sur le trottoir n'ait séché. la machine médiatique a rugi des reportages en direct inondés de demi vérités et de vilains improvisés. Des voix politiques se sont précipités aux micros pour utiliser le drame comme une preuve de peu importe l'argument qu'ils étaient déjà prêts à faire entendre. 

C'était une course afin de cadrer rapidement le narratif.

Pas de comprendre l'histoire et très certainement pas pour la pleurer. Et quelque part dans cette course à la dominance narrative, une jeune femme a poussé son dernier souffle et un jeune homme s'accroche à ce qui lui reste.

Sarah Beckstrom avait 20 ans. 

20 ans.

Deux ans de moins que ma propre fille. 

Une enfant dans la grande brouille Étatsunienne. Une fille qui aurait dû penser à son prochain objectif personnel ou professionnel, qui aurait dû avoir une fortune de temps devant elle. Ne pas devenir un nom à placer dans un débat politique. Andrew Wolfe a 24 ans. Un âge où le monde semble enfin s'ouvrir aux opportunités. Il est resté branché aux machines qui le gardaient rattaché à ce monde un peu plus longtemps. Il est pour l'instant, vivant, mais lutte chaque jour pour être autre chose que branché.Ils suivaient les ordres en sol Étatsunien. Peu importe ce que pensent les gens de ces ordres, peu importe ce qu'un juge a jugé de la légalité du déploiement, peu importe la tempête politique qui les as amené là où ils se trouvaient, face à la mort, ils servaient leur pays. Et dans ce service, ils sont devenus cibles. C'est ce que tant de gens, ici, aux États-Unis, ailleurs dans le monde, craignaient le plus depuis toujours. Les dérives issues du surréalisme présidentiel. La garde nationale devient un pion d'échec sur un damier politique, et il faudrait accepter d'en perdre de temps à autres ? Les prétendus leaders politiques traitent les membres militaires comme des symboles. Et non comme quelque chose que la crypto et l'argent fait oublier, des humains. Des humains avec des familles qui les attendent de retour à la maison. On s'inquiètera d'envoyer des troupes dans des conflits politiques intérieurs qui effacent chaque ligne sacrée qu'on avait juré ne jamais traverser. On s'inquiète que trop à Washington soient devenus confortables à jouer des pions avec les filles et les fils des autres parce que eux, ces politiciens qui ne feront jamais, jamais, jamais, jamais, jamais rien quand c'est un blanc qui assassine des enfants, quand c'est un blanc qui tue quiconque du même fusil, mais qui remuerons ciel et terre, et créeront de nouvelles lois, si le tireur à la peau d'une autre couleur; n'auront jamais le poids de porter le poids moral du drapeau plié des États-Unis jusqu'à la porte de parents qui ne se relèveront jamais de ce qui vient de se passer. Les voilà maintenant exactement là où les craintes se trouvaient. Ce pays qui implose. Avec un vieux monsieur gâteux qui a choisi d'inventer que le tireur était illégal. Et que quand une journaliste lui souligne que c'est faux, qu'il faisait même partie d'un programme d'intégration, il faille qu'elle accepte que le vieux monsieur la traite de stupide, comme un adolescent de 12 ans face à sa mère qui le surprenait à voler de l'argent. Un déploiement jugé illégal. Une mission mirée dans la politique et deux jeunes membres des forces armées dans les rues de la capitale au coeur des ténèbres. Au lieu de se trouver dans les honneurs et les hommages dans tout ce bruit. Certain(e)s blâmaient l'immigration avant même que les détails ne soient confirmés. D'autres blâmaient l'administration, dont l'incompétence atteint des sommets inégalés, qu'on voudrait inégalables. Les plus égarés blâment l'opposition. D'autres blâment les ombres et les mains cachées autour de la table de poker de la vie. La vie des autres.Tout le monde avait un avis, tout le monde avait un angle. Tout le monde avait un vilain prêt à sortir de sa cellule mentale. 

Mais Sarah Beckstrom n'était pas un angle. Andrew Wolfe n'est pas un angle.

Ils ne sont pas des points à discuter dans des énoncés de prudence. Ni catalyseurs de rage. Ils étaient humains. Leurs parents ne s'en remettront jamai. Le film des officiers sonnant à leur porte, drapeau plié en main jouera à vie dans leurs cauchemars. Sans sortir du pays....? notre fille ? Les membres de la famille d'Andrew sont aussi sur le respirateur artificiel. Des maux que peu peuvent comprendre. Moi, le premier. 

Les gens leur doivent plus qu'une frénésie politique ou un homme sénile qui parle des piles de Somaliens qui arrivent un par dessus l'autre au pays, ce qui n'a rien à voir avec rien. Le surréalisme avale l'histoire de Sarah Beckstrom & Andrew Wolfe. Il y a de l'espace pour une vraie conversation. Sur ce navire à la dérive. 

Sur pourquoi la garde était sur place, par dessus la police de Washington D.C. Sur pourquoi le directeur du FBI en amenait 500 autres même si il savait qu'on avait arrêté l'unique suspect. On peut discuter de la légalité de l'utilisation de la garde nationale. Et des conditions politiques qui ont mené à ce gâchis.

Car un mot qui résume bien du 20 janvier dernier au 3 décembre c'est bien celui-là; gâchis.

Tout ça est valide et nécessaire. Mais si on commence là, si on commence avec la bataille au lieu de commencer avec les soldats tombés. On a déjà perdu le fil de ce qui compte pour vrai. Avant même le débat politique, avant les question légales, avant le bruit, il y a cette vérité criante, et c'est peut-être le moment précis où les États-Unis doivent se demander pour vrai:
Quel genre de pays sommes nous devenus ?Un endroit si affamé d'être soudainement enragé qu'on en oublie de mettre le genou au sol et de mentionner leurs noms avec la tendresse nécessaire et le respect qui leur revenait. Peut-être que c'est enfin le moment de se rappeler, aux États-Unis, que les gens de l'armée sont d'abord et avant tout, humains. Pas des concepts ou des idées. Ni des accessoires, ni matériel à arguments. Sarah Beckstrom avait un coeur qui battait gaiment quand elle riait. Elle avait des rêves tout chaud entre ses mains. Elle avait un futur sur lequel elle construisait, avec l'entêtement que seuls les jeunes portent en eux. Elle est désormais disparue. Et pas suite à un bataille en sol étranger. Pas dans un conflit lointain dont le public n'arrive pas à prononcer le nom du pays. Mais dans la cour arrière de chaque maison, de chaque village, de Washington. Son fantôme trainera. Dans la capitale de la nation qu'elle servait. Ces familles commencent à vivres les nuits les plus longues de leurs vies. Avec les trous les plus profonds là, où saignent leurs coeurs de l'intérieur. Si les gens des États-Unis ont encore un peu de décence, veulent encore défendre quelque chose, je suggère la dignité. 

 Qui est le contraire de désormais toute intervention du vieil homme qui se pense roi. 

Ces 2 noms, Sarah Beckstrom & Andrew Wolfe, ne doivent pas être avalés par une tempête politique. On ne doit pas laisser les voix les plus fortes, qui ne sont pas toujours les plus intelligentes, transformer cette tragédie en monnaie de change ou en carburant pour leur prochaine performance devant les caméras. Il ne faut pas laisser le coeur des États-Unis devenir si impitoyables au point d'accepter que le nouveau normal soit réinventé jour après jour, avec un chien qui jappe de manière intempestive n'importe comment tous les jours. Sarah & Andrew n'étaient pas des symboles. Ils étaient pour des gens, leur monde entier. Et si ce pays veut encore utiliser le langage de l'honneur, si il veut encore prétendre qu'il aime et supporte ses membres militaires, il faut commencer à le prouver quand ça compte le plus. Ça veut aussi dire de lever le pied. Et ironiquement, d'aussi, placer l'autre fermement au sol. Noyons le bruit. Évaluons le poids ce qu'ils perdent tous les jours. Ce qui doit aussi être compris est que la patriotisme ne se mesure pas par les applaudissements face aux gens au pouvoir, il n'y en a pas eu quand le président a fait face à l'armée, mais dans la compassion que le pouvoir place à la portée des gens. 

Et peut-être, seulement peut-être, une tragédie comme celle-ci, secouera-t-ellle le sablier des États-Unis. 

Laissons les politiciens danser leur ridicules rigodons de morons. Et prononçons avec révérence leurs noms.

Sarah Beckstrom & Andrew Wolfe. Deux lanternes dans la noirceur actuelle. Ne les laissons plus être les pions d'une partie d'échec qui n'est pas la leur. Une nation qui ne reconnait pas ceux qui tombent, qui ne voit pas l'humanité derrière l'uniforme, perd beaucoup plus que ce qu'elle ne le comprendra jamais.  

Si l'Afghan qui a tué représente tous les immigrés légaux, les tueurs de Charlie Kirk et du Michigan devraient représenter tous les MAGA. 

Comment raconterons-nous les États-Unis d'aujourd'hui dans le futur ?  

Make Decency Normal Again.


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