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Māya Love : George Harrison entre spiritualité et groove

Publié le 05 décembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Lorsqu’il publie Dark Horse en 1974, George Harrison traverse une période complexe, marquée par des bouleversements personnels et professionnels. En plein divorce avec Pattie Boyd et confronté à des problèmes de santé qui affecteront sa tournée américaine la même année, il persiste dans sa quête musicale et spirituelle. Parmi les morceaux de l’album, Māya Love se distingue par son groove entêtant et son message profond.

Sommaire

  • Une composition au service du slide guitar
  • L’influence du funk et du R&B
  • Un titre imprégné de spiritualité
  • Une interprétation en live et un destin discret
  • Un morceau sous-estimé dans l’héritage de George Harrison

Une composition au service du slide guitar

George Harrison compose d’abord Māya Love comme une pièce instrumentale, centrée sur le jeu du slide guitar, dont il est devenu un maître incontesté au début des années 1970. La mélodie et l’arrangement sont ensuite enrichis par l’ajout de paroles, mais l’ossature rythmique et harmonique de la chanson repose entièrement sur cet effet de glissement caractéristique de sa guitare.

L’influence du funk et du R&B

Contrairement aux sonorités folk et rock qui ont dominé son travail post-Beatles, Māya Love illustre une orientation marquée vers le funk et le R&B. Cette inflexion est en partie due à la participation du claviériste Billy Preston, dont le jeu d’electric piano confère à la chanson une énergie rythmique dynamique. Le bassiste Willie Weeks et le batteur Andy Newmark, qui venaient d’enregistrer avec David Bowie pour Young Americans, complètent la section rythmique en y insufflant un groove irrésistible. Enfin, le saxophoniste Tom Scott ajoute une touche de sophistication avec ses interventions subtiles.

Un titre imprégné de spiritualité

Māya Love tire son titre du concept hindou de Māyā, qui désigne l’illusion du monde matériel. Pour Harrison, fervent disciple du mouvement Hare Krishna, cette idée symbolise la nature éphémère et trompeuse de l’attachement aux choses terrestres. La chanson peut ainsi être interprétée comme une méditation sur les désillusions amoureuses et l’impermanence des relations humaines, un thème particulièrement pertinent au moment où il vivait son divorce avec Pattie Boyd.

Une interprétation en live et un destin discret

Malgré ses qualités indéniables, Māya Love ne connaîtra pas un destin flamboyant. Harrison l’intègre à la setlist de sa tournée américaine de 1974, mais aucune version live officielle n’a été publiée à ce jour. En 1975, la chanson revient discrètement sur le devant de la scène en tant que face B du single This Guitar (Can’t Keep From Crying), qui marque la dernière sortie du label Apple Records dans les années 1970.

Un morceau sous-estimé dans l’héritage de George Harrison

Si Māya Love n’est pas le titre le plus célèbre du répertoire solo de George Harrison, il n’en demeure pas moins représentatif d’une période charnière de sa carrière. Entre exploration musicale et introspection spirituelle, la chanson illustre à merveille son parcours artistique, oscillant entre attachement aux traditions orientales et modernité sonore. Aujourd’hui encore, elle reste un joyau à rédécouvrir pour les amateurs du « Quiet Beatle ».


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